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vendredi 30 mai 2014

ELLE S'APPELAIT SCORPION

LA FEMME SCORPION 2 : ELLE S'APPELAIT SCORPION
(Joshuu sasori: Dai-41 zakkyo-bô / Female Convict Scorpion Jailhouse 41)

Réalisateur : Shunya Ito
Année : 1972
Scénariste : Shunya Ito, Hirô Matsuda, Fumio Konami
Pays : Japon
Genre : Drame, W.I.P.
Interdiction : -16 ans
Avec : Meiko Kaji, Fumio Watanabe, Kayoko Shiraishi, Mitsuo Andô...


L'HISTOIRE : Après avoir mis en oeuvre sa vengeance, Nami Matsushima croupie depuis un an dans une cellule spéciale de la cruelle prison pour femmes dirigée d'une main de fer par le directeur borgne. Ce dernier garde à l'écart cette fameuse détenue 701 surnommée "Scorpion" afin qu'elle ne serve plus de symbole de rébellion vis à vis des autres prisonnières. Lors d'une inspection de la prison par un haut gradé, Nami cherche à nouveau à tuer le directeur, acte faisant la joie d'autres détenues. Nami et six autres femmes vont alors être transférer afin d'être sévérement punies. Mais lors du trajet, le petit groupe parvient à s'enfuir. Le directeur et ses hommes se lancent alors dans une véritable chasse à l'homme et va tenter par tous les moyens de rattraper Scorpion et ses amies...

MON AVIS : Suite directe des mésaventures de la jolie Meiko Kaji, qui interprète à nouveau Scorpion, personnage emblématique du féminisme japonais. Si le début du film se déroule toujours dans la fameuse prison, nous faisant retrouver le directeur éborgné dans le film précédent (La Femme Scorpion - 1972), le réalisateur Shunya Ito décide de ne pas se répéter et de faire un brusque revirement en situant l'action principale de Elle s'appelait Scorpion hors des murs de la prison. Un peu à la manière de la série Prison Break, qui, lors de la saison 2, utilisait exactement le même stratagème pour maintenir éveillé l'intérêt du spectateur. D'un Women in Prison, le film bifurque alors vers le road movie et le survival. La longue traque qui va opposer le groupe d'évadées aux policiers va permettre au réalisateur de nous offrir des séquences tantôt dramatiques, tantôt totalement fantasmagoriques, nimbées de couleurs criardes ou laissant libre cours à une imagination débridée qui fait sensation. La rencontre des prisonnières avec une vieille femme semblant être une sorte de sorcière aboutira à une séquence chantée par exemple, qui dénote de l'ensemble mais s'avère réellement intriguante. La mort de cette dernière donne lieu à une scène empruntant au domaine du fantastique et qui est de toute beauté, avec ces feuilles recouvrant petit à petit le corps de la morte. Comme dans La Femme ScorpionShunya Ito expérimente, s'amuse avec la caméra, les couleurs, les plans tordus et matérialise ses envies, sans oublier la violence et le machisme qui caractérise le monde dans lequel évolue son héroïne. Une prisonnière fera une tragique rencontre avec un groupe de touristes qui n'hésiteront pas à la violer jusqu'à ce que mort s'ensuive, jettant le corps dans les eaux d'un torrent pour se débarasser du corps. Ce geste provoque alors un changement de couleurs de l'eau, qui devient rouge sang ! Un effet absolument superbe, qui hisse d'un cran l'aspect pictural du film. Comme dans le long métrage précédent, la gent masculine est décrite sans aucun amour, aucune passion et les hommes apparaissent comme étant tous vils et pervers. Les femmes ne sont pas en reste puisque la meneuse du groupe ira jusqu'à trahir Scorpion, la livrant aux autorités. La critique du pouvoir et les exactions que commettent ceux qui s'en croient investit est encore de mise dans Elle s'appelait Scorpion. On notera que Nami ne prononce quasiment aucune parole dans ce second film, si ce n'est une ou deux phrases en tout et pour tout. Mais malgré ce rôle quasi muet, Meiko Kaji tire encore son épingle du jeu et offre son talent aux spectateurs, ravis de la retrouver au milieu de tous ces excès. En déplaçant l'action hors de la prison, Elle s'appelait Scorpion se montre beaucoup moins porté sur l'érotisme que son prédecesseur mais augmente son côté psychédélique et fantaisiste. Les amateurs de western apprécieront également que certaines séquences finales se rapprochent de ce noble genre, avec gros plan sur les yeux, tenue de bagnard qui ressemble à un poncho, alternance d'images de deux personnages, comme dans un vrai duel. Shunya Ito a donc réussi à se renouveler sans sombrer dans la redite pur et simple et son film est une invitation au dépaysement, qui sombre parfois dans le grotesque (le personnage d'Oba) et la caricature mais tout celà est voulu et participe à faire de ce film d'exploitation une suite originale bénéficiant d'une recherche plastique raffinée et envoutante. Reste que pour ma part, j'ai quand même nettement préféré le premier opus et son ambiance plus sombre et sadique. 

NOTE : 4/6


jeudi 29 mai 2014

LA FEMME SCORPION

LA FEMME SCORPION
(Joshuu 701-gô: Sasori / Female Prisoner #701: Scorpion)

Réalisateur : Shunya Ito
Année : 1972
Scénariste : Fumio Kônami, Hirô Matsuda 
Pays : Japon
Genre : Drame, W.I.P.
Interdiction : -16 ans
Avec : Meiko Kaji, Rie Yokoyama, Yayoi Watanabe, Yôko Mihara...


L'HISTOIRE : Nami Matsushima tombe follement amoureuse de Sugimi, un inspecteur de police, et lui offre sa virginité. Ce dernier lui demande de jouer à l'indic et d'infiltrer un réseau de drogue. Parvenant à le démanteler, Sugimi met alors un terme à sa relation avec Nami, qui se sent plus que trahie. En voulant se venger de son ex-compagnon, la jeune femme se retrouve internée dans une prison spéciale pour femmes, dans laquelle elle va subir tortures et brimades de la part des gardiens mais aussi des autres prisonnières. Dotée d'une force de caractère infaillible et d'une ténacité exemplaire, Nami, surnommée "la femme scorpion", ne va pas tarder à assouvir sa vengeance envers ceux qui lui ont fait du mal...

