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dimanche 13 mai 2018

LA VIE PRIVÉE DE SHERLOCK HOLMES

LA VIE PRIVÉE DE SHERLOCK HOLMES
(The Private Life of Sherlock Holmes)

Réalisateur : Billy Wilder
Année : 1970
Scénariste : Billy Wilder, I.A.L. Diamond
Pays : Angleterre, Etats-Unis
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Robert Stephens, Christopher Lee, Colin Blakely, Geneviève Page, Mollie Maureen...


L'HISTOIRE : Sherlock Holmes s'ennuie. Il n'a plus d'affaires extraordinaires à résoudre et broie du noir dans son appartement du 221B Baker Street. Après avoir répondu par la négative à la curieuse sollicitation d'une danseuse étoile d'un ballet russe, le détective, et son fidèle compagnon le dr. Watson, va voir une lumière venir éclairer son ennui en la personne de Gabrielle Valladon, une jeune femme amnésique qui a été repêché dans la Tamise et qui recherche apparemment son mari disparu. L'enquête que va mener Holmes pour venir en aide à Mme Valladon va l'amener sur les traces de nains, de trappistes inquiétants et même du monstre du Loch Ness...

MON AVIS : Le réalisateur Billy Wilder, qui nous a offert des films somptueux comme Sunset Boulevard, Sept ans de Réflexion, Sabrina, Stalag 17 ou bien encore Certains l'aiment chaud est un fan absolu de l'oeuvre d'Arthur Conan Doyle et du plus britannique des détectives privés, Sherlock Holmes. Après un passage un peu à vide suite à l'insuccès de ses derniers films, il décide de concrétiser un projet qui lui tient à cœur de longue date : mettre en scène une histoire inédite de Sherlock Holmes. Envisagé au départ comme une comédie musicale, le réalisateur fait chemin arrière et envisage cette aventure policière sous l'aspect d'un film classique. Des idées pour s'approprier le personnage connu dans le monde entier, Billy Wilder en a. Trop même puisque le premier montage du film dure quasiment 240 minutes ! Wilder avait dans l'idée de présenter la vie de Holmes à travers quatre enquêtes différentes, un peu comme dans un film à sketchs. Malheureusement, les producteurs ne voient pas d'un bon œil une telle durée et remonte le film sans demander l'avis du réalisateur, retenu sur un autre projet. C'est d'ailleurs l'une des rares fois où Billy Wilder ne s'occupera pas du montage d'un de ses films. Bien mal lui en a pris sur celui-ci ! Un nouveau montage de 170 minutes est proposé mais sera encore considéré comme trop long, pour finalement arrivé à la seule version qui existe à nos jours, le montage de 125 minutes. Les nombreuses coupes ont expurgé plusieurs enquêtes que menait le détective (un double-meurtre sur un paquebot ou une investigation dans un curieux endroit où les meubles sont fixés au plafond entre autres...) pour finalement se concentrer quasi exclusivement sur l'affaire Gabrielle Valladon. Dommage qu'il n'existe aucune copie intégrale du premier montage, même si on trouve en bonus des extraits de scénarios, des photos ou même des séquences filmées de ces scènes manquantes. Mais rassurez-vous, même dans sa version de 125 minutes, La Vie Privée de Sherlock Holmes reste un petit bijou. Rien que la scène d'introduction est admirable : une malle sous scellée, contenant les archives du docteur Watson, est ouverte et son contenu est déposé sur une table : des objets ayant appartenu à Sherlock Holmes, comme sa pipe, sa loupe, sa seringue à cocaïne, sa célèbre casquette, une paire de menottes (on remarquera à ce sujet qu'il y a une erreur de montage dans cette séquence, les menottes étant sur la table puis disparaissent quelques secondes plus tard pour être sorties de la malle) et des tas de dossiers relatant des enquêtes jamais dévoilées au public. Une entrée en matière efficace et qui nous plonge ensuite avec délice dans l'époque victorienne, où nous retrouvons ces deux