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AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mardi 30 août 2016

LA NUIT DES DIABLES

LA NUIT DES DIABLES
(La Notte dei Diavoli / The Night of the Devils)

Réalisateur : Giorgio Ferroni 
Année : 1972
Scénariste : Eduardo M. Brochero, Romano Migliorini, Gianbattista Mussetto
Pays : Italie, Espagne
Genre : Épouvante
Interdiction : -16 ans
Avec : Gianni Garko, Agostina Belli, Roberto Maldera, Cinzia De Carolis...


L'HISTOIRE : Trouvé errant dans les bois, totalement amnésique, Nicola se réveille dans une clinique. L’arrivée à son chevet de la belle Sdenka, qui semble le connaître, le rendre furieux. Petit à petit, Nicola commence à se rappeler ce qui lui est arrivé. Après un accident de voiture, il a été recueilli par une famille de paysans semblant volontairement coupée du monde. Ces derniers se barricadent à chaque tombée de la nuit et semblent redouter une soit-disant sorcière qui habiterait dans les bois...

MON AVIS : On ne peut pas dire que le réalisateur italien Giorgio Ferroni soit un spécialiste du cinéma fantastique. L'homme est plutôt un féru de westerns et de péplums. Pourtant, en 1960, il offre aux spectateurs une oeuvre d’épouvante gothique somptueuse : Le Moulin des Supplices. Il récidivera dans le genre de l'épouvante une seconde fois, en 1972, avec La Nuit des Diables. Ce film est une adaptation libre de la célèbre nouvelle de Tolstoï, "La famille du Vourdalak", qui a également été adapté au cinéma dans Les Trois Visages de la Peur de Mario Bava (1963), The Vampire Family de Gennadiy Klimov et Igor Shavlak (1990) et Daddy, Father Frost Is Dead de Yevgeny Yufit (1991). Dans le film de Giorgio Ferroni, c'est l'acteur Gianni Garko, que les fans de westerns connaissent bien, qui interprète le personnage de Nicola et qui se retrouve à être le témoin de bien étranges phénomènes après avoir été recueilli par une famille de paysans vivant au beau milieu des bois. L'introduction du film est très habile et originale, puisque Nicola se retrouve dans un hôpital, en état d'amnésie total. Il a des visions particulièrement sanglantes et érotiques et semble angoissé à la tombée de la nuit. Avec cette introduction, le réalisateur parvient à faire naître chez le spectateur l'envie d'en savoir plus car le comportement de Nicola nous semble des plus intrigants et on aimerait bien savoir ce qui lui est arrivé. La venue d'une jeune femme prétendant le connaître va le mettre dans un état de panique et d'anxiété, lui faisant alors recouvrir la mémoire. La suite du film va donc nous permettre de découvrir quels horribles événements ont plongé Nicola dans cet état d'amnésie. Présenté dans un splendide cadre forestier, lugubre et angoissant à souhait, l'action de La Nuit des Diables nous transporte dans une sorte de fable horrifique, de conte terrifiant. Il y a une maison dans les bois, une sorcière, une malédiction familiale, des femmes en péril, des armes qui sont des pieux en bois, des enfants ricanants, des hommes valeureux qui vont tenter de sauver leur famille, un étranger qui ne comprend pas tout et semble perdu dans cet univers qui lui est inconnu, une belle jeune fille qui tombe amoureuse de l'inconnu, des rites ancestraux et des créatures de la nuit assoiffées de sang, aussi romantiques que dangereuses. L'ambiance campagnarde est vraiment l'un des points forts du film, les arbres et surtout la couleur des feuilles décuplant l'aspect poétique de l'oeuvre. Poétique, La Nuit des Diables l'est, assurément. Même les monstres qui habitent les bois et vont mettre à mal la famille de paysans participent à renforcer cet aspect poétique. Car ils n’agissent pas par plaisir ou par sadisme mais uniquement pour garder éternellement à leurs côtés ceux qu'ils aiment ! C'est beau non ? A ce romantisme d'outre-tombe, Giorgio Ferroni apporte du contraste au niveau de la violence, qui ne lésine pas sur les effusions de sang rougeoyant, de cœur prélevé à main nue, de visage qui fond et décrépit à vue d'oeil, de pieu en bois s'enfonçant dans les corps. Une violence assez crue, qui annoncent les futurs excès de la décennie 70's. Avec un rythme relativement contemplatif, La Nuit des Diables nous conte donc l'histoire de cette famille et de cet étranger confrontés à des forces qui les dépassent. Si Nicola ne comprend pas le comportement de ses hôtes, ceux-ci savent parfaitement à quel danger ils sont exposés. Quand leur père part en chasse et se doit impérativement d'être rentré à 18h, le fils ne tarde pas à tailler un bout de bois en pieu acéré. On devine qu'il n'hésitera pas à tuer son père si ce dernier n'est pas à l'heure, nous faisant comprendre par la même occasion que cette malédiction, ce danger qu'on n'a pas identifié en tant que spectateur, doit être terrible pour en arriver au parricide. L'angoisse monte habilement, petit à petit au fur et à mesure que l'histoire avance. L'épouvante gagne du terrain et seule la radieuse présence de la fort jolie Agostina Belli apporte un peu d'accalmie. La Nuit des Diables nous propose un choc culturel savamment mis en scène et nous fait pénétrer dans un climat d'épouvante insidieux, à l'image du personnage de Nicola dont la peur va envahir tout son être. Un beau film gothique italien, qui prend son temps, parfois un peu trop peut-être (j'aurai aimé un peu plus de rythme), n'échappe pas à quelques maladresses mais qui fait bonne figure parmi les classiques du genre !

* Disponible en combo BR / DVD chez LE CHAT QUI FUME. L'éditeur nous propose à nouveau une édition de très haute qualité, avec un master flamboyant, restituant parfaitement le travail sur la photographie. Des tonnes de bonus sont présents (interviews à foison, la nouvelle de Tolstoï en livre audio, le film en mode VHS et j'en passe) le tout présenté dans un luxueux digipack à trois volets sous fourreau. Un achat incontournable.

NOTE : 4/6



dimanche 28 août 2016

BATMAN V SUPERMAN : L’AUBE DE LA JUSTICE

BATMAN V SUPERMAN : L’AUBE DE LA JUSTICE
(Batman vs Superman : Dawn of Justice)

- visionné en version longue -

Réalisateur : Zack Snyder 
Année : 2016
Scénariste : Chris Terrio, David S. Goyer
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique, Action, Super-héros
Interdiction : /
Avec : Ben Affleck, Henry Cavill, Amy Adams, Gal Gadot, Jesse Eisenberg...