MON AVIS : Saga japonaise totalement culte des 70's, avec l'actrice Meiko Kaji qui interprète Nami Matsushima dans les quatre premiers films. La Femme Scorpion est donc le premier volet de ces Women in Prison, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est une petite réussite ! Les amateurs de W.I.P. seront aux anges puisque tous les éléments faisant le succès de ce sous-genre du cinéma bis sont présents : scènes de douche, méchants gardiens brutalisant les prisonnières, enfermement, duo saphique, sévices, sadisme et tortures, révolte violemment réprimée et, petite touche japonaise, un peu de bondage pour parfaire l'ensemble. Dans cet univers érotique et ultra violent, l'actrice Meiko Kaji promène sa frèle silhouette et son visage d'ange, faisant preuve d'une volonté de fer pour résister aux nombreuses brimades qu'elle subit et qui auraient brisées bon nombre de personnes. Son personnage n'a pas beaucoup de dialogues, ce qui se justifie par l'enfermement psychique qu'elle a développé pour résister à l'univers carcéral et fomenter son implacable vengeance. De plus, ce côté mutique sert admirablement bien le personnage puisqu'aucun gardien de prison ne parvient à la faire parler, renvoyant leur égos de macho aux oubliettes et venant fortement égratigner le pouvoir et la place de la femme dans la société japonaise. Son évolution, de victime à ange exterminateur, est particulièrement bien rendue, notamment par le jeu du regard, avec lequel elle exprime sa fragilité mais aussi sa haine et sa détermination à mener à bien son projet. Le réalisateur Shunya Ito, qui adapte ici un célèbre manga, a donc réussi à développer un personnage de femme forte, emprisonnée dans un univers typiquement machiste, qui fait la part belle à la perversité et au sadisme. La gent masculine n'a rien pour elle et n'est composée que de protagonistes déviants, mauvais, et qui prennent un malin plaisir à tourmenter violemment les détenues. Autre point fort du film, la mise en scène elle-même. Shunya Ito nous propose un film somptueux et bourré de trouvailles visuelles, qui donnent à La Femme Scorpion un aspect surréaliste et une splendeur artistique insoupçonnés ! La scène du viol de Nami par les mafieux par exemple, avec ce décor pivotant dans le fond, illustre admirablement mon propos. Certains jeux de lumière confèrent également au film un aspect baroque que n'aurait pas renié Dario Argento par exemple, auxquels s'ajoutent quelques fulgurances sanglantes qui viennent éclabousser l'écran, renforçant l'aspect violent de La Femme Scorpion. Le final, dans lequel Nami devient un vrai archange de la mort, toute de noire vêtue, change radicalement l'ambiance du film mais s'avère tout autant intéressant. L'utilisation d'une arme blanche pour accomplir sa vengeance vient donner du poids à son surnom de "femme scorpion" justement, le poignard symbolisant le dard du dangereux animal. Bref, La Femme Scorpion est un pur film d'exploitation qui brille de mille feux et une ode au féminisme engagée qui se savoure avec un intérêt constant. Nul doute qu'on se souviendra encore longtemps de cette prisonnière 701 et qu'on a hâte de découvrir la suite de ses mésaventures...

NOTE : 5/6


mercredi 28 mai 2014

SORTILÈGES

SORTILÈGES
(Bloodbeat)

Réalisateur : Fabrice A. Zaphiratos 
Année : 1985
Scénariste : Fabrice A. Zaphiratos 
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Helen Benton, Terry Brown, Dana Day, Claudia Peyton, James Fitzgibbons, Peter Spelson


L'HISTOIRE : Ted, accompagnée par sa sœur et sa petite amie Sarah, se rend dans la maison de sa mère, perdue au beau milieu des bois, afin de préparer les fêtes de Noël. Cette dernière, artiste peintre ayant des visions de l’au-delà, vit avec Gary, un chasseur. La première rencontre entre Sarah et la mère de son fiancé est plutôt glaciale. Sarah ne se sent d’ailleurs pas très à l’aise dans la maison et elle se met à avoir des visions et des cauchemars. Peu de temps après, un tueur habillé en samouraï se met à massacrer les habitants du coin à coups de katana. Cela a t’il un rapport avec la présence de Sarah ?

MON AVIS : Bien, bien, bien. Par où commencer ? Pas facile vu que j’ai tellement peu de choses à vous dire sur ce film. Il y a longtemps que la jaquette de la VHS me faisait de l’œil mais je n’avais toujours pas eu l’occasion d’insérer la cassette dans mon magnétoscope. J’avais sûrement une sorte de sixième sens qui me disait inconsciemment « perd pas ton temps avec ce film, y’a d’autre chose à voir avant ». Oui mais voilà, ce casque de samouraï a eu raison de moi et j’ai enfin vu Sortilèges. Si j’avais su, j’aurais écouté mon sixième sens. N’y allons pas par quatre chemin, on tient là une daube cinq étoiles, un somnifère en puissance, inintéressant au possible, et le pire dans tout ça, c’est que je ne suis même pas sur d’avoir compris l’histoire ! C’est vrai que j’ai lutté, bataillé pour rester éveillé mais je crois avoir réussi à ne pas fermer l’œil durant ce cauchemar sur bande. Rien que pour ça, je mérite une médaille ! Sortilèges est réalisé par Fabrice Zaphiratos qui signe lui-même le scénario du film et on aimerait bien rentrer en contact avec lui pour qu’il nous l’explique, le scénario. Parce qu’on n’y comprend pas grand chose, il faut bien le reconnaître. On a une mère de famille qui semble posséder des dons extrasensoriels et qui retranscrit ses visions dans sa peinture. Elle peut également entrer dans l’esprit des gens pour voir ce qu’ils pensent. D’où tient-elle ses pouvoirs ? Mystère. On découvrira à la fin du métrage que ses deux enfants possèdent également des dons et peuvent faire surgir de leurs mains une sorte de force immatérielle, représentée à l’écran par un halo de lumière rouge sûrement conçu sur un Amstrad Cpc 464. Sarah, la petite nouvelle, se rend vite compte que la mère de son fiancé n’est pas claire. Elle sent que quelque chose cloche. Elle se sent observée, surveillée, ce qui l’empêche d’ailleurs de faire l’amour avec son copain. Pas cool la belle-maman. En plus, elle commence à avoir des hallucinations et des cauchemars, dans lesquels elle trouve un coffre contenant une armure de samouraï et un katana, coffre qui ne semble pas existé quand elle se réveille. Ouais, ouais, ouais, passionnant tout ça. Chose curieuse, peu de temps après cette vision, un frappadingue habillé avec la même armure et portant le même katana se met à tuer les pauvres habitants du coin qui eux ne demandaient rien à personne. Le samouraï est lui aussi entouré d’un halo, mais de couleur bleu cette fois. Est-ce un spectre ? Est-ce les cauchemars de Sarah qui se matérialisent dans la réalité ? Suspense, suspense ! Toujours est-il que Sarah, qui peut enfin faire l’amour avec son copain durant la nuit, se met à entrer dans une excitation surdéveloppée pendant que le samouraï massacre des gens. Serait-ce un indice ? Aurait-on retrouvé le lien psychique qui unirait ces deux êtres ? Possible. En tout cas, Sarah est totalement dénudée et joliment pourvue par la nature au niveau du bustier, et on tient donc là la meilleure scène du film, rien que ça ! Bon, c’est filmé dans une chambre mal éclairée mais ce n’est pas grave. Niveau meurtres, rien à se mettre sous la dent, ces derniers intervenant principalement de nuit et on n’y voit donc pas grand chose, à part le katana qui s’enfonce dans un ventre et la victime qui se tord de douleur avec un peu de sang à l’endroit de la blessure. Olaf Ittenbach a sûrement puiser son inspiration créative dans ce film, c’est même certain. A part ça, quoi de neuf ? Ca va chez vous ? Hein ? Des nouvelles du samouraï ? Euh, ben oui, il continue ses meurtres dans la plus totale impunité et il y aurait apparemment bien un lien de cause à effet avec Sarah, qui serait là pour se venger de la famille de son petit ami mais tout cela n’est pas bien clair, faudrait presque que je revois le film pour mettre en lumière de nouveaux indices, je verrai ça en 3015 si vous n’êtes pas trop pressés. On aura bien droit à un combat titanesque à la fin du film, je vous rassure, avec des beaux effets de lumières bleues et rouges dessinés à la palette graphique, même dans La guerre des Etoiles, George Lucas n’avait pas une telle technologie. Bon, je suis méchant, je me doute que Fabrice Zaphiratos n’avait pas le budget de Lucas. Il a d’ailleurs sûrement compris toute la difficulté de faire un film puisque Sortilèges sera son unique réalisation. Je pense que vous aurez tous compris que ce film est à éviter sauf si vous aimez vous ennuyer pendant 1h30. Le casting est mauvais, les acteurs ont autant d’expressions qu’un rubik’s cube (quoique, le rubik’s cube gagne haut la main en fait…), le rythme est encore plus mou qu’un épisode de Derrick, les situations sont inintéressantes au possible, le scénario machiavélique vu qu’on y comprend rien et les FX ultra cheap. Reste les seins de Sarah mais bon, c’est peu quand même. Allez, je range la Vhs et je pense ne jamais la ressortir. C’est même une certitude…

