Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




dimanche 28 décembre 2014

DEEP BLOOD

DEEP BLOOD
(Sangue negli abissi)

Réalisateur : Joe d'Amato 
Année : 1990
Scénariste : George Nelson Ott
Pays : Italie
Genre : Aventure, Horreur, Sharksploitation
Interdiction : /
Avec : Frank Baroni, Allen Cort, Keith Kelsch, Margareth Hanks...


L'HISTOIRE : Quatre enfants font un pacte de sang et se jurent une amitié infaillible. Des années plus tard, ils se retrouvent durant les vacances dans la ville balnéaire de leur jeunesse, que certains n'ont jamais quitté. Entre embrouilles avec le gang de Jason, altércation amicale avec le shérif, réconciliation paternelle et retrouvailles amoureuses, la vie des quatre copains bat son plein. Jusqu'à ce que l'un d'eux se fasse mortellement agresser par un requin, ce dernier n'en étant pas à sa première victime dans les parages. Le pacte de sang revient dans les mémoires et les trois derniers membres du groupe décident de venger leur camarade et de traquer le redoutable prédateur marin...

MON AVIS : Le succès des Dents de la Mer a entraîné, durant les années 70, 80 et 90, l'apparition de toute une série de films mettant en vedette des squales meurtriers. On citera à titre d'exemple Requins (1975), Shark Kill (1976), Mako: The Jaws of Death (1976), Tintorea (1978), Bermudes: Triangle de l'enfer (1978), Cyclone (1978), Les Dents de la Mer 2ème partie (1978), La Mort au Large (1981), Les Dents de la Mer 3 (1983), Shark's Paradise (1986), Les Dents de la Mer 4 (1989), Furia asesina (1990) ou Cruel Jaws (1995) par exemple. La décennie 2000 et 2010 a vu également la popularité du film de requin en hausse, avec nombre de longs métrages dans lesquels il fût le protagoniste principal. Le réalisateur italien Joe d'Amato s'est lui aussi laissé happé (classe le jeu de mot hein ?) par l'univers de la Sharksploitation en 1990 avec Sangue negli abissi, plus connu sous le titre de Deep Blood. Avec sa réputation de sombre navet, étant souvent considéré comme l'un des plus mauvais films de requins, et marquant le déclin définitif du cinéma bis italien, Deep Blood n'a pas grand chose pour lui sur le papier. Pourtant, une fois la vision terminée, on peut trouver quelque peu exagéré les propos sévères qui le plombent depuis des lustres. Certes, on est à des années lumières de la réussite formelle du chef-d'oeuvre de Steven Spielberg. Mais ça, on s'en doutait déjà puisqu'aucun film de requins ne peut rivaliser avec Les Dents de la Mer. En fait, Deep Blood se classe dans la catégorie des Sharksploitation familial et on a du mal à s'imaginer Joe d'Amato derrière la caméra car il fait preuve d'une retenue désarmante, que ce soit au niveau de l'érotisme ou du gore. Celui qui nous a régalé avec ses films vomitifs tels Anthropophagous, Horrible ou Blue Holocaust se montre ici sage comme une image, ne dévoilant aucun bout de sein ou se contentant de rougir l'eau lors des attaques du requin. Deep Blood se révèle donc on ne peut plus soft niveau violence et le film pourra donc être vu sans aucun soucis en famille, ce qui pourra servir à initier votre progéniture au cinéma de Joe d'Amato ! Cool non ? Avec son histoire d'amitié sacrée, ses séquences parfois riches en tendresse et émotions (si, si !), sa jolie musique, son histoire de malédiction ancestrale (qui ne sert à rien mais bon...), son shérif ventripotent mais sympa, ses bons sentiments et sa morale bon enfant (le méchant bad boy qui finit par rejoindre le groupe de copains afin de lutter avec eux contre le requin alors qu'il ne pouvait pas les blairer durant tout le film ! C'est beau ! ), sa mise en scène académique mais néanmoins plaisante, ses stock-shots de requin qui, admettons-le, sont plutôt assez bien intégrés au long métrage, ses séquences sous-marines réussies et une bien vilaine maquette de requin lors du final, Deep Blood se laisse regarder tranquillement et ferait sans soucis un bon programme de la chaîne M6 un mardi soir par exemple. Évidemment, si vous êtes venus voir un requin surdimensionné bouffer de l'adolescent avec moult membres arrachés à l'écran et suspense à couper au couteau, vous ressortirez forcément déçu. Personnellement, vu tout ce que j'en avais entendu, j'ai trouvé le film de d'Amato correct, et bien éloigné de la purge intégrale attendue. Pas un grand film de requin mais un divertissement pour tous qui tient la route et qui, malgré des défauts certain, ne me laissera pas un mauvais souvenir et que je pourrais même revoir un jour ou l'autre avec mon fils...