L'HISTOIRE : Craignant que Superman n'abuse de sa toute-puissance, Batman le chevalier noir de Gotham décide de l'affronter : le monde a-t-il davantage besoin d'un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d'un justicier à la force redoutable mais d'origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l'horizon…

MON AVIS : Critiques virulentes, bashing permanent, Batman vs Superman peut dire qu'il n'a pas rallié à sa cause la presse ciné, spécialisé ou pas, ni une large partie des spectateurs. Cet acharnement envers le film de Zack Snyder est-il réellement justifié ? Tant d'avis si négatif, virulent, cruel parfois, qui ont miné le moral de Ben Affleck lui-même, me faisait quelque peu appréhender ma vision du film mais comme je sais qu'il faut toujours se forger sa propre opinion, pas question de ne pas lui donner sa chance. Avec la sortie DVD / Blu-ray, j'ai pu visionner Batman vs Superman en version longue, avec tout de même plus de trente minutes supplémentaires, soit une durée de 182 minutes au compteur contre les 153 minutes de la version sortie au cinéma. Si je ne sais pas quelles sont les différences fondamentales entre ces deux versions, il n'en reste que j'ai fortement apprécié le film et que j'avoue ne pas comprendre la férocité et la haine que certains déversent contre lui. Déjà, le film se veut très sérieux, on est loin des délires fun et distrayant des productions Marvel, du moins jusqu'à la dernière partie, avec le combat titanesque contre Doomsday, qui, lui, reprend les codes des films à grand spectacle façon Avengers, avec destruction massive, explosions ininterrompues et effets-spéciaux à foison. Mais avant d'en arriver là, Zack Snyder, à l'instar de Christopher Nolan avec sa trilogie sur le chevalier noir, nous propose un film intense, riche en émotions, servi par des acteurs charismatiques et investit dans leur rôle. Véritable surprise, Ben Affleck est tout simplement parfait dans le rôle de Bruce Wayne et parvient à rendre crédible le personnage, n'occultant jamais sa noirceur, sa violence et son aspect totalement psychotique. Quant à Henry Cavill, j'avoue qu'il arrive à me faire oublier Christopher Reeves et qu'il est lui aussi parfait dans le costume de Superman. Le film nous propose dans ses débuts de nous faire suivre deux histoires, chacune consacrée à l'un des héros, et dont les éléments finiront par s'imbriquer les uns avec les autres pour arriver à cette fameuse rencontre au sommet promise par le titre. Entre un Batman ravagé par un sentiment de vengeance personnel contre le super-héros à la cape rouge et un Superman qui n'a plus l'admiration du public suite au chaos provoqué par ses pouvoirs vient se greffer un dénommé Lex Luthor dont on ne comprend pas au départ ses intentions et ses rapports avec les deux héros mais qui sera la clé de cet affrontement haut en couleurs. Si  le duel est impressionnant, ce n'est pas non plus l'élément essentiel du film, ce qui a peut-être provoqué la colère du public qui s'attendait sûrement à voir un combat de boxe sur une longue durée ? Toujours est-il que ce combat est riche en intensité et en action et qu'il s'avère être à la hauteur de mes espérances. Ce qui m'a le plus séduit dans Batman vs Superman, c'est la dimension iconique des personnages, et en particulier celle de Superman, qui va devoir effectuer un vrai travail de conscience sur lui-même, coincé entre la puissance des ses pouvoirs et les dégâts collatéraux qu'ils peuvent engendrer. Quelle est sa place dans notre monde ? Une thématique fort intéressante et bien mise en valeur par Zack Snyder et ses deux scénaristes. J'ai lu ici et là que certains trouvaient le film ennuyeux, au contraire, j'ai été captivé du début à la fin et les moments de calme, basés sur les relations entre les personnages, sont essentiels au contraire pour totalement s'immerger dans leur univers. Certes, on assiste parfois à quelques facilités scénaristiques, à des séquences de "fanboy" afin de préparer les prochains films tirés de l'univers DC (avec Wonder Woman qui regarde des vidéos nous présentant Flash, Aquaman et Cyborg) mais dans l'ensemble, Batman vs Superman est un spectacle de tous les instants, doté d'une belle maturité et qui prend des risques justement en ne cédant que lors de sa dernière partie au délire très "comics". Spectaculaire tout en jouant la carte de la retenue durant une bonne partie du métrage, l'apparition finale de Doomsday et de Wonder Woman (très jolie Gal Gadot) le fait bifurquer, comme déjà évoqué, dans un délire pyrotechnique total, peut être un peu trop poussé mais en tout cas bien efficace. Profondément adulte, Batman vs Superman est une belle réussite, sombre, nihiliste, qui assume jusqu'au bout son aspect dramatique avec une fin assez couillue même si on sait qu'elle ne sera pas définitive. Du très bon boulot monsieur Snyder

NOTE : 5/6


vendredi 26 août 2016

AMERICAN PIE

AMERICAN PIE
(American Pie)

Réalisateur : Paul Weitz, Chris Weitz 
Année : 1999
Scénariste : Adam Herz
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie
Interdiction : /
Avec : Jason Biggs, Chris Klein, Thomas Ian Nicholas, Alyson Hannigan, Shannon Elizabeth, Seann William Scott, Tara Reid, Eugene Levy ...


L'HISTOIRE : Mortifié pour avoir été surpris par ses parents devant un film X, Jim, élève de terminale, fait un pacte avec sa bande de copains : ils doivent devenir des hommes avant leur entrée à la fac. Il leur reste trois semaines pour utiliser toutes les techniques possibles de séduction. Tous les moyens sont bons, même les plus inattendus, car chaque jour compte. Une chose est sûre, Jim ne regardera plus jamais une tarte aux pommes de la même façon !

MON AVIS : Un classique de la "teen-comédie" qui a eu un succès fou lors de sa sortie en salle et qui fut suivi par trois suites officielles de très bonne facture et quatre dérivés beaucoup moins réussis. Ce premier American Pie est vraiment très drôle et propose toute une flopée de gags salaces et irrévérencieux, voire même parfois assez trash (le sperme dans le verre de bière entre autre). La grande force du film, outre son humour qui ne fait pas dans la finesse, reste son casting et ses personnages. Jim le maladroit et son père, Kevin et la romantique Victoria, Finch le raffiné (ou Pause-Caca), Oz le sportif et Heather la choriste, la tornade Steve Stifler, Michelle la flûtiste ou la sexy Nadia sont autant de protagonistes qu'on apprend à apprécier et qu'on aura grand plaisir à retrouver au fil des trois films suivants. Leurs mésaventures, principalement portées sur le sexe, sont une invitation à se remémorer les années lycées, la découverte de son corps, la drague auprès des filles, la timidité ou la fougue de certains. Le sexe est sans conteste le centre d'intérêt principal de tous les personnages dans American Pie : certains n'ont envie que de connaître les plaisirs de la chair quand d'autres aimeraient bien que les sentiments amoureux entrent en jeu. Les situations proposées atteignent parfois des sommets de mauvais goût assumé (le père de Jim surprend son fils en train de se masturber sur un film porno ou "baiser" une tarte aux pommes), jouent même sur la scatologie (le laxatif donné à Finch qui va avoir une diarrhée du tonnerre dans les toilettes... des filles) ou la gérontophilie (ce même Finch qui va s'envoyer la mère de Stifler sur une table de billard), bref, ne font pas dans la dentelle, ce qui peut paraître assez étonnant pour cette comédie venant d'un pays assez puritain. Les dialogues sont à l'avenant : crus, directs, grossiers, sans fioritures. Les réalisateurs n'ont pas voulu embellir la réalité et les adolescents d'American Pie parlent comme les adolescents dans le monde réel, ont les mêmes envies, les mêmes attentes, les mêmes soucis, les mêmes questionnements. Car derrière son apparence de comédie à la limite du vulgaire, American Pie dresse un portrait assez juste de l'adolescence justement et les personnages sont bien plus intéressants, bien mieux pensés qu'il n'y parait de prime abord. Les filles accordent plus d'importance aux sentiments que les garçons, ces derniers sont prêt à tout pour "être le premier à tirer son coup", quitte à mentir pour une histoire d'ego (le pauvre Sherman s'en souviendra longtemps). Personnage jubilatoire, le père de Jim est certainement l'un des plus attachants de toute la saga et le charisme de l'acteur Eugene Levy n'y est pas étranger. La scène dans laquelle il va "éduquer" son fils à grand coup de magazines érotiques est à se pisser dessus. Culte, la séquence de la webcam donnera du fil à retordre à nos zygomatiques et la gent masculine (et pourquoi pas féminine) ne manquera pas d'être en extase devant la plastique fort charmante de l'actrice Shannon Elizabeth. American Pie, malgré ses dix-sept ans, fonctionne toujours aussi bien et amuse toujours autant. De quoi se divertir agréablement et même en famille, surtout si vous avez un ado de 12/13 ans avec vous ! Et comme cours d'éducation sexuelle, ça le fait plutôt pas mal si vous avez des difficultés à en parler avec lui !