personnages cultes. La reconstitution de l'époque est fantastique, les costumes, calèches et autres décors participent pleinement à l'immersion et on félicitera les équipes en charge de ces divers éléments car ils ont fait un travail admirable, qui tire le film vers le haut. L'humour anglais, dont Billy Wilder s'était fait une spécialité, est évidemment présent, avec le personnage du docteur Watson (génial Colin Blakely) mais aussi avec toute la séquence du ballet russe nous fera bien sourire, que ce soit la demande exubérante de la danseuse étoile, le comportement de Watson avec les danseuses et surtout, la méthode de Holmes pour se défaire de sa cliente encombrante, une idée assez osée de la part de Billy Wilder il faut bien le reconnaître, je vous laisse la surprise si vous n'avez jamais vu le film ! Le réalisateur, même s'il adore Holmes, n'a pas hésité à nous faire découvrir une facette plus sombre (la cocaïne), plus violente (le questionnement de la victime, un peu rude) voire même misogyne du personnage, qui avoue sans honte se méfier de toutes les femmes. Une approche intéressante, qui fait tout le charme du film d'ailleurs. Si la première demi-heure de La Vie Privée de Sherlock Holmes se veut assez légère, plus on avance dans le film et plus l'ambiance deviendra mystérieuse et intrigante, l'apparition de Gabrielle Valladon en étant l'élément déclencheur. Interprétée par Geneviève Page, cette jeune femme en détresse ne manquera pas de surprendre Holmes, qui ne restera pas insensible à son charme. Voulant tout faire pour l’aider à retrouver son mari disparu, le plus flegmatique des détectives va faire bouillonner sa matière grise et son sens de déduction inimitable pour résoudre le puzzle proposé, qui l’emmènera jusqu'à rencontrer le célèbre monstre du Loch Ness ! Analysant le moindre détail, Holmes ratera pourtant le plus important, ce qui fait également de La Vie Privée de Sherlock Holmes une aventure hors du commun qui séduira à coup sûr les fans du personnage. Interprété ici par un épatant Robert Stephens, l'acteur réussi son rôle de composition, succédant avec brio à Jeremy Brett, Basil Rathbone, Peter Cushing et même Christopher Lee. Le célèbre comte Dracula de la Hammer est d'ailleurs présent dans le film de Billy Wilder, jouant Mycroft Holmes, le frère de Sherlock, avec sa classe légendaire. Raffiné, intimiste, avec une mise en scène fluide et des dialogues ciselés, La Vie Privée de Sherlock Holmes est assurément l'un des meilleurs films sur le détective créé par Conan Doyle. Dommage que la fin d'origine, dans laquelle l'inspecteur Lestrade proposait à Holmes d'aider Scotland Yard à traquer un tueur du nom de Jack l'éventreur, est aussi subit les coupes des producteurs.  

* LE BLU-RAY : Une belle remasterisation de l'image, pas aussi parfaite que celle qu'on peut trouver dans un blockbuster récent mais qui se montre clair et agréable, conservant le grain d'origine et permettant de voir le film dans de très bonnes conditions. Niveau bonus, on a de quoi faire avec des modules sur les fameuses scènes coupées (avec extrait du scénario, photos, images) ou sur le tournage lui-même à travers un making-of de 50 minutes environ. Christopher Lee nous parle de Billy Wilder et de Sherlock Holmes tandis que le journaliste Jérôme Wybon nous éclaire sur le projet, le montage original, les coupes du studio. Passionnant. Même le monteur du film a été retrouvé pour nosu parler du film et de son réalisateur. La fameuse fin alternative est présente en format sonore. On a aussi droit à la présentation du film par Eddie Mitchell lors de sa diffusion à La Dernière Séance. Bref, une édition de qualité pour un film qui ne l'est pas moins.

* Disponible en DVD et BR chez L'ATELIER D'IMAGES

NOTE : 5/6



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