* Disponible en DVD chez CROCOFILMS

NOTE : 3/6



vendredi 26 décembre 2014

HOBBIT 2 : LA DÉSOLATION DE SMAUG - LE

LE HOBBIT 2 - LA DÉSOLATION DE SMAUG
(The Hobbit : The Desolation of Smaug)

- Visionné en version longue et en 3D -

Réalisateur : Peter Jackson 
Année : 2013
Scénariste : Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson, Guillermo del Toro
Pays : Etats-Unis, Nouvelle-Zélande
Genre : Héroïc-Fantasy
Interdiction : /
Avec : Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage, Evangeline Lilly, Orlando Bloom...


L'HISTOIRE : Bilbon Sacquet, Thorin et son équipe de nains et Gandalf le Gris poursuivent leur périple afin de reconquérir le royaume perdu d'Erebor. Une quête fastidieuse et emplie de dangers, qui les méneront à rencontrer, entre autre, des orcs impitoyables, des humains, le peuple des Elfes et le terrifiant dragon Smaug...

MON AVIS : Après avoir mis en place les personnages et les enjeux scénaristiques dans Le Hobbit : un voyage inattendu, Peter Jackson peut se laisser aller et offrir un spectacle encore plus grandiose et dynamique avec La désolation de Smaug. Ici, tout confère à l'émerveillement, on reste les yeux rivés à l'écran, se laissant totalement envahir pour la beauté des images, absolument magnifiques en 3D, qui nous plongent dans un univers à la fois féerique mais aussi sombre et terrifiant. La mise en scène est ciselée et les séquences de bravoure nous laisse pantois, tant la maîtrise du réalisateur est vertigineuse. On citera par exemple l'incroyable scène de l'échappée des nains dans des tonneaux au beau milieu d'un fleuve, devant repoussés les attaques des cruels Orcs tout en bénéficiant du soutien des guerriers elfes ! L'énergie déployée ici, et le talent de la mise en scène et de la progression des événements, font plus que des merveilles. La désolation de Smaug est un spectacle époustouflant, mais qui n'en oublie pas pour autant ses personnages et ne mise pas tout sur l'action. Les phases plus posées sont toutes aussi efficaces et nous prennent par la main sans jamais que l'ennui ne vienne poindre le bout de son nez sur les 186 minutes que dure cette version longue. Le périple de Bilbon Sacquet et des nains nous en donne pour notre argent, c'est le moin que l'on puisse dire :  homme-Ours géant, attaques massives des Orcs, traversée de la Forêt Noire peuplée d'araignées belliqueuses, scènes de combats virtuoses (Legolas et la belle Tauriel en tête), ambiance poétique qui confine même parfois au lyrisme pur, que viennent contrebalancer des séquences bien plus sombres et froides (la visite à Dol Guldur par exemple), découverte d'un village d'humains, humour, amitié, tout est fait pour le ravissement et le divertissement, l'intelligence et la passion en plus. Cerise sur le gâteau, la séquence finale dans le repaire de Smaug, très certainement le plus beau dragon jamais vu dans un film. Un tel degré de détails et de réalisme au niveau des effets-spéciaux laisse rêveur ! Je ne suis pourtant pas trop fan des effets numériques mais là, force est de reconnaître qu'ils s'imbriquent parfaitement avec les personnages et décors réels et que l'illusion est parfaite. Bref, ce second volet du Hobbit est une vraie merveille, un blockbuster avec une âme, et un grand moment de cinéma. Chapeau monsieur Jackson

NOTE : 5/6



samedi 13 décembre 2014

KILLERS

KILLERS
(Killers)

Réalisateur : Kimo Stamboel, Timo Tjahjanto 
Année : 2014
Scénariste : Timo Tjahjanto 
Pays : Indonésie, Japon
Genre : Thriller
Interdiction : -16 ans
Avec : Oka Antara, Kazuki Kitamura, Rin Takanashi, Ray Sahetapy...


L'HISTOIRE : Nomura mène la belle vie à Tokyo. Mais derrière son visage d'ange se cache en réalité un tueur pervers qui filme ses crimes et les diffuse sur internet. A des milliers de kilomètres, Bayu, un journaliste en disgrâce, est fasciné par les vidéos de Nomura. Il devient alors son alter égo en tuant au nom de la justice. Entre rivalité et admiration, les deux tueurs vont commettre des crimes de plus en plus violents...