NOTE : 0/6



dimanche 25 mai 2014

I, FRANKENSTEIN

I, FRANKENSTEIN
(I, Frankenstein)

- Visionné via le BR 3D -

Réalisateur : Stuart Beattie
Année : 2014
Scénariste : Stuart Beattie
Pays : Etats-Unis, Australie
Genre : Fantastique
Interdiction : /
Avec : Aaron Eckhart, Bill Nighy, Miranda Otto, Bill Nighy, Jai Courtney...


L'HISTOIRE : Adam, la créature de Frankenstein, a survécu jusqu'à aujourd'hui, grâce à une anomalie génétique survenue lors de sa création. Son chemin l'a mené jusqu'à une métropole gothique et crépusculaire, où il se retrouve pris par une guerre séculaire sans merci entre deux clans d'immortels. Adam va être obligé de prendre parti et de s'engager dans un combat aux proportions épiques...

MON AVIS : Ce film est l'adaptation d'un comic-book de Kevin Grevioux. Avec son scénario improbable, débutant à la fin du récit initié par May Shelley et mettant la créature de Frankenstein aux prises avec des hordes de démons et de gargouilles, couplé à des critiques catastrophiques de la part de la presse et de nombreux spectateurs, je n'attendais pas grand chose de ma vision de I, Frankenstein, hormis de bénéficier d'un spectacle à effets-spéciaux qui ferait vrombir les enceintes de mon home cinéma, à défaut d'être intelligent. Étant relativement bon spectateur et ayant apprécié la saga Underworld ou Van Helsing, films pop-corns dont se réclame I, Frankenstein au niveau de l'esthétisme visuel, j'avoue que j'ai eu ce à quoi j'espérais en terme de divertissement. Hérésie me direz-vous que ce film, bien éloigné des vieux classiques de la Universal, dont le scénario est bombardé d'incohérences et qui ne s'embarasse aucune mesure d'une quelconque crédibilité. J'en veux pour exemple une scène hautement humoristique dans laquelle la chef des gargouilles réprimande notre pauvre créature de Frankenstein parce qu'il combat les démons sans grande discrétion et pourrait se faire repérer par les humains. Rien de drôle là-dedans ? Ben si, surtout quand ces mêmes gargouilles détruisent des centaines de démons en pleine nuit, faisant exploser par la même occassion des maisons, toits, clochers et autres monuments, sans qu'aucun humain ne s'en aperçoive d'ailleurs. Il faudra me donner la marque des boules-quiès utilisées, elles sont drôlement efficaces ! Je ne vous parlerai pas de la scientifique qui découvre le secret du baron Frankenstein en lisant son carnet de notes et qui, consciente de la menace qui pèse sur l'humanité toute entière, représentée par cette expérience qui permet de donner la vie aux morts, refuse en toute honneur de la mener à bien malgré la demande d'un prince démon très puissant. On se dit que la fille est bien brave mais voilà, le démon est plus malin et assassine son collègue de travail, avec qui elle n'entretient aucune relation particulière si ce n'est celle du travail justement. Une mort qui l'affecte néanmoins au plus haut point puisqu'elle retourne directe sa veste et se lance dans le processus de ré-animation ! Autant d'absurdité ou d'illogisme confine carrément au génie ! Tout le film est un peu à l'avenant et on pourra trouver tous ces détails bien génants si on a un esprit cartésien ou qu'on n'aime pas qu'on nous prenne pour des demeurés. Sauf que pour ma part, j'ai trouvé ça plutôt sympa ! Si, si. Je me retrouve avec un bon gros nanar façon blockbuster, qui a fait saturer mon caisson de basse lors des nombreuses séquences de combats qui sont pourvues d'effets-spéciaux plutôt bien faits. Mention spéciale aux gargouilles, vraiment superbes ! Visuellement, j'ai trouvé ça assez beau et le rendu 3D est franchement très réussi, la profondeur apportant une splendeur picturale supplémentaire aux images et aux moults explosions. Bien dans la mouvance d'Underworld I, Frankenstein raconte d'ailleurs a peu de chose près la même chose, avec cette guerre ancéstrale entre deux clans, les démons et les gargouilles. Ca change des vampires et des loups-garous. N'allez pas chercher des références au livre de Mary Shelley, ce n'est pas du tout une relecture moderne du roman mais plutôt une sorte de suite gothico-fantasy nanaresque qui assure, quoi qu'on en dise, le grand spectacle. Alors certes, I, Frankenstein n'a rien d'un grand film, ni même d'un bon film si on s'arrête au à son enveloppe externe. Mais c'est un divertissement totalement décérébré, ultra fun, qui ne fait pas vraiment honneur au cinéma fantastique mais voilà, le résultat est bien moins décevant que tout ce que j'en avais lu et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde ! Il faut prendre ce film comme si c'était la firme Troma qui l'avait réalisé en fait. C'est un pur délire dans lequel tout le monde semble avoir lâché prise avec la réalité, les codes, les conventions cinématographiques, mais de façon totalement assumée ! Un film assez hallucinant en fait et certainement bien moins chiant que tous les longs métrages sélectionnés dans les festivals de film d'auteur...

* Disponible en BR 3D et DVD chez Metropolitan

NOTE : 4/6



samedi 24 mai 2014

NURSE

NURSE
(Nurse 3D)

- Visionné via le BR 3D -

Réalisateur : Douglas Aarniokoski
Année : 2013
Scénariste : Douglas Aarniokoski, David Loughery
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Katrina Bowden, Paz de la Huerta, Corbin Bleu, Boris Kodjoe...


L'HISTOIRE : Le jour, Abby Russell est une infirmière attentionnée et dévouée. La nuit, c'est une femme envoûtante et fatale qui offre son corps à des inconnus avides qui payent de leur vie ces quelques heures de plaisir intense. Depuis peu, Abby s'est prise d'affection pour Danni, une jeune et belle infirmière fraîchement diplômée qui vient de rejoindre l'hôpital. Sous l'effet d'alcool et de drogue, cette dernière succombe aux charmes d'Abby et partage une nuit de passion avec elle. Mais au matin, honteuse, elle s'enfuit laissant Abby seule en proie à ses obsessions incontrôlables.