NOTE : 5/6




jeudi 25 août 2016

L'ULTIME CHEVAUCHÉE

L'ULTIME CHEVAUCHÉE
(Raiders of Old California)

Réalisateur : Albert C. Gannaway
Année : 1957
Scénariste : Samuel Roeca, Tom Hubbard
Pays : Etats-Unis
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Jim Davis, Arleen Whelan, Faron Young, Lee Van Cleef,  Louis Jean Heydt...


L'HISTOIRE : A la fin de la guerre du Mexique, le capitaine McKane oblige un officier mexicain à lui céder ses terres lors de sa capitulation. Trois ans plus tard, le traître McKane fait régner la terreur parmi la population mexicaines, qu'il a dépouillé de ses terres.  Mais le juge Ward Young, assisté de son fils, le Marshal Faron Young, vient enquêter sur ces acquisitions douteuses, ce qui ne sera pas du goût de McKane et de ses hommes de main...

MON AVIS : Premièrement, soyons clair d'entrée de jeu : L'Ultime Chevauchée est un western à très faible budget, réalisé par Albert C. Gannaway en 1957. Ce producteur / réalisateur adorait les westerns et il en a réalisé plusieurs pour se faire plaisir. La même année que L'Ultime Chevauchée, il réalise d'ailleurs The Badge of Marshal Brennan avec quasiment les mêmes acteurs au casting. Deuxièmement, même si on n'est pas en présence d'un grand western connu et reconnu qui mérite de figurer au panthéon des meilleures productions du genre, il faut avouer que j'ai pris un certain plaisir à visionner L'Ultime Chevauchée, considéré sur certains forums consacré au western comme un navet mais qui, au final, est loin de mériter cette qualification injurieuse. Avec sa courte durée de 69 minutes au compteur, le film n'ennuie jamais et propose de nombreuses scènes d'action rondement menées. Le film débute lors de la guerre au Mexique et les rebelles mexicains se prennent une raclée par les soldats américains emmenés par le capitaine McKane, interprété par Jim Davis. Le capitaine mexicain, Miguel Sebastian, capitule. On retrouve alors McKane et ses hommes de main devenus des cow-boys trois ans plus tard. Ce dernier est devenu un homme tyrannique, qui terrorise la population mexicaine, les privant de leurs terres. Parmi ses hommes de main se trouve le violent Damon Pardee, joué à merveille par un Lee Van Cleef détestable. Véritable machine à tuer psychotique, privé de toute émotion, ce célèbre acteur mérite à lui seul la vision du film tant sa prestation est appréciable dans ce rôle antipathique. Contrairement à d'autres westerns de cette époque dans lequel il trouvait assez rapidement la mort, il demeure en vie assez longtemps dans L'Ultime Chevauchée, ce qui fait marquer des points au film. L'autre personnage principal du film, en dehors de Jim Davis et Lee Van Cleef, est le Marshal Faron Young, interprété par... Faron Young ! Ce dernier est un célèbre chanteur de musique country qui a fait une courte carrière au cinéma, jouant dans cinq longs métrages. Il est également connu pour avoir composé le titre "Is it so strange" pour Elvis Presley. Dans L'Ultime Chevauchée, il est plutôt bon, et se montre des plus habiles au pistolet, touchant sa cible à chaque fois qu'il presse la gâchette. Venu accompagné son père qui est juge, notre Marshal Young se veut être le redresseur de tord venant en aide à la population mexicaine face au méchant McKane. Aussi habile avec ses poings qu'avec une arme, il donnera une bonne correction à Lee Van Cleef. Sa soif de justice l’entraînera dans de dangereuses aventures dans lesquelles son instinct de survie sera mis à rude épreuve. Pour prouver que McKane s'est approprié illégalement les terres des fermiers mexicains, Faron Young aura pour mission d'aller retrouver la trace de Miguel Sebastian tout en évitant les pièges des hommes de main de MacKane, ce qui nous vaudra quelques gunfights et course-poursuite à cheval efficaces pour un film de cette envergure. On a même droit à l'attaque de trois indiens ! Le final fera évidemment triompher le bien sur le mal. Franchement, même s'il ne paye pas de mine, même si on a souvent l'impression de regarder un épisode d'une série-télévisée, L'Ultime Chevauchée est vraiment distrayant et agréable. Un petit western fort sympathique pour ma part, bourré d'anachronisme selon le spécialiste Georges Ramaïoli interrogé dans les bonus DVD mais ça ne m'a pas du tout dérangé. A réserver aux amateurs du genre qui apprécient les westerns à l'ancienne et à petit budget et ne s'attendent pas à voir Il était une fois dans l'Ouest...

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6






mercredi 24 août 2016

CHARLEY LE BORGNE

CHARLEY LE BORGNE
(Charley One-Eye)

Réalisateur : Don Chaffey
Année : 1973
Scénariste : Keith Leonard
Pays : Angleterre, Etats-Unis
Genre : Western, Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Richard Roundtree, Roy Thinnes, Nigel Davenport, Aldo Sambrell...


L'HISTOIRE : Ben, un soldat noir, tue son officier et déserte l'armée. Perdu en plein désert, il rencontre un indien boiteux qui a pour seul ami des poules, dont une en particulier qu'il a baptisé "Charley le borgne". Si au départ les relations sont tendus entre les deux hommes, Ben affirmant son autorité et se comportant comme un chef, plus le temps passe et plus ils vont apprendre à se connaître et à s'apprécier. Ce que Ben ignore, c'est qu'un chasseur de primes est à ses trousses...