MON AVIS : Depuis quelques années déjà, le cinéma asiatique nous abreuve de thrillers ultra-violents qui dynamitent les codes du genre et nous laisse souvent K.O. devant notre écran. Que ce soit The Killer, Old Boy, La Sixième Victime, Sympathy for mister Vengeance, Sympathy for Lady Vengeance, Memories of Murder, J'ai rencontré le Diable, The Chaser, The Murderer, Morsures ou Monster Boy par exemple. Un des derniers titres en date est une coproduction Indonésio-japonaise du nom de Killers. Réalisé par le duo Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto (connu sous le pseudonyme de « Mo Brothers »), Killers est un spectacle dans lequel la violence graphique n’est en rien éludé ou dissimulé et qui saura faire son petit effet sur les estomacs fragiles, comme il l’a prouvé lors de sa projection au festival de Sundance. A travers le portrait de deux personnalités diamétralement opposé, Killers met en exergue le destin de Nomura et de Bayu, destin qui va finir par se rejoindre de manière inhabituelle. Le premier, séduisant et ténébreux golden boy, toujours sapé avec soin, cache derrière cette façade du gendre idéal un redoutable prédateur misogyne qui n’hésite pas à attiser le désir de la gent féminine pour mieux pouvoir kidnapper ses victimes et leur faire subir moult violence, le tout sous l’œil inquisiteur et pervers de sa caméra. Mutilation, soumission, coup de marteau dans le crâne ou batte de baseball enfoncée violemment dans la bouche, Nomura ne se refuse aucune limite lorsqu’il s’agit d’épancher sa soif de sadisme qui confine parfois au raffinement. Tout est millimétré chez lui et ses exploits sanglants sont visionnés à travers la toile sur un site privé. Le scénario ne nous épargne pas le trauma  d’enfance du personnage et la majorité des séquences le mettant en scène sombre dans le glauque et la violence abjecte qui rebutera les personnes sensibles et fera la joie des amateurs de « torture porn ». Second « héros » du film, Bayu, journaliste qui a tout perdu suite à un scandale qu’il a tenté de mener à bien contre une personnalité influente du pays. Son désir de vengeance ne s’est pas amenuisé avec le temps et la vision des exploits de Nomura sur le net va le faire basculer dans le côté obscur de l’âme humaine, devenant un « apprenti tueur » certes au service du bien, mais un assassin malgré tout dont les actes vont avoir de graves conséquences dans sa tentative de reconstruction. Outre les séquences de mises à mort perpétrées par Nomura ou les meurtres un brin raté de Bayu, Killers se focalise également sur la relation qui se crée entre ces deux personnages par écran interposé. Le « maître » donne des conseils à « l’élève » et le maintient constamment sous pression, s’amusant comme un chat le ferait avec une souris. Dire que le film n’est pas « agréable » à visionner n’est pas exagéré, tant un sentiment de malaise nous étreint lors de plusieurs séquences. Le duo de réalisateurs et le duo d’acteurs nous emmènent avec eux dans la folie humaine et, à l’image de Henry portrait of a serial killer, nous présentent les actes de ces derniers de manière froide et clinique. Malgré une très belle mise en scène, des images léchées, un excellent jeu d’acteurs et parfois même de la poésie, Killers joue avec nos nerfs et s’avère diablement crédible, le pouvoir des médias, de l’image et d’internet ne pouvant plus être mis en doute à notre époque. Ce qui provoque chez le spectateur cette désagréable impression d’assister à une histoire qui pourrait très bien être « basée sur un fait divers réel ». Bénéficiant d’un très bel écrin visuel, Killers n’est pas un film à mettre devant tous les yeux. La violence frontale fait mal à voir et le nihilisme du film ne fait pas dans la dentelle. Le final est à ce titre assez éloquent. Point de rédemption pour ces psychopathes nés ou qui le deviennent, point d’échappatoire une fois qu’on a mis le doigt dans l’engrenage. Film choc, film coup de poing, Killers s’adresse à un public averti et ses nombreuses qualités en font un film à découvrir pour les amateurs de sensations fortes et de thriller ténébreux. Avec ses 140 minutes au compteur, Killers prend parfois son temps, impose des phases contemplatives qui nous permettent de nous reposer un peu, de souffler un peu. Des phases qui peuvent apparaître parfois déstabilisantes car faisant baisser le rythme et la tension. Un petit bémol qui n’en gâche pas pour autant l’efficacité de l’œuvre dans son ensemble. Éprouvant.

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO

NOTE : 4,5 / 6



INTOUCHABLES

INTOUCHABLES
(Intouchables)

Réalisateur : Olivier Nakache, Eric Toledano
Année : 2011
Scénariste : Olivier Nakache, Eric Toledano
Pays : France
Genre : Comédie
Interdiction : /
Avec : François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny, Audrey Fleurot...


L'HISTOIRE : A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement... Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra... Intouchables.