MON AVIS : Avec sa campagne de pub explicite, bardée d'affiches sexy et sanguinolentes, Nurse avait fait saliver les spectateurs, bavant devant la plastique de Paz de la Huerta, actrice connue pour être peu avare de ses charmes devant une caméra (Enter the Voïd par exemple). Si on s'attendait à visionner un film d'horreur érotico-gore, on sera plutôt déçu car en réalité, Nurse flirte bien plus avec le thriller, tout en accentuant l'aspect humour noir, ne se révélant gore que dans son dernier quart-d'heure. Par contre, niveau érotisme, on en aura pour notre argent, le réalisateur Douglas Aarniokoski ayant capitalisé sur son actrice principale et n'évitant jamais de la dénuder pour un oui ou pour un non. Véritable ange exterminateur affublé d'une mission quasi divine, à savoir dézinguer les méchants maris qui trompent leurs femmes, Abby Russell est un peu le pendant féminin du docteur Jekyll : infirmière émérite le jour, aimable et totalement dévouée à ses patients, elle devient une méchante Hyde quand ses pulsions meurtrières reprennent le dessus et n'hésites pas à arpenter les boites de nuit à la recherche de l'homme infidèle. Si la première demi-heure verse dans l'humour trash mais ne parvient pas vraiment à nous accrocher plus que ça, la relation qui va ensuite se développer entre Abby et une nouvelle infirmière, Danni (interprétée par la jolie blondinette Katrina Bowden, vue dans Tucker et Dale fightent le Mal), va se révéler plus intrigante et petit à petit, on commence à mieux cerner la personnalité ambigüe d'Abby, l'ambiance devient plus oppressante, et la comédie un peu balourde du début cède la place à un thriller plus intéressant et un peu plus palpitant, sans toutefois révolutionner quoi ce soit. La mise en scène est assez solide et quelques bonnes idées parsèment un récit somme toute banal. Paz de la Huerta promène sa silhouette dénudée et semble s'amuser malgré un visage assez fermé. Plus le film avance et plus le rythme se dynamise ; les événements se précipitent, quelques révélations classiques apparaissent (pourquoi notre tueuse de charme agit comme ça, avec trauma de l'enfance, rappellant les slashers movies...), donnant à l'ensemble un côté assez sympa sans jamais vraiment être transcendant. Le final verse enfin dans le gore bon enfant, dans le sadisme raffiné et s'avère franchement jouissif. Au final, ce thriller horrifique en milieu hospitalier pourra décevoir ceux qui en attendaient trop, alléchés par un matériel publicitaire efficace mais assez éloigné de l'ambiance du film lui-même. Mais en tout cas, une chose est sûre : ceux qui fantasment sur les infirmières trouveront ici leur film culte et les courbes affriolantes de Paz de la Huerta resteront sûrement gravées dans leurs mémoires, surtout via le BR 3D qui est tout simplement magnifique et  qui les met particulièrement bien en valeur...

NOTE : 3/6



vendredi 23 mai 2014

UNE FEMME DANGEREUSE

UNE FEMME DANGEREUSE
(Too Hot to Handle / Final Hit)

Réalisateur : Don Schain
Année : 1977
Scénariste : Jan Michael Sherman, Don Buday
Pays : Etats-Unis, Philippines
Genre : Action
Interdiction : -12 ans
Avec : Cheri Caffaro, Aharon Ipalé, Vic Diaz, Corinne Calvet, Jordan Rosengarten...


L'HISTOIRE : Samantha Fox est une femme plantureuse en plus d'être une redoutable tueuse à gages. Son nouveau contrat l'envoie à Manille afin d'exécuter trois dangereux malfrats. Sur place, elle fera la connaissance de l'inspecteur Domingo de la Torres qui ne mettra pas longtemps à avoir des soupçons la concernant, ce qui ne l'empêchera pas de tomber sous son charme...

MON AVIS : Produit typique des films d'exploitation, réalisé en 1977 par Don Schain, metteur en scène peu prolifique puisqu'il n'a que six films à son actif, dont la saga "Ginger McAllister" (Ginger, The Abductors et Girls are for Loving), personnage interprétée par sa compagne Cheri Caffaro, qui est justement l'héroïne du film qui nous intéresse ici, Une Femme Dangereuse est une sorte de Nikita avant l'heure, faisant du sexe faible une tueuse méthodique, maligne et qui sait user de son corps pour parvenir à ses fins et remplir ses contrats en bonne et due forme. Le principal intérêt du film est donc son actrice, la déjà nommée Cheri Caffaro, une blonde longiline qui n'a pas froid aux yeux ni aux fesses et qui n'hésite pas à se dévêtir à de nombreuses reprises devant la caméra de son mari et ce, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Notre tueuse de choc et de charme sait y faire pour se mettre dans la poche ses futures victimes et elle use de stratagèmes déroutants, digne d'un agent secret, qui donnent au film une sorte de côté parodique assez sympa, notamment quand elle se déguise en bonne à tout faire à la peau noire par exemple ! Dissimulée sous de multiples identités, la blondinette sait également faire preuve d'une inventivité redoutable quand il s'agit de faire passer quelqu'un de vie à trépas : étouffement, poison paralysant, électrocution, guerre des gangs arrangée et j'en passe. Le tout exécuté d'une main de maître et en ne laissant aucun indice susceptible de lui nuire ! Une vraie professionnelle du crime, motivée par un événement tragique survenu quelques années auparavant. La séquence dans laquelle elle se confie et dévoile la raison de ses agissements nous ferait presque verser une petite larme ! Seul l'inspecteur Domingo de la Torres la soupçonne mais comme il la trouve diablement sexy, il préfère la mettre dans son lit plutôt que de chercher de véritables preuves pour l'inculper. A moins que ce ne soit l'inverse ! Car oui, dans Une Femme Dangereuse, c'est bien la gent féminine qui porte la culotte et qui fait sa propre loi. Les hommes ne sont que des objets aux yeux de Samantha Fox, qui les manipule sans aucune gène, et si le sexe doit être sa meilleure arme, aucun soucis là-dessus ! Les amateurs du cinéma bis apprécieront fortement certains séquences du film, qui sont parfois assez hallucinantes. Je citerai pour ma part celle du combat de coq, spectacle barbare qui procure à notre héroïne un vrai plaisir sadique qui la fera s'imaginer en plein orgasme !  Shocking ! Si Une Femme Dangereuse est un divertissement grindhouse plutôt agréable, j'avoue que j'ai nettement préféré Attaque à mains nues, disponible chez le même éditeur. Car le film de Don Schain, malgré un capital sympathie certain, s'enlise assez souvent dans un rythme pas très accrocheur et dans une mise en scène sans réelle saveur, voire paresseuse. Les quelques scènes d'action ou de combats sont franchement peu entraînantes, comparées à celles du film de Cirio H. Santiago. Toutes les interventions entre l'inspecteur de la Torres et son équipier (interprété par Vic Diaz), plombent également le rythme du film et rendent le tout bien laborieux. Reste donc une actrice agréable à regarder, un côté érotique bien mis en valeur et un rendu final qui devrait satisfaire les amateurs de "drive-in movie". 

* Disponible en DVD chez LE CHAT QUI FUME

NOTE : 3/6




jeudi 22 mai 2014

ATTAQUE A MAINS NUES

ATTAQUE A MAINS NUES
(Firecracker / Naked Fist)

Réalisateur : Cirio H. Santiago
Année : 1981
Scénariste : Cirio H. Santiago, Ken Metcalfe
Pays : Etats-Unis, Philippines
Genre : Arts-martiaux, Action
Interdiction : -12 ans
Avec :  Jillian Kesner, Darby Hinton, Rey Malonzo, Ken Metcalfe, Vic Diaz...