MON AVIS : Il y a des fois comme ça où vous ne vous attendez à rien de plus qu'à passer un bon moment devant votre écran en appuyant sur le bouton "play" de votre télécommande de lecteur DVD. Et puis vous tombez sur un film qui, malgré son apparence anodine, vous touche, vous émeut, vous surprend. La vision de Charley le Borgne a eu cet effet sur moi. Je n'en attendais rien en particulier. J'avais repéré le nom du réalisateur qui ne m'étais pas inconnu, Don Chaffey étant quand même la personne qui nous a offert Jason et les Argonautes en 1963, Un Million d'Années avant J.C. en 1966 ou le sympathique film pour enfant Peter et Elliot le Dragon en 1977, en plus d'avoir réalisé pas mal d'épisode de séries-télévisées, notamment pour Le Prisonnier, Chapeau Melon et Bottes de Cuir période Linda Thorson (Tara King) ou Charlie et ses Drôles de Dames. Présent au générique, le nom de Roy Thinnes a également aiguisé ma curiosité, l'acteur étant le célèbre David Vincent de la série culte Les Envahisseurs. A part ça, la lecture du scénario ne m'a pas transcendé plus que ça mais, fidèle à ma philosophie, j'ai commencé la vision du film sans aucun a priori, laissant sa chance à chaque oeuvre que je visionne, n'accordant aucune importance aux avis positifs ou négatifs des autres spectateurs. A l'arrivée, surprise totale ! Charley le Borgne est un authentique ovni cinématographique, bien différent de ce qu'on a l'habitude de voir. Pas sûr que le film plaise à tout le monde tant il sort des sentiers battus et s'avère hors-norme. Déjà, le casting est réduit comme une peau de chagrin : trois acteurs vedettes plus quelques figurants qui apparaissent par-ci par-là. Et encore, quand je dis trois acteurs vedettes, on pourrait presque dire deux et demi car le troisième, Nigel Davenport, qui interprète le chasseur de primes, doit apparaître vingt minutes à l'écran au grand maximum. En fait, Charley le Borgne repose sur les épaules de ses deux personnages, à savoir Ben le soldat noir et l'Indien boiteux, interprété respectivement par Richard Roundtree (vu dans Shaft et Les nouveaux exploits de Shaft en 1971 et 1972) et donc Roy Thinnes. La rencontre des ces deux protagonistes pittoresques va servir de porte d'entrée pour le spectateur à un spectacle un peu hors du temps, suivant avec étonnement puis amusement leur parcours de ces deux êtres que tout oppose. Le film est extrêmement contemplatif, normal avec juste deux personnages à l'écran, et il ne faut pas chercher à voir de l'action car, malgré sa classification dans le genre western, vous ne verrez ni gunfights, ni poursuite à cheval, ni shérif, ni cavalerie, ni je ne sais quoi encore. Juste deux paumés qui vont se découvrir, s'appréhender puis développer un lien réciproque d'amitié et de respect, ce qui n'était pas gagné au départ. Très habile dans sa construction, le film de Don Chaffey développe des thèmes forts, comme la racisme, la haine de l'étranger, la solitude, l'amitié. Le personnage de Ben est d'ailleurs des plus intéressants car il s'est engagé dans l'armée "pour pouvoir tuer des blancs". Une rancœur solide certainement ancré en lui depuis l'esclavage. Sa rencontre avec l'Indien va lui donner l'occasion de renverser les valeurs et de devenir "le tyran", usant de sa force (et surtout de son arme) pour obliger ce dernier à accomplir tout ses désirs et en faire son "boy". Si Ben nous apparaît comme antipathique, brimant l'Indien qui ne demande rien à personne et passe son temps à causer à son poulet borgne, notre ressneti vis à vis de lui va évoluer car son attitude va changer au fil de l'aventure, et de jolis sentiments vont venir s'imbriquer dans cette relation au départ à sens unique, qui va évoluer vers une belle histoire d'amitié, qui s'avérera fort touchante vers la fin. Le racisme est également évoqué à travers le personnage du chasseur de primes, qui, lui, déteste clairement les noirs. Il n'hésitera d'ailleurs pas à attacher Ben la tête à l'envers et à le fouetter par pur plaisir sadique. Charley le Borgne contient quelques séquences de violence assez crue, héritées du western italien, comme la terrible scène de lapidation, qui ne prête pas à sourire. Quelques excès de cruauté qui tranche avec l'humanisme de nombreuses scènes présentes au sein du film, la plus tendre étant la relation entre l'Indien et son poulet. On en arrive même à se trouver ému face à la mort de ce dernier (merde, c'est qu'un poulet quand même !). Et que dire du final tragique, nihiliste, dans lequel la violence va venir rattraper les deux amis qui avaient élus domicile dans une petite chapelle abandonnée, paisible havre de paix qui ne va pas le rester longtemps. Charley le Borgne est vraiment un film à part, c'est un western totalement atypique, parfois presque surréaliste dans son approche. Il est tellement "autre" qu'il en devient fascinant, quasi hypnotique. Une belle découverte qui ne laissera personne indifférent. Ne démériterait pas de faire partie des films "culte", ne serait-ce que par la prestation à contre-courant de Roy Thinnes.

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 5/6


mardi 23 août 2016

SEPT ANS DE RÉFLEXION

SEPT ANS DE RÉFLEXION
(The Seven Year Itch)

Réalisateur : Billy Wilder
Année : 1955
Scénariste : Billy Wilder, George Axelrod
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Romance
Interdiction : /
Avec : Marilyn Monroe, Tom Ewell, Evelyn Keyes, Sonny Tufts...


L'HISTOIRE : Après avoir déposé à la gare sa femme et son fils qui partent en vacances, Richard Sherman, agent publicitaire dans une maison d'édition, reste seul dans son appartement. Devant respecter les interdictions de son épouse durant son absence, comme ne pas boire ni fumer, Richard tente de prendre sur lui et de résister aux démons de la tentation. Mais quand ceux-ci prennent l'apparence d'une ravissante locataire venant tout juste de s'installer dans l'appartement situé au dessus de chez lui, sa mission devient vite compliquée, surtout que sa libido se réveille par la même occasion...

MON AVIS : Sept ans de Réflexion est l'adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre à succès. Le scénario du film et sa thématique même, à savoir le désir d'adultère naissant après sept années de mariage, a subit la foudre du code Hays, texte qui fixe les règles de ce qui peut être dit ou montré au cinéma à l'époque. Les deux scénaristes, dont le réalisateur, ont donc eu l'obligation de modifier des passages et des dialogues faisant ouvertement référence à l'adultère. Le réalisateur Billy Wilder l'a toujours regretté et ce carcan de la bonne morale qu'on lui a imposé durant le tournage ne lui a pas rendu la vie facile. Pourtant, on ne ressent pas vraiment ce manque de liberté durant la vision du film. Il subsiste en effet de nombreuses allusions au désir masculin, personnifié par le personnage de Richard Sherman. Ce dernier se parle souvent à lui-même à voix haute, comme s'il s'adressait directement aux spectateurs, voire même à sa propre conscience. Sûr de son sex-appeal et de son charisme auprès de la gente féminine malgré son âge, il s'imagine comme un apollon faisant craquer toutes les femmes et nous fait partager son univers fantasmatique à travers diverses scénettes très marrantes : on citera par exemple celle dans laquelle il se voit en train d'en embrasser une sur la plage, dans la même position que Burt Lancaster et Deborah Kerr dans Tant qu'il y aura des hommes ! Amusant, Sept ans de Réflexion l'est très souvent et le deviendra encore plus quand le personnage de la jolie voisine ingénue et un peu gourde viendra plonger notre héros dans un bel embarras. Il faut dire que ce personnage féminin a les courbes et le visage de Marilyn Monroe, on comprend dès lors un peu mieux l'attirance sexuelle qui s'empare du pauvre Richard Sherman, lui-même bien interprété par Tom Ewell. Toute la bonne volonté de Sherman pour rester dans le droit chemin s'envole en éclat dès le premier regard, ce qui nous donne par la suite des séquences franchement réussie, à l'humour grinçant. Il s'imagine maître de la situation, sûr de sa capacité à ne pas céder au démon de midi, prépare soigneusement ses répliques et fait tout l'inverse lorsqu'il se retrouve devant les beaux yeux de Marilyn ! Impayable. Le potentiel érotique de la star est flagrant, notamment lors de la célèbre séquence de la bouche de métro qui fait relever sa jupe. Cette scène culte, qui arrive juste après que les deux personnages soient sortis d'une salle de cinéma dans laquelle ils ont vus L'étrange Créature du Lac Noir (!) a coûté son mariage à Marilyn. En effet, la production avait décidé de tourner cette séquence à New-York même, devant une foule de badauds en extase, ce qui déplût fortement au mari de Marilyn Monroe, L'actrice due continuer le tournage tout en voyant son mariage s'achever de bien triste manière. Si l’influence théâtrale se ressent tout au long du film (la majorité des scènes se déroulent dans le décor de l'appartement du héros), cela ne gâche en rien le plaisir éprouvé à la vision de Sept ans de Réflexion : les dialogues sont finement ciselés et touche au but à de nombreuses reprises ; les situations versent dans la comédie de mœurs à tendance burlesque (comme lorsque le héros se fait tout un monde en pensant soudain aux rumeurs qui pourraient courir si quelqu'un le voyait en compagnie de sa belle voisine ou qu'il fait une séance de psychanalyse dans son bureau) et nous font souvent émettre des rires spontanés ; même dans son rôle de godiche, Marilyn Monroe illumine l'écran à chacune de ses apparitions ; la critique du machisme et le thème de l'adultère sont bien mis en exergue par l'histoire et la mise en scène. Divertissant, caricatural dans le bon sens du terme, Sept ans de Réflexion fait partie de ces comédies romantiques à tendance satirique qu'on prend plaisir à voir et revoir. Idéal pour se détendre et oublier les tracas du quotidien.