MON AVIS : N'ayant toujours pas vu le succès de l'année 2011 en France, la diffusion d'Intouchables à la télévision m'a permit de combler ce retard. A l'arrivée, un mot s'impose : incompréhension. Comment un tel ramassis de clichés et une vision aussi "bisounours" a-t-il pu devenir le plus grand succès de l'année ? Certes, tout est formaté pour plaire au plus grand nombre : des bons sentiments en pagaille, Omar Sy dans le rôle de "Pascal le grand frère" qui en fait des tonnes et surjoue à outrance, des blagues à deux balles et une vision idéaliste de cette belle rencontre dans laquelle l'handicapé est bourré de pognon et s'en tire donc un peu mieux que les autres. De la guimauve cinématographique, qui évite de mettre le doigt là où ça fait mal et nous propose une sorte de conte de fée utopique dans lequel un caïd de banlieue devient la plus gentille des nounous. Consternant. Je ne parle même pas de nos pauvres aristocrates qui n'écoutent que de la musique classique et qui vont "pouvoir s'éclater" au son de Earth, Wind & Fire ! Pathétique de niaiserie. Les scénaristes, qui sont aussi les réalisateurs, ont tellement peu de choses à raconter qu'il faut se farcir des passages totalement inintéressants et qui ne sont insérés ici que pour obtenir une durée adéquate, comme ceux avec le petit frère du héros, jeune délinquant en devenir bien sûr. Pire que tout, je pensais passer un bon moment de détente devant ma télé mais ce n'est que l'ennui qui est venu poindre le bout de son nez ; il faut dire qu'il ne se passe vraiment pas grand chose à l'écran, que l'humour foireux à tôt fait de nous mettre K.O. et qu'en fin de compte, on a bien du mal à ressentir des sentiments face à ce spectacle gentillet et sans génie aucun. Seule scène à sauver du film, et qui, elle, m'a bien fait rire : la séquence au théâtre, dans laquelle Omar Sy devient hilare en voyant un chanteur d'opéra déguisé en arbre ! Ça c'était très drôle ! Mais tout le reste n'est que tiédeur, remplissage et d'un ennui mortel. Ah au fait, pourquoi a-t'on remplacé l'arabe de l'histoire vraie par un noir ? C'est moins vendeur ? Hyper déçu...

NOTE : 1/6



samedi 15 novembre 2014

DOLLS - LES POUPÉES

DOLLS - LES POUPÉES
(Dolls)

Réalisateur : Stuart Gordon
Année : 1987
Scénariste : Ed Naha
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Ian Patrick Williams, Carolyn Purdy-Gordon, Carrie Lorraine, Guy Rolfe...


L'HISTOIRE : Sur la route des vacances, David Bower, sa future épouse Rosemary et sa fille Judy sont surpris par un violent orage qui les contraint à s'arrêter sur le bord de la route. Ils trouvent refuge dans une maison aux murs décrépits où vit un couple de vieillards, collectionneurs de poupées. Pendant la nuit, les différents hôtes dévoilent leur vraie nature et entreprennent de châtier ceux de leurs invités qui ont perdu leur âme d'enfant...

MON AVIS : Après le choc comico-gore Ré-Animator en 1985 puis le délirant From Beyond en 1986, le réalisateur Stuart Gordon poursuit son petit bonhomme de chemin dans l'univers du fantastique avec Dolls - Les Poupées en 1987. Plus classique dans son approche que les deux films précités, Dolls peut-être vu comme une sorte de conte de fée horrifique qui met en avant le problème de la perte de son âme d'enfant. D'une durée relativement courte (75 minutes, générique compris !), Dolls nous propose un voyage bien étrange dans la demeure du couple Hartwicke, deux personnes déjà bien âgées et dont l'époux est un confectionneur de poupées. Des poupées vivantes évidemment, et qui vont mettre à mal les méchants adultes qui ont grandi bien trop vite et qui ont perdu leur fameuse âme d'enfant, seule chose qui pourrait leur sauver la vie. Plutôt manichéen, le film de Stuart Gordon présente donc le monde des adultes comme étant le mal et celui des enfants comme étant le bien. La petite Judy étant l'incarnation parfaite de l'innocence, le couple Hartwicke va la prendre immédiatement en affection, comprenant que son père et sa vilaine belle-mère ne font aucun effort envers elle et se montre même cruelle vis à vis d'elle. Les deux auto-stoppeuses, voleuses dans l'âme, ne sont pas en reste et représentent également la face obscure de l'être humain. Les quatre connaîtront une mort plutôt violente, subissant le courroux des poupées, à contrario d'un dernier visiteur, un homme qui continue de s'extsier devant les jouets aperçus dans la maison. Les poupées, véritables stars du film, sont présentes par centaine, peuplant chaque pièce de la demeure. Elles apportent à ce conte de fée moderne une petite touche de cruauté bienvenue, faisant bifurquer Dolls du fantastique à l'horreur. Elles apportent également une bonne touche de dynamisme au métrage, qui, dans son ensemble, est vraiment très plaisant à visionner. Peu de temps morts, une histoire convaincante, un peu gentillette certes, mais dont certaines séquences restent en mémoire, à l'image de la transformation d'une des filles en poupées perdant ses deux yeux. En changeant de style et d'univers, Stuart Gordon prouve avec Dolls qu'il est à l'aise dans de nombreux domaines du cinéma fantastique. Une vraie bonne petite série B 80's qui se revoit avec tendresse et nostalgie malgré le poids des années.

* Disponible en DVD et BR chez Sidonis Calysta




mercredi 15 octobre 2014

MY SOUL TO TAKE

MY SOUL TO TAKE
(My Soul to Take)

- Visionné via le BR 3D - 

Réalisateur : Wes Craven
Année : 2010
Scénariste : Wes Craven
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique, Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Max Thieriot, John Magaro, Denzel Whitaker, Zena Grey , Emily Meade...