L'HISTOIRE : La séduisante américaine Susanne Carter se rend aux Philippines pour rechercher sa sœur Bonnie, qui a disparu pendant qu’elle écrivait un article sur la mafia locale. Les investigations de Susanne la conduise au night-club Arena, qui offre des combats de karaté comme distraction aux touristes. Elle-même ceinture noire de cette discipline, Susanne se fait remarquer par le patron et par Chuck, son homme de main qui ne reste pas insensible à ses charmes. Mettant à profit sa couverture, Susanne découvre que le night-club sert également de plaque tournante à un trafic de drogue et que des combats à mort sont également organisés dans les sous-sols de l'établissement, combats sur lesquels parient des joueurs fortunés...

MON AVIS : Un grand merci à l'éditeur Le Chat qui Fume pour nous avoir offert cette perle du cinéma bis 80's ! Attaque à mains nues est un pur bijou du cinéma d'action de cette décennie si propice à toutes les extravangances possibles, et qui ne reculait devant rien pour en offrir toujours plus au public. Dire qu'Attaque à mains nues est un film généreux ne ferait qu'amoindrir cette stricte vérité. Car le réalisateur philippin Cirio H. Santiago, à qui l'on doit des films de genres divers et variés tels Stryker, Les Roues de Feu, Hell Hole, Dynamite Jackson, 3 Panthères au combat ou bien encore Caged Fury pour les plus connus, nous offre ici un cocktail ébouriffant mêlant arts-martiaux, action, érotisme et gore, le tout sur un rythme survitaminé qui ne laisse guère de place à l'ennui. C'est bien simple, l'histoire n'est qu'un simple prétexte pour enchaîner tambour battant les scènes de combats de façon quasiment ininterrompue : on a une discussion de cinq minutes ? Hop, ça enchaîne sur un combat. L'héroïne se balade dans les rues ? Hop, elle se fait agresser et met en pratique ses dons de karatéka. Tout le film est à l'avenant et il faudrait vraiment faire le difficile ou la fine bouche pour ne pas trouver le spectacle détonnant. Évidemment, les scènes d'action sont fortement marqués par leur époque et on ne risque pas de tomber nez à nez avec Jet Li ou Jason Statham. Mais qu'importe ! Le charme opère réellement et on passe un vrai bon moment devant notre écran. Surtout que le casting vient apporter une touche bis supplémentaire qui nous fait littéralement jubiler : on a pèle-mêle un clone de Bruce Lee (Rey Malonzo, excellent lors de la séquence finale), un clone de John Holmes (Darby Hinton, avec moustache et coupe de cheveux improbable, expert en déshabillage à coup de couteau !), un asiatique aussi méchant que bête (Vic Diaz, vu dans une tripotée de films) et surtout, une héroïne blonde comme les blés et très joliment pourvue par Dame Nature, comme on s'en apercevra dans la séquence culte du film, dans laquelle elle combat deux affreux, en tenue plus que légère, à mains nues tout comme sa poitrine ! Interprétée par Jillian Kesner, qui ne fit pas une grande carrière, notre championne en arts-martiaux s'avère convaincante dans les phases d'action (ce n'est pas Cynthia Rothrock mais bon...) et ça fait rudement plaisir de voir une femme mettre des raclées aux hommes dans un film ! Cerise sur le gâteau, Cirio H. Santiago parsème quelques séquences d'une touche de violence bienvenue, et met à profit son décor, avec l'utilisation d'une scie circulaire par exemple. On a donc droit à quelques petites éclaboussures sanglantes, qui trouveront leur point culminant lors du combat final, avec un joli planté de bâton dans les yeux, pour un résultat cette fois vraiment gore. Si Attaque à mains nues souffre de quelques légers défauts, comme des raccords pas toujours très heureux, voire même un peu abruptes lors de certaines transitions, ceux-ci n'empêchent pas le film d'être un divertissement de qualité, bénéficiant d'une bande sonore funky qui le tire encore vers le haut. Bref, n'hésitez pas à acheter Attaque à mains nues, vous passerez 1h18 en bonne compagnie et vous en aurez largement pour votre argent !

* Disponible en DVD chez LE CHAT QUI FUME

NOTE : 4/6

mercredi 21 mai 2014

GATSBY LE MAGNIFIQUE

GATSBY LE MAGNIFIQUE
(The Great Gatsby)

- Visionné via le BR 3D -

Réalisateur : Baz Luhrmann
Année : 2013
Scénariste : Baz Luhrmann, Craig Pearce
Pays : Etats-Unis, Australie
Genre : Drame, Romance
Interdiction : /
Avec : Leonardo DiCaprio, Carey Mulligan, Tobey Maguire, Joel Edgerton, Elizabeth Debicki, Isla Fisher...


L'HISTOIRE : Printemps 1922. L'époque est propice au relâchement des mœurs, à l'essor du jazz et à l'enrichissement des contrebandiers d'alcool. Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s'installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d'un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s'étourdit en fêtes mondaines, de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan, issu de sang noble. C'est ainsi que Nick se retrouve au cœur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges...

MON AVIS : En 1996, Baz Luhrmann signe une adaptation moderne d'un célèbre texte de Shakespeare avec Roméo + Juliette et fait éclater son univers visuel et coloré, faisant de Leonardo DiCaprio une star. Il récidive en 2001 avec le sublime Moulin Rouge, qui mêle époque d'antan et chansons contemporaines avec un rare brio. Cet univers si particulier, Luhrmann l'abandonne en 2008 avec Australia, avant de replonger de plein fouet dedans en 2013, avec son adaptation de Gatsby le Magnifique, grand classique littéraire de Francis Scott Fitzgerald qui avait déjà été plusieurs fois adapté pour le cinéma, la plus célèbre version étant celle de 1974, réalisé par Jack Clayton avec Robert Redford dans le rôle-titre et Mia Farrow dans celui de Daisy. Dans cette version 2013, c'est Leonardo DiCaprio qui endosse le costume de Gatsby et ce, avec une classe et un talent certain, même si sa prestation dans ce film n'est pas la meilleure de l'acteur. Pour lui donner la réplique, Luhrmann a fait appel à la ravissante Carey Mulligan, mignonne à croquer en Daisy, et à Tobey Maguire, parfait en en écrivain dépressif se remémorant sa vie aux côtés de Gatsby. Un trio autour duquel gravite de nombreux autres protagonistes qui auront tous un rôle à jouer dans ce beau mélodrame. Si la première demi-heure peine à nous plonger dans le film, la suite réhausse le niveau et on finit par accrocher à cette reconstitution d'époque dont le seul but, au final, est de nous présenter une love-story impossible et de faire vibrer des émotions diverses. Certainement trop long et ayant gagné à être un peu raccourci, Gatsby le Magnifique bénéficie en premier lieu de la mise en scène virtuose de Baz Luhrmann, que certains ne manqueront pas de qualifier de "tape-à-l'oeil". Certes, les décors, les costumes, les couleurs éclatantes, les mouvements de caméra, l'utilisation de chansons modernes et la présence de la 3D, ici de toute beauté, nous ramènent aux deux films cités plus haut et font de Gatsby le Magnifique un film flamboyant et splendide, un spectacle visuel de tous les instants qui régale les pupilles et nous en met plein la vue. Une débauche de trouvailles visuelles et sonores qui n'en font pas oublier pour autant que le film nous raconte une histoire d'amour qui est la seule raison d'exister du personnage principal. Tout ce que fait Gatsby est au service de sa romance avec Daisy. Des tonnes de sueur dépensées pour sa dulcinée malheureusement déjà mariée et cette romance, on s'en doute, finira dans une dimension tragique inévitable. Si le film possède quelques défauts notables, le personnage même de Gatsby est profondément attachant. C'est un doux rêveur, qui vit dans le monde qu'il s'est lui-même créé, sans se douter qu'un simple grain de sable peut enrayer son univers qu'il croit contrôler entièrement. Les dialogues du film, et notamment ceux du personnage interprété par Tobey Maguire, narrateur nous contant toute l'histoire, sont franchement très bons et apportent une vraie dimension dramatique au film, principalement lors du final fort émouvant. Il faudrait être assez difficile pour bouder son plaisir devant Gatsby le Magnifique et même s'il n'est pas un chef-d'oeuvre et s'avère être en deça de Romeo + Juliette ou de Moulin Rouge, on ne pourra pas reprocher à Baz Luhrmann d'avoir accompli un travail colossal au niveau de la mise en scène, peut-être même trop au dépend de l'histoire elle-même et de la consistance de certains personnages.

