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dimanche 16 août 2015

LE BOSSU DE LA MORGUE


LE BOSSU DE LA MORGUE
(El Jorobado de la Morgue)

Réalisateur : Javier Aguirre
Année : 1973
Scénariste : Javier Aguirre, Alberto S. Insúa, Paul Naschy
Pays : Espagne
Genre : Epouvante
Interdiction : -16 ans
Avec : Paul Naschy, Rosanna Yanni, Víctor Alcázar, María Elena Arpón...


L'HISTOIRE : Gotho, un misérable bossu, est employé à la morgue d’un hospice. Il s’occupe des tâches les plus ingrates, à la risée de tout le personnel. Amoureux fou d’une patiente, il prend soin d’elle autant qu’il le peut. Hélas, elle ne survit pas à sa maladie, ce qui plonge Gotho dans le chagrin. Désespéré, il cache la belle dans le sous-sol de la morgue. Un médecin sans scrupules lui promet de la ramener à la vie. Mais, en échange, il doit l’aider dans ses recherches : Gotho doit ramener des cadavres tout frais…

MON AVIS : Les années 70 correspondent à un âge d'or du cinéma fantastique en Espagne et Paul Naschy n'est pas étranger à cette émergence du genre chez nos voisins hispaniques, notamment grâce à la sortie de La Marca del Hombre Lobo en 1968, connu chez nous sous le titre Les Vampires du Dr. Dracula. Même si Jess Franco avait déjà commencé à baliser le terrain dans les années 60, c'est véritablement avec ce film que l'Espagne va se lancer à corps perdu dans le cinéma de terreur. Le Bossu de la Morgue, réalisé en 1973 par Javier Aguirre, en est un digne représentant même s'il brasse de nombreuses influences issues du cinéma gothique américain ou anglais. Les trois scénaristes ont eu la main leste et ne se sont pas refrénés quant au emprunt ou idées provenant d'autres films. C'est bien simple, tout y est ! Le savant fou de type Frankenstein qui veut créer la vie ; le bossu qui deviendra son associé en lui rapportant les cadavres nécessaires à ses expériences, avant de passer aux victimes vivantes ; une créature quasi lovecraftienne issue des expériences du savant fou (qui évoque le Necronomicon et les Grands Anciens !) qu'il faut nourrir constamment et retenue prisonnière derrière une porte ; un laboratoire reconstitué dans un sous-sol rempli d'objets datant de l'Inquisition, dont une vierge de fer ; une trappe recelant un bac d'acide pour faire disparaître les restes de cadavres  ou autres témoins gênants ; le bossu tenant dans ses bras sa dulcinée et j'en passe. Tout est fait pour satisfaire le public, pour lui en donner pour son argent. Généreux à l'extrême dans les clichés, Le Bossu de la Morgue l'est également en matière de morbide et de violence ! Paul Naschy, qui interprète donc le fameux bossu (personnage devenu incontournable de tous films avec un savant fou depuis le Frankenstein de James Whale et son Fritz joué par Bela Lugosi) n'y va pas de main morte et assassine à tour de bras sans aucun remord ni hésitation. Des étudiants en médecine se moquent de lui ? Il les exécute ! Des gardiens de la morgue veulent voler le pendentif de sa dulcinée fraîchement décédée ? Il se saisit d'une hache, en décapite un et ouvre le ventre du second ! Le savant a besoin de différentes parties de cadavres ? Il découpe pieds, mains et même tête pour le satisfaire, le tout à grand renfort d'effets gores sanguinolents à souhait pour l'époque ! Avec son ambiance parfois assez glauque il faut bien le reconnaître, Le Bossu de la Morgue ne recule devant aucune excentricité et prend un malin plaisir à jouer avec l'aspect malsain, comme lorsqu'il fait succomber une jolie doctoresse au "charme" du bossu, allant jusqu'à faire l'amour avec lui ! Pourquoi pas après tout, les bossus ont aussi droit au bonheur non ? Plus graveleux, la séquence dans laquelle le corps de la patiente dont le bossu était amoureux se fait littéralement ronger et grignoter par une horde de rats, ces derniers se faisant stopper par notre Quasimodo transit d'amour qui les brûle à l'aide d'une torche. Graveleux parce que les petites bêtes se font réellement brûler. Shocking ! Une faute de goût certaine qui ne manquera pas de faire hurler les défenseurs des animaux. Malgré cette séquence, Le Bossu de la Morgue est un divertissement des plus réjouissants et Paul Naschy s'en sort admirablement bien qui plus est. L'acteur joue quasiment sans aucun maquillage ici et peut donc exprimer diverses émotions avec son visage, son regard. Son interprétation de ce bossu amoureux, pas foncièrement méchant, est l'un des points forts du film car on ressent vraiment la tristesse et la mélancolie qui habite le personnage, qui, comme tous les grands monstres classiques, ne recherche qu'à être aimé. Bénéficiant de splendides décors, Le Bossu de la Morgue pêche parfois par un rythme pas toujours soutenu et par des scènes mettant en vedette des policiers qui viennent alourdir le propos. Mais dans l'ensemble, le spectacle proposé est de qualité et ce cocktail d'épouvante gothique espagnol et de cinéma bis italien rentre-dedans se savoure avec un intérêt certain.

* Disponible en DVD chez Artus Films

NOTE : 4/6





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