L'HISTOIRE : Dans la petite ville de Riverton, la légende clame qu’un serial killer a juré de revenir assassiner les sept enfants nés la nuit où il est mort. Aujourd’hui, seize ans plus tard, de nouvelles personnes disparaissent. Le psychopathe s’est-il réincarné dans l’un des sept ados ou a-t-il survécu à cette nuit où il fut laissé pour mort ?

MON AVIS : Datant de 2010, My Soul to Take n'a eu que les honneurs d'une sortie française quasi confidentielle. Quatre ans plus tard, le film de Wes Craven arrive enfin sur nos platines en DVD et BR 3D. Grand fan de la filmographie du cinéaste, que j'ai découvert en 1986 avec Les Griffes de la Nuit, c'est donc tout confiant que j'enfournais la galette en relief dans mon lecteur BR. A l'arrivée, c'est la déception. Histoire abracadabrante, personnages stéréotypés peu intéressants, suspense quasi absent, scènes chocs passe-partout. Cette énième histoire de malédiction parentale mélange thriller et fantastique sans jamais que la sauce ne prenne vraiment. Bien loin de la fulgurance de Scream en 96, qui avait remis au goût du jour le slasher movie (et avec quel panache !), My Soul to Take est pour ma part un faux-pas de la part du cinéaste qui peine à proposer quelque chose d'intéressant dans ce registre, recyclant les idées de ses précédents films, tentant dans certaines séquences de jouer avec l'image du "boogeyman" façon Freddy Krueger sauf qu'ici, le tueur n'est absolument pas charismatique et que cette histoire de schizophrénie dans laquelle plusieurs personnalités sont présentes dans le même corps (je demande Identity au rapport...) plonge souvent dans le grand n'importe quoi, voire carrément dans l'absurde. La séquence dans laquelle le jeune héros se met à parler avec différentes voix est risible au possible et ne m'a guère convaincu. Bien sûr, Wes Craven sait tenir une caméra et sa mise en scène n'est pas mauvaise mais aucun sursaut ni stress véritable ne viendra provoquer quelque remous en nous durant la vision du film. Pire que tout, on trouve le temps bien long et l'ennui a fini par pointer le bout de son nez sans jamais me quitter ensuite. Le réalisateur multiplie les fausses-pistes et essaye de jouer sur l'identité ambiguë du tueur. Qui est-il vraiment ? Est-ce l'un des sept adolescents ? Un esprit ayant pris le contrôle de quelqu'un ? Le tueur qui ne serait pas mort seize ans plus tôt ? A vrai dire, on s'en moque un peu car on a décroché depuis belle lurette. My Soul to Take est plombé par une approche de l'adolescence bien trop banale et le casting, pas mauvais reconnaissons-le, fait ce qu'il peut pour sauver les meubles et tenter de rendre crédible un scénario trop alambiqué et qui vire parfois au grotesque (l'aveugle à la fin...). Reste alors à mettre au crédit du film quelques scènes quand même réussies (l'exposé sur le "condor" par exemple, excellente) ou quelques meurtres sympas dont celui de la toute mignonne Zena Grey, bien gore et efficace. Mais franchement, on est loin d'avoir un grand cru de Wes Craven et on comprend pourquoi le film est sorti en catimini en salles chez nous ! Heureusement, le réalisateur va vite se rattraper l'année suivante avec un excellent Scream 4 en 2011.

* Disponible en DVD et BR 3D chez TF1 VIDEO

NOTE : 2/6




dimanche 12 octobre 2014

BIG BAD WOLVES

BIG BAD WOLVES
(Big Bad Wolves)

Réalisateur : Aharon Keshales, Navot Papushado
Année : 2013
Scénariste : Aharon Keshales, Navot Papushado
Pays : Israël
Genre : Thriller
Interdiction : -16 ans
Avec : Lior Ashkenazi, Rotem Keinan, Tzahi Grad, Doval'e Glickman...


L'HISTOIRE : Dror, un professeur en religion, est soupçonné d'être le pédophile qui a déjà plusieurs meurtres de fillettes à son actif. Après avoir subi un interrogatoire musclé de la part de la police, il est relâché faute de preuves concrètes. L'inspecteur Micki, rétrogradé suite aux violences faites sur le suspect, décide néanmoins de le kidnapper pour le faire avouer ; ce qu'il ignore, c'est que le père de la dernière victime veut faire de même. Le trio va vivre une nuit infernale dans la cave d'une maison éloignée de tout...