NOTE : 4,5/6



mardi 20 mai 2014

JOE

JOE
(Joe)

Réalisateur : David Gordon Green
Année : 2013
Scénariste : Gary Hawkins
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Nicolas Cage, Tye Sheridan, Gary Poulter, Ronnie Gene Blevins, Adriene Mishler...


L'HISTOIRE : Dans une petite ville du Texas, l’ex-taulard Joe Ransom essaie d’oublier son passé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit, il boit. Mais le jour où Gary, un gamin de 15 ans arrive en ville, cherchant désespérément un travail pour faire vivre sa famille, Joe voit là l’occasion d’expier ses péchés et de devenir, pour une fois dans sa vie, important pour quelqu’un. Cherchant la rédemption, il va prendre Gary sous son aile…

MON AVIS : Adaptation cinématographique du roman de Larry Brown, Joe nous plonge deux heures durant dans un univers sombre et vraiment nihiliste, dans lequel on ne trouve seulement que quelques petites touches de positif qui viennent apporter un léger brin de lumière à ce drame social et déprimant. C'est l'histoire d'une rédemption, celle de Joe justement, magistralement interprété par un Nicolas Cage en pleine possession de ses moyens et qui prouve qu'il reste un très bon acteur, quand on lui propose des rôles dramatiques de cette envergure. Un personnage touchant, humain, un écorché vif qui tente de rester dans le droit chemin sans s'égarer dans des sentiers dangereux. Une lutte intérieure de tous les instants, mise à mal par l'arrivée d'un jeune garçon avec qui il va se lier d'amitié. Tous les personnages du film sont des marginaux, des laissés pour compte, des rebuts de la société, qui tentent de survivre tant bien que mal. Au milieu de cette déchéance sociale particulièrement réaliste, de cette violence marginale, le jeune Gary, 15 ans, fait figure d'ange rédempteur justement, malgré ses nombreux soucis qu'il a avec son père, un alcoolique violent qui n'a d'autre but dans la vie que de passer ses journées à se saouler. Travailleur, voulant s'en sortir, voulant donner une meilleure vie à sa famille, il incarne la note positive du film, le brin de lumière cité plus haut. Il est d'ailleurs dommage que le réalisateur David Gordon Green n'ai pas pris le temps de développer le personnage de la mère et de la petite soeur de Gary et qu'il ai préféré plomber son film de scènes pas toujours utiles, souvent longues, voire superflues ou pas très intéressantes. Il est certain que ces séquences (Joe découpant un cerf, Joe au bordel, Joe cherchant son chien...) participe à mettre en avant l'ambiance délétère qui ronge les personnages mais c'est plus l'ennui qui nous gagne. Mettre en avant la relation familiale de Gary aurait certainement apporté plus d'émotions à Joe et aurait dynamiser un rythme pas toujours soutenu et ne se montre pas toujours efficace ou à la hauteur des thèmes développés. La mère et la soeur de Gary sont là mais on ne sait pas vraiment pourquoi au final. Le jeune garçon aurait vécu uniquement avec son père que ça aurait été la même chose. On regrettera également un final certes puissant mais totalement attendu, sans surprise aucune et qui n'évite pas le cliché le plus outrancier. Cette chronique offrant une vision bien pessimiste du sud profond des Etats-Unis vaut donc principalement pour son trio d'acteurs et aurait gagnée à être raccourcie d'une bonne demi-heure et à se focaliser d'avantage sur la relation Joe / Gary. Trop prévisible, elle distille quand même quelques images fortes et de belles émotions. A noter que le père de Gary a été interprété par un véritable sans-abris, décédé quelques mois après la fin du tournage. 

NOTE : 3/6


lundi 19 mai 2014

MANIAC COP 2

MANIAC COP 2
(Maniac Cop 2)

Réalisateur : William Lustig
Année : 1990
Scénariste :  Larry Cohen
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Robert Davi, Claudia Christian, Michael Lerner, Robert Z'Dar, Bruce Campbell...


L'HISTOIRE : Teresa et Jack vont bientôt pouvoir réintégrer leur service après leur combat contre Matt Cordell. Mais le nouveau commissaire ne veut pas croire à l'existence de ce dernier, supposé mort à la prison de Sing-Sing et il demande aux deux policiers d'aller consulter la psychologue Susan Riley, qui doit également établir un rapport sur l'inspecteur McKinney, un flic aux méthodes assez expéditives. Pendant ce temps, New York vit toujours dans la terreur puisqu'un sérial-killer assassine des strip-teaseuses et que Matt Cordell, bien vivant, continue de se faire justice...