NOTE : 4/6


lundi 22 août 2016

CELL PHONE

CELL PHONE
(Cell)

Réalisateur : Tod Williams
Année : 2016
Scénariste : Adam Alleca , Stephen King
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : John Cusack, Samuel L. Jackson, Isabelle Fuhrman, Clark Sarullo...


L'HISTOIRE : Clay Riddell, dessinateur de bandes-dessinées, est témoin d’une scène de carnage à l’aéroport de Boston : tous ceux qui se servent de leur téléphone portable se transforment instantanément en monstres sanguinaires. Il rejoint alors un petit groupe de survivants et part, avec Tom McCourt, à la recherche du signal à l’origine de ce chaos pour le stopper, avant qu’il ne soit trop tard...

MON AVIS : En 2006 sortait Cellulaire, roman de Stephen King qui nous mettait en garde contre notre dépendance aux téléphones portables. Il imagine une histoire dans laquelle cet objet devenu un incontournable de notre quotidien sert de vecteur à une épidémie gigantesque, les ondes émises transformant en monstres psychotiques et sanguinaires toutes personnes utilisant un portable. Le roman a été très prisé auprès des fans, qui lui ont néanmoins reproché son final. Pour son adaptation cinématographique, Stephen King a joué au scénariste, aidé par Adam Alleca, et a modifié la fin de l'histoire. N'ayant pas lu le livre, je ne pourrais pas vous dire en quoi elle diffère. Cell Phone, réalisé par Tod Williams, à qui l'on doit Paranormal Activity 2, joue avec plusieurs influences : les films d’infectés façon 28 jours plus tard ; les films post-apocalypse avec ville détruite, désertique, transformée en champ de bataille ; le road-trip, avec ce groupe de survivants devant se rendre d'un point A à un point B en échappant à la menace environnante. On peut ajouter à ces influences le jeu culte The Last of Us pour les relations entre les personnages, notamment entre celui interprété par John Cusack et celui de la jeune fille jouée par Isabelle Fuhrman. Pour finir, Cell Phone nous fait aussi penser à The Walking Dead, bien que les monstres du film ne soient pas des zombies mais bien des contaminés. Un phénomène de contamination original d'ailleurs puisque se propageant par les ondes émises au départ par les téléphones portables puis par les sons sortant de la bouche des infectés eux-mêmes, dans des scènes nous rappelant fortement L'Invasion des Profanateurs de 1978 et se dérivés. Le début du film, avec John Cusack arrivant dans un aéroport qui va devenir le lieu de théâtre de la première épidémie cellulaire est assez réussie et se révèle riche en tension et en action; Seul problème, on ressent nettement le manque de budget de cette production. En gros, on n'est pas dans World War Z et les maquillages et effets-spéciaux s'en ressentent clairement. On a souvent l'impression de regarder un téléfilm quand on visionne Cell Phone. Ce qui n'est pas injurieux bien sûr, il existe d'excellents téléfilms d'ailleurs, mais force est de reconnaître que le film de Tod Williams manque d'ampleur et ne parvient jamais à faire oublier les modèles auxquels il se réfère. En fait, le film marque des points dans ses moments plus intimistes, dans ses phases plus posées, dans lesquelles les personnages s'interrogent, se rassurent et se donnent du courage. Déjà évoquée, la relation entre le héros et sa jeune voisine, qui viendra rejoindre leur groupe, joue sur l'émotion et parvient à nous convaincre, l'actrice Isabelle Fuhrman, vue dans Esther ou Hunger Games étant tout à fait à l'aise dans ce rôle.  Il en va de même pour l'interprétation de Samuel L. Jackson, tout en retenu pourtant. Malgré ce casting de qualité, la sauce ne prend pas toujours même si dans l'ensemble, ça reste correct. Le final nous laisse sur notre faim par contre, on a l'impression que le réalisateur n'a pas vraiment eu le temps de nous expliquer l'origine de cette épidémie. Pour une fois, on pourrait presque reprocher au film d'être trop court et de ne pas exploiter pleinement ses idées dont certaines sont très bonnes soit-dit en passant, telles la capacité des "phoners" à communiquer télépathiquement entre eux ou le fait que la nuit, la menace se fait moins oppressante que la journée par exemple. Dommage par contre que certaines intrigues secondaires soient mise de côté sans réelle explication (qui est vraiment l'homme à la capuche rouge, que le héros connaît bien puisqu'il est le héros de sa bande-dessinée  ? Une image de son esprit ?)  Cell Phone reste un spectacle appréciable au final, possède quelques séquences bien torchées et efficaces, balance de petits effets sanglants quand il le faut mais avec plus de moyen, il aurait pu atteindre une autre dimension pour se démarquer vraiment de ses influences. A noter un petit caméo de Lloyd Kaufman dans la séquence de l'aéroport...

* Disponible en DVD et BR chez Marco Polo Production

NOTE : 3/6


dimanche 21 août 2016

LE PIONNIER DE L'ESPACE

LE PIONNIER DE L'ESPACE
(First Man Into Space)

Réalisateur : Robert Day
Année : 1959
Scénariste : John Croydon, Charles F. Vetter
Pays : Angleterre
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Marshall Thompson, Marla Landi, Bill Edwards, Robert Ayres, Carl Jaffe...


L'HISTOIRE : Dirigeant le programme anglais de conquête spatiale, Charles Prescott envoie son frère, l’indiscipliné lieutenant Dan Prescott, dans l’espace, à bord du premier avion supersonique jamais construit. Par esprit de défi, ce dernier n’obéit pas aux recommandations de sa hiérarchie et s’éloigne de plus en plus de la Terre, allant jusqu'à traverser un nuage de poussières de météorites. Il réussit tout de même à engager une manœuvre d'urgence et regagne la Terre. Se rendant sur le lieu du crash, Charles découvre l'épave sans aucune trace de vie à bord. Cette disparition laisse la fiancée de Dan dans le désespoir. Peu de temps après, un fermier déplore une perte de bétail. Les animaux présentent de graves blessures et Charles découvre que toutes contiennent de la poussière de météorites...