MON AVIS : Le cinéma israélien est quasiment méconnu par chez nous et on ne l'attendait pas du tout dans le domaine de l'horreur ou du thriller. Passionné par le cinéma de genre justement, le jeune Navot Papushado ne veut pas se lancer dans le cinéma politico-réaliste comme tous ses camarades ; il veut au contraire faire rêver les spectateurs, les divertir, sans renier sa culture, ni son pays. Bénéficiant du soutien total de son professeur de cinéma à la faculté, Aharon Keshales, il réalise, avec l'aide de ce dernier d'ailleurs, le film d'horreur Rabies en 2010. Trois ans plus tard, les deux amis décident de remettre le couvert, avec un thriller lorgnant du côté des films de Quentin Tarantino, dont ils sont de grands fans. Ce sera donc Big Bad Wolves. Avec son titre et son affiche qui évoquent clairement le conte du Petit Chaperon Rouge, Big Bad Wolves surprend par son traitement, son approche. En effet, ce thriller plutôt violent mêle les codes et les clichés du film de vengeance avec celui du "torture porn" mais saupoudre le tout d'un humour noir ravageur, qui fait qu'on sourit souvent devant la monstruosité de certaines situations, qui pourtant ne prêtent pas à rire vu le contexte. Les deux réalisateurs jouent également avec le contexte social de leur pays, et place leur maison de l'horreur "au milieu de de régions arabes", en profitant pour placer quelques répliques hautement jubilatoires quand les deux personnages principaux, juifs évidemment, en rencontre un, chevauchant un cheval. Habile, ils questionnent également le spectateur quant à réelle culpabilité du professeur en religion. Ce dernier clame sans cesse son innocence, expliquant qu'il est aussi père de famille et qu'il n'a aucun intérêt à violer et tuer des fillettes. Avec une culpabilité principalement basée sur des rumeurs, le sort réservé à ce personnage interpelle et les actes de violence qu'il subit de la part du père et de l'inspecteur provoquent un réel malaise chez le spectateur, qui ne sait plus trop qui il doit croire. Une ambiguïté qui fonctionne à plein régime ici et qui fait tout le sel du long métrage. Autre qualité, le casting, tout bonnement impeccable. Le trio infernal est interprété avec grande classe par des acteurs qu'on sent réellement investit. Le huis-clos devient de plus en plus intense et la relation entre les deux bourreaux et leur victime se fait plus oppressante, plus malsaine, malgré la présence en toile de fond de cet implacable humour noir qui transpire dans tout le métrage et qui lui donne même parfois un aspect limite parodique. L'apparition d'un quatrième personnage dans la dernière partie du film vient ajouter encore un degré dans l'humour macabre mais aussi dans la violence, avec une scène de chalumeau bien "grillante" ! Si Big Bad Wolves n'est pas à mettre devant tous les yeux, le film n'en reste pas moins un divertissement de grande qualité, avec une mise en scène appliquée, un scénario accrocheur et qui réserve moult rebondissements, faisant que le spectateur ne sombre jamais dans l'ennui. La musique est également en parfaite adéquation avec l'ambiance instaurée. Aharon Keshales et Navot Papushado ont donc réussi leur second long métrage commun et se voit même féliciter par Tarantino lui-même qui a élu Big Bad Wolves "meilleur film de l'année" ! Rien que ça ! Si je serais moins catégorique pour ma part, il n'en reste que j'ai pris grand plaisir à visionner ce thriller habile et halentant, traitant d'un sujet délicat, et qui nous réserve un ultime uppercut lors de la dernière image.

* Disponible en DVD et BR chez Metropolitan

NOTE : 4/6



samedi 27 septembre 2014

LA MARIÉE SANGLANTE

LA MARIÉE SANGLANTE
(La Novia Ensangrentada / The Blood Spattered Bride)

Réalisateur : Vicente Aranda
Année : 1972
Scénariste : Vicente Aranda
Pays : Espagne
Genre : Epouvante, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Simón Andreu, Maribel Martín, Alexandra Bastedo, Dean Selmier...


L'HISTOIRE : Venant d’épouser un jeune aristocrate, Susan vient vivre dans le manoir familial. De nature très prude, elle est peu à peu la proie d’horribles cauchemars, mêlant violence et volupté. Ses peurs sont décuplées quand elle apprend l’histoire tragique de Mircalla Karnstein, une ancêtre de la famille, ayant trucidé son mari à coups de poignard le soir de ses noces. Un jour, le mari de Susan découvre une jeune femme enterrée sur la plage. Cette dernière, qui se dit s’appeler Carmilla, semble avoir une certaine emprise sur Susan…