MON AVIS : Conçu avec un faible budget et ayant eu un gros succès en vidéo, le premier Maniac Cop nous laissait sur une ultime image nous montrant la main de Matt Cordell sortir de l'eau après avoir subi un accident de camion lors de son affrontement avec les policiers Jack et Teresa. Il était donc évident qu'une suite allait être mise en chantier et ce sera chose faîte deux ans après avec Maniac Cop 2, réalisé en 1990, toujours par William Lustig et toujours avec Larry Cohen au scénario. Bien conscient que la quasi majorité des séquelles sont moins bonnes que le film original, William Lustig a donc un gros défi à relever. Avec un budget supérieur au premier volet, il poursuit les aventures de Matt Cordell, qui apparaît ici un peu plus humain tout en restant une machine à tuer. Mais le scénario lui donne une raison d'agir ainsi, à savoir restaurer son honneur, bafoué par certains pontes de la police et de la ville elle-même, qui n'ont pas hésiter à l'envoyer en prison afin qu'il arrête de mettre le doigt là où ça fait mal. De tueur psychopathe, Matt Cordell devient donc quasiment une victime et ce monstre sanguinaire devient presque touchant, à la manière de la pauvre créature de Frankenstein. Une référence d'ailleurs revendiquée par le réalisateur, qui a voulu se rapprocher le plus possible du film de Rowland V. Lee, Le Fils de Frankenstein (1939), notamment en ce qui concerne la relation qui s'installe entre le sérial-killer et Matt Cordell. Pour pousser encore plus loin le clin d'oeil à ce film, Lustig va même jusqu'à faire arborer au sérial-killer une barbe hirsute, rappelant dès lors le personnage d'Igor interprété par Bela Lugosi. Suite directe au premier film, on retrouve les deux personnages interprétés par Bruce Campbell et Laurene Landon, cette dernière ayant une scène très sympa dans laquelle elle se retrouve armée d'une tronçonneuse ! Mais ils disparaissent bien vite pour laisser leur place à de nouveaux protagonistes, à savoir le lieutenant McKinney (interprété par Robert Davi et sa trogne reconnaissable entre toute) et la psychologue Susan Riley (interprétée par Claudia Christian, vue dans Hidden en 1987 puis dans une multitude de séries télévisées). Personnellement, malgré les différents points énoncés ci-dessus, je préfère Maniac Cop à Maniac Cop 2. Même si ce dernier est tout à fait recommandable, se montre divertissant et bénéficie de quelques scènes d'actions rondement menées, j'ai plus apprécié le premier volet de par la nature même des actes de Matt Cordell. Dans Maniac Cop 2, les exactions du policier psychopathe sont bien moins violentes et le fait d'avoir rendu ce personnage-clé moins monstrueux, plus accessible, lui faire perdre de son aura de "boogeyman" indestructible. J'ai également trouvé que ce second volet était un peu moins bien maîtrisé que le premier et qu'il se montrait plus paresseux (on a le droit au flashback en intégral nous racontant comment Cordell s'est fait mutilé en prison, flashback qu'on avait déjà vu dans le numéro 1...), moins rythmé, moins nerveux si ce n'est lors du final. Pour ma part, William Lustig n'a pas réussi à vaincre la malédiction qui veut qu'une suite soit moins bonne que l'original car c'est effetcivement le cas avec Maniac Cop 2. Reste donc une série B agréable et pas déshonorante, mais en deça de premier film.

NOTE : 3/6




dimanche 18 mai 2014

MANIAC COP

MANIAC COP
(Maniac Cop)

Réalisateur : William Lustig
Année : 1988
Scénariste :  Larry Cohen
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Tom Atkins, Bruce Campbell, Laurene Landon, Robert Z'Dar, Richard Roundtree...


L'HISTOIRE : La ville de New York vit dans la terreur. Il semblerait qu'un policier soit l'auteur de nombreux meurtres et la population se met à craindre les agents en uniforme autant que les voyous. Le lieutenant Frank McCrae tente de faire la lumière sur cette affaire. Lorsque le policier Jack Forrest est arrêté après le meurtre de sa femme, la police pense détenir le coupable. Mais il va rapidement s'avèrer que Jack Forrest n'est qu'un bouc émissaire et que le "maniac cop" court toujours dans les rues, bien décidé à éliminer ceux qui pourraient découvrir sa véritable identité...

MON AVIS : Quand Larry Cohen propose à William Lustig le scénario d'un film appelé Maniac Cop, ce dernier accepte derechef, épaté par la qualité de l'histoire et trouvant très intéressant de pouvoir réaliser un film policier horrifique. L'horreur et la violence en milieu urbain, un thème que connaît bien William Lustig, puisque le monsieur est l'auteur de Maniac (1980) et de Vigilante (1983). N'ayant plus rien réalisé depuis, le voici donc aux commandes de Maniac Cop en 1988. Nanti d'un tout petit budget d'un million de dollars et des poussières, le tournage du film s'effectue sur trois mois pour un résultat assez réussi. Série B sans prétention, bénéficiant de la présence d'acteurs solides comme Tom Atkins ou le génial Bruce Campbell, Maniac Cop, malgré ses airs de téléfilm parfois, a connu un joli succès en vidéo et a érigé en personnage culte Matt Cordell, le flic défiguré et psychopathe. Un nouveau croquemitaine qui vient rejoindre la longue liste des tueurs fous au cinéma, se plaçant à côté de Freddy, Jason et autre Michael Myers. Il reviendra d'ailleurs dans deux suites : Maniac Cop 2 (1990) et Maniac Cop 3 (1993), étant toujours interprété par Robert Z'Dar, acteur à la stature imposante qui avait déjà joué un sérial-killer en 1987 dans The Night Stalker, film inspiré par le vrai tueur en série Richard Ramirez. Dans Maniac Cop, il apparaît le plus souvent dans l'ombre et ne dévoilera son visage ravagé par les coups de cutter reçu en prison que vers la fin du film. Un effet classique dans le cinéma fantastique, qui crée une certaine tension et surtout une attente chez le spectateur, désireux de voir quel look possède cette nouvelle icône de l'horreur. Un choix gagnant, la dissimulation du visage étant compensée par une carrure monolithique, une force impressionnante et un sadisme non fin dans les meurtres. Mais c'était surtout un choix obligatoire pour William Lustig, aucun maquillage n'ayant été retenu définitivement concernant ce personnage au début du tournage. Les premières séquences de meurtres sont particulièrement efficaces et montrent déjà tout le potentiel du personnage. Le scénario est assez consistant pour nous tenir en haleine et propose des péripéties certes classiques (désignation d'un faux coupable, taupe chez la police qui renseigne le tueur...) mais qui donnent au film un rythme assez soutenu. On ressent un petit passage à vide vers les trois-quarts du métrage mais le final, avec un Matt Cordell faisant le ménage dans un commissariat façon Terminator, enchaîné à une course-poursuite infernale dans les rues de New York, nous tient plus qu'éveillé et apporte un vrai "pep's" au film. Le cinéphile appréciera de voir pas mal de visages connus au casting, comme ceux de Sam Raimi ou Richard Roundtree par exemple. Avec une réalisation soignée et une envie de bien faire qui se voit à l'écran, William Lustig nous propose donc avec Maniac Cop une bonne petite série B 80's, divertissante et rondement menée. Du bel ouvrage.

NOTE : 4/6


samedi 17 mai 2014

DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE

 DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE
(Them !)

Réalisateur : Gordon Douglas
Année : 1954
Scénariste :  Ted Sherdeman
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : James Whitmore, Edmund Gwenn, Joan Weldon, James Arness, Onslow Stevens...


L'HISTOIRE : Au Nouveau-Mexique, d'étranges incidents se produisent dans le désert : habitations détruites, personnes qui disparaissent ou sont retrouvées mortes, vol de grosse quantité de sucre. Le sergent Ben Peterson retrouve une petite fille en état de choc qui reste aphone et ne peut les renseigner. Impuissante face à ces événements insolites, la police locale fait appel à Robert Graham, agent du FBI. Sur les lieux des différents drames sont retrouvées de drôles d'empreintes. Le Dr. Harold Medford, assisté de sa fille Patricia, découvre à qui appartient ces empreintes : à des fourmis. Pour le scientifique, tout est clair : l'explosion de la première bombe atomique neuf ans plus tôt dans la région a provoqué une mutation chez les fourmis et celles-ci se sont mises à grandir de façon gigantesque. Devant cette menace, l'état d'urgence est déclaré afin de localiser le nid et les reines...