MON AVIS : Ah, les années 50 et la science-fiction ! Une grande histoire d'amour ! Alors que les Etats-Unis et l'URSS font la course à la conquête spatiale, les scénaristes foncent têtes baissées dans le créneau. Si le cinéma des 50's apporte son lot quotidien aux spectateurs d'invasion extraterrestres, un second courant se développe parallèlement, qui s'intéresse plus à la conquête spatiale justement mais aussi aux possibles dangers que l'exploration de l'inconnu peut ramener sur Terre. Parmi les meilleurs films sur le sujet, toutes décennies confondues, on citera à titre d'exemple Spaceways de Terence Fisher (1953), La Conquête de l'Espace de Byron Haskin (1955), Le Monstre de Val Guest (1955), Les Premiers Passagers du Satellite de Paul Dickson (1956), War of the Satellites de Roger Corman (1958), 2001 l'Odyssée de l'Espace de Stanley Kubrick (1968), Countdown de Robert Altman (1968), Les Naufragés de l'Espace de John Sturges (1969), Le Monstre qui vient de l'Espace de William Sachs (1977), L’Étoffe des Héros de Philip Kaufman (1983), Apollo 13 de Ron Howard (1995) ou Space Cowboys de Clint Eastwood (2000). En 1959, le cinéaste anglais Robert Day prend part à l'aventure avec Le Pionnier de l'Espace. Si durant toute la vision du film on ne peut s'empêcher de penser au film Le Monstre de Val Guest, tant il y a des similitudes flagrantes entre les deux œuvres, cela ne nous empêche pas d'apprécier Le Pionnier de l'Espace pour ce qu'il est : un petit film de science-fiction bien troussé, agréable, bien mis en scène, assez soigné malgré un budget qu'on devine pas très conséquent. Qu'importe, le plaisir est là, la nostalgie faisant le reste. On suit donc les avancées technologiques d'une base militaire spécialisée dans la conquête spatiale. Le commandant Charles Prescott est responsable du programme et le pilote n'est autre que son jeune frère, Dan Prescott, une tête brûlée qui n'en fait qu'à sa tête justement et cherche la gloire à tout prix, rêvant de voir son nom en première page des journaux comme étant le premier homme à être allé dans l'espace. Ce qui sera effectivement le cas mais à quel prix ! Comme dans Le Monstre, le retour sur Terre de notre pionnier de l'espace ne se fait pas sans entrave et sa rencontre avec de la poussière de météorites lors de sa mission va avoir un impact considérable sur sa propre personne. Au film de conquête spatiale, Robert Day, comme Val Guest, associe donc les dangers que peuvent encourir les équipes a s'aventurer dans l'inconnu. Dans les deux films, le pilote survivant va voir son corps muter. Devenu un monstre, il passera du statut de héros à celui de menace. Une contrepartie pas très glorieuse. Le Pionnier de l'Espace réussi même le pari de rendre son monstre attachant dans le dernier quart-d'heure, lui donnant un "bonne" raison d'avoir perpétré ses meurtres, n'agissant ainsi que pour assurer sa survie. Au fur et à mesure de la progression de l'histoire, Le Pionnier de l'Espace se transforme peu à peu en drame, mettant de côté l'aspect science-fictionnel pour se concentrer sur le ressenti de la fiancée de Dan et de son frère et sur les malheurs vécus par le pauvre Dan lui-même, prisonnier d'une carapace indestructible faites de poussières de météorites. Avec ses décors minimalistes (une salle de contrôle, un laboratoire, quelques extérieurs), Le Pionnier de l'Espace aurait pu paraître fauché, voire ennuyeux. Ce n'est jamais le cas et Robert Day s'en tire plutôt bien, dirige efficacement son casting, et parvient à faire de son film une oeuvre attachante et délicieusement rétro pour le spectateur des années 2010. 

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS avec un livret écrit par Alain Petit sur la SF anglaise.

NOTE : 4/6




samedi 20 août 2016

LES DENTS DE LA MER 3

LES DENTS DE LA MER 3
(Jaws 3-D)

- visionné via le BR 3D -

Réalisateur : Joe Alves
Année : 1983
Scénariste : Richard Matheson, Carl Gottlieb
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure, film catastrophe
Interdiction : /
Avec : Dennis Quaid, Bess Armstrong, Simon MacCorkindale, John Putch, Louis Gossett Jr....


L'HISTOIRE : Michael et Sean Brody, les deux fils du chef de la police Martin Brody de la ville plaisancière d'Amity, ont bien grandis. Après que leur père ait affronté deux fois la terreur des mers, le grand requin blanc, Michael s'est installé en Floride où il travaille pour un célèbre parc aquatique dirigé par Calvin Bouchard. Une nouvelle attraction, le Sea World, va être inaugurée. Peu de temps après l'ouverture du parc, l'équipe découvre dans les fonds du parc un bébé requin, qui meurt dans les bassins du parc. Malheureusement pour Michael, rejoint par Sean, la mère du requin est également cachée dans une turbine d'alimentation des bassins et elle veut récupérer son petit. Celle-ci décide donc de passer à l'attaque et de détruire le Sea World...

MON AVIS : Changement total d'optique pour ce troisième volet de la saga initiée par Steven Spielberg en 1975. Si Les Dents de la Mer et Les Dents de la mer 2ème partie jouaient savamment avec le suspense et la suggestivité tout en se montrant démonstratifs lors de passages chocs et efficaces, Les Dents de la Mer 3 délaisse quasiment la notion d'angoisse et s'aventure plus du côté du "film catastrophe", plaçant deux requins dans un parc d'attraction qui vont provoquer la panique chez les visiteurs. Le film met en vedette les deux fils du chef Brody, Michael et Sean, interprétés respectivement par un tout jeune Dennis Quaid pas encore promu star et par John Putch. Une bonne idée qui permet d'assurer la continuité entre les œuvres et nous permet de retrouver des personnages qu'on a connu alors qu'ils n'étaient que des enfants en bas âge. Film mal aimé de la tétralogie, Les Dents de la Mer 3 n'est pas si mauvais que ça au final. Il faut juste admettre de voir un film différent des deux précédents, ne jouant pas sur le même registre. Il y a même de bonnes séquences en fait, comme celle de l'équipe de ski nautique pourchassée par le requin ou la séquence de panique se déroulant à l'intérieur du Sea World, structure accueillant de nombreux visiteurs et située sous des mètres cubes d'eau. On peut aisément imaginer la tension de ces derniers, pris au piège dans des galeries de plexiglas commençant à prendre l'eau, tension renforcée par la présence d'un requin femelle de huit ou neuf mètres de long ! Claustrophobes s'abstenir ! Le réalisateur Joe Alves a certainement voulu retirer de ses épaules le fardeau des deux volets précédents qui pesait sur ses épaules justement, en choisissant un angle d'attaque radicalement différent pour ce troisième chapitre. La prise de risque n'a pas vraiment payée puisque Les Dents de la Mer 3 est souvent considéré comme un nanar, voire même un très mauvais film. Si on pourra trouver ces termes un peu forts, il faut bien admettre que certaines séquences ne donnent pas tord à ses détracteurs. On pense au final par exemple, dans lequel l'acteur Simon MacCorkindale (Manimal) se fait avaler par le squale et tente de sortir de sa mâchoire géante ! Un peu hardcore quand même comme idée mais avouons qu'on y prend un plaisir coupable certain ! En fait, pour véritablement "apprécier" Les Dents de la Mer 3, il faut le voir tel qu'il a été pensé à l'époque de sa sortie : en 3D ! Le Blu-ray qui vient de sortir (proposant une image franchement décevante en terme de qualité, amateurs de grain, cette copie est pour vous...) nous permet de voir le film tel qu'il a été projeté en salles et franchement, l'expérience reste des plus sympathiques et permet de revoir à la hausse sa côté de popularité. Des tas d'effets jaillissants nous sont proposés et on n'a qu'à tendre la main pour "toucher" tête de poisson ou jambe tranchées, liquide s’éjectant d'une seringue et j'en passe. D'autres effets stéréoscopiques sont par contre plus fâcheux : le sous-marin jaune dans lequel Michael Brody et sa compagne trouvent place pour tenter de retrouver un membre de l'équipe disparu se détache nettement du décor et on a vraiment l'impression d'avoir sous les yeux une pièce rajoutée tant la découpe est trop visible. Idem quand le squale vient frapper la vitre de la salle de contrôle (idée reprise dans le Peur Bleue de Renny Harlin !), l'effet 3D pique les yeux. Mais voir le film en 3D apporte un plus indéniable au charme ressenti durant le visionnage et fait bien mieux passer la pilule. Les Dents de la Mer 3 vaut en tout cas bien mieux que sa triste réputation. C'est un film d'aventure-catastrophe dans la grande tradition du genre, servi par un casting plutôt bon (Dennis Quaid, Bess Armstrong et Louis Gossett Jr. s'en sortent très bien), une histoire correcte, une mise en scène qui tient la route la plupart du temps. Il lui manque des effets-spéciaux plus aboutis et la musique de John Williams mais c'est loin d'être le plus mauvais film de requins que j'ai vu. Je le reverrais d'ailleurs avec grand plaisir en 3D parce qu'elle en jette vraiment. Les Dents de la Mer 3, film culte ou navet ? Faites votre choix ! Pour ma part, cette nouvelle vision (la première datait des années 80) m'a agréablement surprise au vu de toutes les mauvaises critiques lues ici et là...