MON AVIS : La nouvelle de Sheridan le Fanu, Carmilla, parue en 1871, est presque aussi connue que le Dracula de Bram Stoker. Même si elle n'a pas servi de base à autant de film que son illustre confrère, Carmilla a néanmoins été adaptée, parfois très librement, plusieurs fois pour le grand écran. On citera pour exemple le Vampyr de Carl Theodore Dreyer (qui mélange deux nouvelle de Le Fanu), The Vampire Lovers de Roy Ward Baker, Lust for a vampire de Jimmy Sangster, Et mourir de plaisir de Roger Vadim, Twins of Evil de John Hough, La Crypte du Vampire de Camillo Mastrocinque, La Comtesse Noire de Jess Franco, Carmilla de Stéphane du Mesnildot ou bien La Mariée Sanglante de Vicente Aranda entre autre. Ce dernier nous livre une variation plutôt originale de la nouvelle, jouant avec une ambiance érotico-gothique réussie et laissant planer de nombreuses interrogations sur les événements perturbant la vie de Susan, la nouvelle mariée. Semblant au départ épanouie par son mariage, Susan va vite faire apparaître des fêlures et se montrer fragile psychologiquement. Il faut dire que son époux semble assez dominateur au niveau sexuel et que le passé du château familial confère au climat une étrangeté prompte à créer chez une jeune vierge plutôt prude hallucinations et cauchemars érotico-horrifiques. Susan se met à avoir des visions, rêve qu'elle se fait violer ou entrevoit une belle dame blonde mystérieuse lui offrant un poignard vraisemblablement destiné à tuer son mari. La frontière entre réalité et onirisme est fragile et le spectateur se retrouve ballotté entre ces deux univers, cherchant à comprendre si tout se passe dans la tête de Susan ou si la pauvre mariée est en proie à un complot destiné à la rendre folle, ce que suggère la présence du personnage de la fille de la domestique. Le réalisateur se montre particulièrement efficace dans les séquences oniriques, mêle violence et érotisme de manière intelligente et joue avec les notions de désir, de pulsion sexuelle, de frustration. Sur un rythme languissant, La Mariée Sanglante bifurque dans le délire poétique lors de l'incroyable séquence de la plage, dans laquelle, lors d'une promenade, la mari de Susan découvre la dame blonde des rêves de son épouse enterrée dans le sable, portant uniquement un masque et un tuba. Une scène que n'aurait pas renié Jean Rollin. Une fois désensablée, la séduisante Alexandra Bastedo, qui interprète donc Carmilla évidemment et qui aurait pu sans sourciller être une actrice de la Hammer, va se lier d'amitié avec Susan et asseoir sur elle une emprise totale, excluant littéralement son mari de leur relation. Le spectateur attentif aura vite compris qu'il s'agit bien sûr de la fameuse Mircalla Karnstein. Par contre, bien malin, Vicente Aranda joue avec le thème de la femme vampire sans jamais nous donner des preuves tangibles : les morsures laissent entrevoir toutes les dents de Carmilla et non les deux trous causés traditionnellement par deux canines aiguisées. Le fantastique se mêle à la réalité et le spectateur est  à nouveau ballotté entre les deux univers sans vraiment savoir sur quel pied danser. Le gore s'invite même à la fête lors d'une scène cruelle et sanguinolente du plus bel effet. Troublant, La Mariée Sanglante fait son petit effet et se montre particulièrement anti-machiste, la gent masculine n'étant pas du tout mise en avant. La relation saphique entre Susan et Carmilla ne fait aucun doute et cette dernière, qui est en fait la mariée sanglante du titre, semble vouer aux hommes une haine farouche qu'elle transmet petit à petit à Susan, qui se montre de plus en plus froide et distante envers son mari. De là à voir en La Mariée Sanglante un virulent plaidoyer féministe, anti-misogyne voire anti-mariage, il n'y a qu'un pas. Pas dénué de quelques défauts, ce film espagnol est en tout cas un petit budget plutôt bien troussé, bénéficiant d'un sens esthétique travaillé, et qui plus est nous est présenté dans sa version intégrale par nos amis d'Artus Films. Pas de quoi bouder son plaisir donc !

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS

NOTE : 4/6



mercredi 24 septembre 2014

THE PARANORMAL DIARIES

THE PARANORMAL DIARIES
(The Paranormal Diaries : Clophill)

Réalisateur : Michael Bartlett, Kevin Gates
Année : 2013
Scénariste : Kevin Gates 
Pays : Angleterre
Genre : Epouvante, Found-footage
Interdiction : /
Avec : Mark Andrews, Michael Bartlett, Criselda Cabitac, Sarah Catlin ...


L'HISTOIRE : Grande Bretagne - Mars 1963. Au coeur des ruines de l'église de Clophill dans la région de Bedfordshire, des sorcières ont organisé une messe noire. pillant des tombes, sacrifiant des animaux et se servant d’os humains. Dans les années qui suivirent, d’autres événements ont eu lieu à Clophill et on a même retrouvé du bétail mutilé dans les environs. En 2010, une équipe de documentalistes est venue enquêter afin de découvrir ce qu’il s'était réellement passé. Mais la légende a laissé sa marque parmi les habitants et va faire de cette enquête un terrifiant voyage dans l’inconnu...