MON AVIS : Les années 50 ont fait la part belle aux cinéma de science-fiction. Deux thèmes, parmi la multitude proposée, ont ravi les yeux des spectateurs de l'époque : les films mettant en scène des extraterrestres (Planète Interdite, Le Jour où la Terre s'arrêta, L'invasion vient de Mars, The Angry Red Planet, Les Survivants de l'Infini, Day the World Ended...) et les films à base de mutations, mettant souvent notre planète en garde contre les méfaits de l'ère atomique (Godzilla, Tarantula, La Chose surgit des Ténèbres, Le Monstre des Temps Perdus, L'Attaque des Crabes Géants, Le Scorpion Noir...). En 1954, Gordon Douglas se lance dans l'aventure et réalise Des Monstres attaquent la ville, film bien connu des amateurs, avec ses attaques de fourmis géantes. Un film très sympa qu'on revoie avec grand plaisir et qui bénénficie d'un casting solide et de séquences hautement jouissives. Tout le début du film, avec la découverte des bâtiments détruits dans le désert et de la petite fille aphone, est vraiment très réussi et installe une ambiance assez tendue, réhaussée par la prestation du très bon James Whitmore, parfait en policier démuni face à ce mystère. La première apparition d'une fourmi géante est assez spectaculaire, si on se remet dans le contexte de l'époque bien sûr. L'animal gigantesque fera certainement sourire le jeune public habitué aux images de synthèses mais les vrais amateurs de films de monstres vintage seront aux anges à n'en point douter. L'aspect ultra kitsch des fourmis participe totalement au charme du film, qui joue avec tous les codes du genre : menace bien réelle, gigantisme, enquête policière, médecin expert en la matière qui va donner de précieux conseil pour la riposte humaine, intervention de l'armée, personnage féminin important, message écologique sur les dangers du nucléaire. Bref, on a là un film typique de cette période, qui a évidemment pris un sacré coup de vieux tant au niveau du discours que de ses effets spéciaux mais qui fonctionne encore bien, malgré un gros passage à vide au milieu, qui vient ralentir le rythme entraînant de tout ce qui a précédé. Afin de découvrir où se situe le dernier nid, Gordon Douglas va en effet se focaliser sur les pérénigrations du policier Peterson, de l'agent du FBI Graham et de Patricia Medford, qui écument la ville à la recherche de témoins ayant vus ou aperçus des événements bizarres, susceptibles de les conduire au nid. Déambulations et interrogatoires se succèdent donc mais sans grande réussite, le résultat ayant plus un effet somnifère que distrayant. On commence même à trouver le temps bien long et on espère que la petite équipe va vite trouver le nid et que les fourmis vont refaire leurs apparitions à l'écran ! Bingo, c'est heureusement ce qui se passe, pour une dernière partie dans les canalisations de la ville bien plus réjouissante et énergique, avec le sauvetage de deux enfants retenus prisonniers par les fourmis et la bataille contre ces dernières. Un final explosif pour un film divertissant, au charme suranné mais toujours efficace.

NOTE : 4/6


vendredi 16 mai 2014

DU SANG POUR DRACULA

DU SANG POUR DRACULA
(Blood for Dracula / Andy Warhol's Dracula)

Réalisateur : Paul Morrissey, Antonio Margheriti
Année : 1974
Scénariste : Paul Morrissey
Pays : Italie, France
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Joe Dallesandro, Udo Kier, Vittorio De Sica, Silvia Dionisio, Dominique Darel...


L'HISTOIRE : Le comte Dracula est mourrant. En Roumanie, les jeunes filles vierges ont totalement disparu et le comte ne peut plus se nourir. Anton, son fidèle serviteur, l'emmène alors en Italie, pays dans lequel la ferveur catholique devrait leur procurer des vierges. Ils s'installent dans le château de la famille Di Fiore, aristocrates sur le déclin qui ont à leur charge quatre filles célibataires. Des proies de choix pour le comte. Mais les moeurs ont aussi évolué en Italie, surtout que Mario, l'homme à tout faire de la maison, est des plus séduisants...

MON AVIS : Variation trash du mythe vampirique et du personnage romancé de Bram Stoker. Avec Du Sang pour Dracula, on est très loin des vieux films d'épouvante de la Universal ou de la Hammer. Le réalisateur Paul Morrissey, grand ami d'Andy Warhol et auteur de longs métrages tout aussi trash et décadents tels The Loves of Ondine, Flesh, Heat, Trash ou Woman in Revolt, décide donc de moderniser le film de vampire et de présenter une histoire totalement inédite et farfelue ! Imaginez un peu un vampire qui n'a plus de vierges à mordre suite à l'évolution des moeurs ! Le film possède un humour bien marqué qu'on retrouve dans de nombreuses séquences et qui lui donne un côté mi-parodique, mi-sérieux (la défloraison de la petite fille de 14 ans par Mario afin de la sauver des griffes du vampire !). Figure emblématique du film, l'acteur Udo Kier, qui interprète un Dracula fort éloigné de ceux joués par Bela Lugosi ou Christopher Lee. Le pauvre comte affiche un teint plus pâle que d'habitude, affaiblit qu'il est par une diète obligée. Mais il n'est pas au bout de ses peines et Udo Kier parvient à transcender son interprétation de Dracula et à nous faire compatir à son triste sort : vomissant triple boyaux quand il vampirise deux des filles Di Fiore, qui ne sont évidemment pas vierges comme on lui a fait croire ; obligé de se déplacer en fauteuil roulant tant il manque de force ; devant se teindre les cheveux en noir pour paraître en meilleure forme ; devant obéïr à son fidèle serviteur qui peine à lui trouver des vierges. Le film joue très bien sur ces contrastes et le vampire, créature censée représenter la force, le charme, la sexualité, est présenté ici à l'inverse de ce qu'on en attend, pathétique, triste. Une manière originale donc de se détourner des figures imposées et qui fonctionne plutôt bien. Seulement voilà, il est dommage que Paul Morrissey (assisté par Antonio Margheriti) se soit plus attardé sur les notions de libertinage que sur les actions du comte lui-même. Car il faut bien l'avouer : Du Sang pour Dracula est un film certes déroutant mais surtout ennuyeux la plupart du temps. Beaucoup de dialogues pas très intéressants, pas mal de séquences souvent inutiles, beaucoup de scènes érotiques mettant en vedette l'acteur Joe Dallesandro, qui tire lui aussi son épingle du jeu en interprétant un prolétaire en lutte contre la bourgeoisie, mais qui ne parviennent pas à maintenir un rythme alerte et imposent une multitude de longueurs qui font que le spectacle n'est pas celui attendu. On espère que l'action ou l'horreur pointe le bout de son nez mais il faudra attendre le final, joliment gore, pour sortir de notre torpeur. On a un peu de mal à comprendre pourquoi la censure de l'époque s'est montrée si dure avec le film car niveau gore, on a juste le droit à du sang qui dégouline de la bouche de Dracula après qu'il se soit abreuvé au cou des filles Di Fiore et à ses vomissements sanglants. Seule la scène finale, dans laquelle notre vampire se fait littéralement démembrer à coups de hache, fait preuve d'une violence excessive. On a déjà vu plus horrible ! Du Sang pour Dracula peut être vu plus comme une comédie de moeurs érotique critiquant l'aristocratie décadente que comme un véritable film d'horreur. Il conserve pourtant un statut de film culte qui pourra surprendre nombre de spectateurs, qui lui préféreront sans doute Chair pour Frankenstein, film réalisé l'année précédente par le même réalisateur (assisté également par Antonio Margheriti), avec la même équipe et quasiment le même casting. A noter une jolie partition musicale qui contraste avec les rares scènes sanglantes et qui met bien en avant le côté désespéré du comte Dracula.

NOTE : 3/6