* Pour tout savoir sur le film, le site indispensable : JAWS 3D par Romain

NOTE : 4/6


vendredi 19 août 2016

LA PROIE DE L'AUTOSTOP

LA PROIE DE L'AUTOSTOP
(Autostop Rosso Sangue)

Réalisateur : Pasquale Festa Campanile
Année : 1977
Scénariste : Pasquale Festa Campanile, Aldo Crudo, Ottavio Jemma
Pays : Italie
Genre : Thriller, Rape & Revenge
Interdiction : -16 ans
Avec : Franco Nero, Corinne Clery, David Hess, Joshua Sinclair, Carlo Puri, Ignazio Spalla...


L'HISTOIRE : Eve et Walter partent sur les routes de Californie en espérant redorer leur couple au bord de l’effondrement. Après avoir passé une nuit dans un camp de hippies, ils prennent Adam, un auto-stoppeur. Ce dernier dévoile rapidement sa vraie nature et les retient vite en otage. Une relation tendue s’engage entre eux. Usant de sa force et de sa cruauté, il va s’amuser avec eux jusqu’à la limite du sadisme. Sans compter que ses deux complices sont sur le point de le rejoindre...

MON AVIS : On le savait depuis Massacre à la Tronçonneuse, il ne fait pas bon rendre service aux auto-stoppeurs ! La Proie de l'Autostop de Pasquale Festa Campanile vient à nouveau le confirmer trois ans plus tard. Réalisateur italien spécialisé dans la comédie et la sexy-comédie (on lui doit le très bon Le Larron avec Edwige Fenech), il change radicalement de style et de genre en 1977 avec Autostop Rosso Sangue, titre original du film qui nous intéresse ici. Radical, La proie de l'Autostop l'est. Les mésaventures de Franco Nero et Corinne Clery, qui interprètent respectivement Walter et Eve, sont loin d'être idylliques. Déjà, leur relation de couple n'est pas au beau fixe : engueulades incessantes, divergence de point de vue, machisme prononcé du mari auquel s'ajoute sa grande consommation d'alcool et j'en passe. Un couple au bord de l'implosion, profitant d'une escapade sur les routes pour mettre de l'ordre dans leur vie. Le personnage joué par Franco Nero n'est pas des plus sympathiques et on se demande s'il a réellement envie de faire des efforts; Dans un campement hippies, il boit plus que de raison et se montre on ne peut plus rustre avec sa femme, la forçant même, lors d'une scène filmée en hors champ mais dont les dialogues qui ont précédées et ceux de l'instant présent ne laissent que peu de doute, à une sodomie non consentie. Le personnage joué par la séduisante Corinne Clery est également ambigu. D'après son mari, leur relation ne tient que grâce au sexe, dont elle serait des plus friandes. On se questionne alors si elle est vraiment une victime ou si elle n'aime pas tout simplement être dominée par son mari. Tout au long du film, ces interrogations se bousculeront dans notre esprit et La proie de l'Autostop peut être vu comme une sorte d'étude d'un couple fragilisé qu'un élément extérieur va venir fissurer encore plus. Cet élément extérieur, c'est bien sûr notre fameux auto-stoppeur, interprété par le célèbre David Hess. Acteur révélé en 1972 dans le culte La Dernière Maison sur la Gauche, David Hess obtient encore un joli rôle de salaud dans La Proie de l'Autostop. Sans pitié, à l'esprit dérangé tout en étant un froid calculateur, il va nouer une relation sordide avec Walter, les deux hommes ayant la même vision des choses concernant la gent féminine. La pauvre Corinne Clery se retrouve entre deux machos invétérés et son calvaire sera loin d'être réjouissant. L'actrice apparaît comme étant la plus crédible des personnages, celle qui se révèle avoir le jeu le moins "théâtral" du lot. Si Pasquale Festa Campanile ne l'épargne pas, la contraignant à se retrouver à poil plus d'une fois pour notre plus grand plaisir, il n'en oublie pas pour autant d'en faire une femme forte, qui parviendra à se "venger" de ces deux mâles de bien belle façon. Violée par David Hess devant les yeux de son mari, elle finira par s'offrir pleinement à son agresseur, histoire de bien rappeler à son conjoint que la réputation de "salope" qu'il lui a attribué est justifiée ! Tel est pris qui croyais prendre, le "girl power" est en marche et notre pauvre Franco Nero n'a plus que ses larmes à faire couler ! Elle utilisera à nouveau son corps pour se protéger et éliminer la menace représentée par l'auto-stoppeur, sauvant par la même occasion son mari. La proie de l'Autostop se montre relativement violent, une violence crue et sordide, typique des productions des 70's. Si le film n'est pas exempt de défauts (David Hess en fait un peu trop et en devient presque caricatural, la caravane accidentée se retrouve flambant neuve dans la séquence suivante...), l'ambiance moite et oppressante, les paysages désertiques, la violence soutenue et les thématiques proposées en font une oeuvre de qualité qui contentera les amateurs de cinéma bis déviant. Très nihiliste, La Proie de l'Autostop se conclue sur un final tragique, scénaristiquement un peu facile et téléphoné, mais qui permet d'inverser les rôles de départ et de dévoiler la vraie facette des personnages. Souvent classé dans le genre du rape and revenge, La Proie de l'Autostop en possède quelques éléments effectivement mais cet aspect est loin d'être ce qu'on retiendra du film. C'est avant tout une étude des comportements conjugaux, du machisme et de l'individualisme, intégrée aux codes du road movie et du thriller sombre et malsain. Cruel, dérangeant et sans compromis, La Proie de l'Autostop est en tout cas un film que j'ai apprécié pour son jeu du chat et de la souris entre les trois protagonistes principaux, pour sa violence, pour son érotisme, pour son aspect raccoleur et pour ses revirements de situations même si certains restent prévisibles. A découvrir sur la très belle édition d'Artus Films, incluant un intéressant livret de David Didelot sur le genre du rape and revenge.

* Disponible chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6





jeudi 18 août 2016

SCREAM 2

SCREAM 2
(Scream 2)

Réalisateur : Wes Craven
Année : 1997
Scénariste : Kevin Williamson
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Néo-slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, Sarah Michelle Gellar, Jamie Kennedy...


L'HISTOIRE : Phil Stevens et sa copine Maureen Evans sortent ensemble voir en avant-première le film "Stab", inspirée de la tuerie de la ville de Woodsboro l'année précédente. Le public porte d'ailleurs en grande partie le costume du tueur. Mais parmi les fans déchaînés se cachent un nouvel assassin, qui poignarde devant toute l'audience la pauvre Maureen. Sidney Prescott, une des réelles survivantes du premier massacre, s'est inscrit à la fac de Windsor où elle apprend l'art dramatique, avec son ami Randy. Mais avec ce nouveau fait divers, la jeune femme prend peur et ne peut à nouveau plus faire confiance en personne. Surtout qu'un meurtre intervient dans l'enceinte même du campus : la jeune Casey Cooper a été défenestrée. Pour Sidney, ça ne fait aucun doute : le cauchemar recommence. Mais qui peut donc s'acharner à vouloir sa mort ? Et pourquoi ?

MON AVIS : Suite au succès phénoménal du premier Scream, Wes Craven enchaîne directement sur le second volet qu'il tourne en six mois seulement ! Après un petit soucis de scénario, qui s'est retrouvé divulgué sur internet avant que ne commence le tournage, entraînant une réécriture et des modifications de ce dernier, Scream 2 est prêt à être offert en pâture aux fans. Cette fois, le film s'en prend aux suites qui, comme le disent à juste titre plusieurs personnages au cours d'une scène se déroulant lors d'un cours sur le cinéma, sont généralement moins bonnes que le film original. Randy, toujours présent et toujours interprété par Jamie Kennedy, va nous citer quelques règles concernant les suites, de la même manière qu'il avait énoncé les règles du slasher movie dans Scream. Pour Randy, une bonne suite de film d'horreur se doit d'avoir plus de victimes, plus de sang et plus d'originalité dans les mises à mort. Force est de constater que le contrat est plutôt bien rempli par Scream 2 ! Si le film ne remporte pas tous les suffrages lors de sa sortie, moi-même ayant été à moitié déçu, il se bonifie à chaque nouvelle vision et celle effectuée pour rédiger cette chronique n'a fait que confirmer ce fait pour ma part. Car à bien y regarder, Scream 2 est parsemé de séquences éblouissantes et magistralement mise en scène : l'introduction, si elle n'égale pas celle avec Drew Barrymore, se révèle être un petit bijou d'inventivité, avec cette mise en abîme du film dans le film et tous ces spectateurs habillés en Ghostface, hurlant, chahutant dans la salle, ne se doutant pas qu'un vrai tueur a pris place parmi eux, pouvant mettre à mort sa victime en toute tranquillité ; la scène avec la magnifique Sarah Michelle Gellar, forte en suspense ; celle de la pièce de théâtre, dans laquelle Neve Campbell interprète Cassandre et voit le masque blanc du tueur parmi les masques grecques de la troupe d'acteurs qui virevoltent autour d'elle ou encore l'excellente séquence des téléphones portables, filmée en plein jour sur le campus et réussissant l'exploit de faire monter la tension alors que rien ne devrait pouvoir se produire vu les conditions ! Citons enfin celle dans laquelle Neve Campbell et une amie doivent se sortir d'une voiture accidentée en passant par le côté conducteur et sur le tueur assommé par le choc. Les gros plans sur le visage de Neve, en alternance avec le masque du tueur dont on ne sait pas s'il est conscient ou non, prêt à frapper ou non, sont franchement stressants. Bref, Scream 2 regorge de séquences virtuoses, ne ménage pas son public, se montre dynamique et fun, n'ennuie jamais, joue avec l'humour (Tori Spelling interprète le personnage de Sidney dans Stab, faisant écho à la remarque de cette dernière dans Scream) et nous fait vraiment passer un très bon moment devant notre écran. On pourra lui reprocher son final, pas inintéressant dans la thématique proposée (le cinéma est-il responsable de la violence des individus, influence-t-il leurs actes ?) mais qui sombre dans un trop grand aspect parodique, voire grand-guignolesque, qui en devient limite ridicule. Une fausse note donc, pour un film à réévaluer très certainement. 

NOTE : 5/6


mercredi 17 août 2016

SAVAGE WEEKEND

SAVAGE WEEKEND
(Savage Weekend)

Réalisateur : David Paulsen, John Mason Kirby
Année : 1979
Scénariste : David Paulsen
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Slasher
Interdiction : -16 ans
Avec : Christopher Allport, Jim Doerr, David Gale, Marilyn Hamlin, Caitlin O'Heaney...


L'HISTOIRE : Un groupe d’amis décide de passer un week-end à la campagne pour terminer la construction d’un bateau. Alors que chaque couple a ses différents problèmes, les quelques rednecks locaux commencent à tourner autour d’eux. L'arrivée d'un tueur sauvage camouflé derrière un masque va venir perturber ce week-end campagnard...

MON AVIS : Petit film d'horreur indépendant, Savage Weekend est le premier long métrage de David Paulsen, plus connu pour avoir été le producteur de la série télévisée culte Dallas de 1981 à 1988. Il bifurqua ensuite sur la série concurrente, à savoir Dynastie. En 1980, juste après Savage Weekend, il réalisa un autre film d'horreur, Schizoid, avant de se consacrer exclusivement à la télévision. Apparemment, le film a été tourné en 1976 et a connu une petite diffusion sous le titre de The Killer behind the Mask avant de disparaître. La célèbre firme Cannon le ressort en 1979 sous le titre de Savage Weekend et c'est cette année 1979 qui est le plus souvent retenue quand on parle de ce film. Savage Weekend fait partie de ces petits films d'exploitation à très faible budget comme il en pleuvait aux USA à cette période. Voulant surfer sur le succès de Délivrance, La Colline a des Yeux ou Massacre à la Tronçonneuse, David Paulsen envoie son casting de citadins en pleine campagne et leur fait faire connaissance avec les rednecks du coin : bûcherons et autres employés au faciès inquiétant. Tout en possédant des éléments du survival, Savage Weekend préfigure également la future vague de slasher movies qui allait débarquer sur les écrans l'année suivante, suite au succès de Vendredi 13. Maison perdue en pleine forêt, adolescente peu farouche et n'hésitant pas à se dénuder à la moindre occasion (la sexy Caitlin O'Heaney qui interprète Shirley et qui n'est pas avare de ses charmes), meurtres divers et variés (pendaison, aiguille enfoncée dans l'oreille, pic de boucher et utilisation d'une tronçonneuse...), pas mal de nudité, femme infidèle fantasmant tout autant sur son ex-mari que sur le bûcheron du coin, multiples coupables possibles et meurtrier portant un masque : tout l'attirail du slasher est réuni. Le cocktail fonctionne-t-il pour autant ? Même s'il possède une horde de fans qui le considère comme un film culte, Savage Weekend n'a pour ma part pas grand chose pour lui. L'histoire n'est pas franchement intéressante, les acteurs ne sont pas fabuleux, la mise en scène ne brille guère par son inventivité et le suspense est aux abonnés absents. La violence des meurtres est quasiment tout public et seule l'exhaustivité de nudité peut faire comprendre son interdiction aux moins de seize ans. De la nudité fort soft mais les actrices semblent apprécier de dévoiler leurs jolis seins à la caméra et on ne s'en plaindra pas. Le plus ridicule reste le personnage de l'ami gay, qui joue avec tous les clichés possibles de l'homosexuel efféminé et à ce titre, la scène du bar est à se pisser dessus. Le strip-tease de la charmante Caitlin O'Heaney sur une musique de tango n'est pas mal non plus dans son genre. Plus glauque est le comportement de sa mère, qui, malgré l'amour de Robert, son nouveau compagnon, s'imagine baiser avec son ex-mari quand Robert lui fait l'amour ou irait bien se taper le vigoureux bûcheron. Pour faire comprendre à ce dernier qu'elle est en chaleur, elle nous gratifie d'une scène assez hallucinante dans laquelle elle caresse le pis d'une vache devant lui, comme si c'était un sexe viril. C'est avec ces petits moments très "redneck movie" que Savage Weekend devient le plus intéressant et tire son épingle du jeu. L'identité du meurtrier nous sera évidemment dévoilée lors du dernier quart d'heure et ce ne sera une surprise pour personne. On appréciera par contre l'humour très noir du sort peu enviable réservé à Caitlin O'Heaney ! Pas de chance la demoiselle ! Même en étant amateur de ce type de film, j'ai quand même eu un peu de mal avec ce Savage Weekend qui ne m'a pas emballé plus que ça. On y trouve pourtant une tronçonneuse, une scène d'introduction qui confirme l'adage que l'habit ne fait pas le moine, des tas d'allusions détournées sur le sexe et aussi l'acteur David Gale, qu'on aura plaisir à retrouver en 1985 dans le rôle du docteur Hill dans le culte Ré-Animator de Stuart Gordon. Savage Weekend reste évidemment à découvrir pour tout fan qui se respecte, afin d'avoir un panel le plus large possible des différentes productions horrifiques des 70's. 

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 3/6