MON AVIS : Ne vous fiez pas à la jaquette plus que mensongère qui veut faire passer ce film pour un long métrage à base de spectre façon "fantôme japonais". The Paranormal Diaries n'est en réalité qu'un énième found-footage façon "documenteur" ayant pour cadre l'église abandonnée de Clophill. On va donc suivre l'enquête d'un petit groupe d'amis venus réaliser un documentaire sur les événements obscurs s'étant déroulés dans cette église dans les années 60. Tout y passe : interview d'habitants, interview de témoins, découverte de l'église et de ses environs (et notamment des pierres tombales avoisinantes), caméra en mode vision nocturne, rencontre avec un autre groupe de personnes intéressées par le paranormal, bruissement de feuilles censé faire naître le suspense et j'en passe. Tous les clichés et les poncifs de ce style de film répond à l'appel et les fanatiques purs et durs des "documenteurs" seront peut-être aux anges. Il faut avouer que tout n'est pas inintéressant et que s'il avait s'agit d'un vrai documentaire ayant une durée de 40 minutes maximum, ça aurait mieux passé. Malheureusement, The Paranormal Diaries dure 88 minutes et il ne se passe absolument rien du tout dedans. Mais quand je dis rien, c'est rien. Jamais la tension ne monte, jamais de doux frissons ne viennent s'emparer de nous. Tout n'est qu'ennuie et esbroufe. Le vide, le néant sur un écran, voilà ce que vous propose Michael Bartlett et Kevin Gates, les deux réalisateurs. Ces derniers sont connus pour avoir réalisé The Zombies Diaries et Zombies Diaries 2 en 2006 et 2011. Dans le cas qui nous intéresse ici, on peut dire que le foutage de gueule a du mal à passer. A un moment, faut arrêter avec les found-footage minable qui n'ont rien à raconter ou à montrer. Évidemment, prendre une caméra et filmer de nuit en bougeant quelques feuilles histoire de faire croire qu'il va se passer un truc, ça ne coûte pas cher. Mais faire perdre 88 minutes de sa vie aux spectateurs, ça saoule. Pourtant, le lieu même de Clophill a un sacré potentiel pour foutre la trouille. Encore faut-il savoir s'y prendre et là, c'est le ratage total. Au moins, dans Le Projet Blair Witch, il ne se passait rien non plus mais on était mal à l'aise devant notre écran et on se disait qu'on n'aimerait pas être à la place des personnages. Ici, c'est tout l'inverse. Si l'histoire de Clophill intrigue comme déjà dit, ce sera bien le seul intérêt de Paranormal Diaries. On peut aussi ajouter le début de messe noire vers la fin mais qui n'aboutit à rien non plus niveau tension ou stress. Quand à la séquence finale dans laquelle deux de documentalistes retrouvent leur petite fille dans un état somnambulique (ce qui correspond à la jaquette en fait !), on se demande vraiment ce que ça vient faire ici. Bref, The Paranormal Diaries est un found-footage du pauvre, qui devrait durer 50 minutes de moins. 

* Disponible en DVD et BR chez FACTORIS FILMS

NOTE : 1/6


dimanche 21 septembre 2014

KINGDOM COME

KINGDOM COME
(Kingdom Come)

Réalisateur : Greg A. Sager
Année : 2014
Scénariste : Geoff Hart, Greg A. Sager, A. Jaye Williams
Pays : Canada
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Ry Barrett, Camille Hollett-French, Jason Martorino, Ellie O'Brien...


L'HISTOIRE : Des personnes se réveillent au sein d’un vieil hôpital psychiatrique ne sachant pas comment elles sont arrivées là. Alors qu’elles décident de chercher un moyen de s'enfuir, elles vont vite découvrirent que dans ces lieux froids et sinistres elles ne sont pas seules. Des forces surnaturelles rôdent et tentent de les en empêcher. Tandis que Sam et Jessica veillent sur la très jeune Celia, des tensions naissent dans le groupe. En se posant des questions les uns sur les autres, ils vont s’apercevoir que leurs passés sont liés et certains ne sont pas ce qu’ils prétendent être. Avec les forces du mal autour d’eux et des disparitions étranges, ils comprendront que dans ces lieux, rien ne paraît être ce qu’il est…

MON AVIS : En 2012, Greg A. Sager passe derrière la caméra et réalise Devil Seed, histoire de possession démoniaque qui n'est pas restée dans les mémoires mais qui s'avérait correcte et pas désagréable. On sentait que l'implication de Greg A. Sager était totale et qu'il avait une bonne culture cinématographique dans le genre puisque de nombreux clins d'oeil à des titres phares étaient présent dans son premier long métrage. Deux ans plus tard, il fait son retour avec Kingdom Come, qui, tout comme Devil Seed, aligne les références à d'autres oeuvres plus connues. Un hôpital désaffecté, des créatures ténébreuses ? On pense à L'échelle de Jacob ou Silent Hill entre autre. Ou à l'univers fantasmagorique de Clive Barker également. Cette ambiance poisseuse, ces décors cradingues, cette quasi absence de luminosité et ces monstres terrifiants sont d'ailleurs le point fort de Kingdom Come. On sent qu'un vrai travail a été fait pour créer un climat angoissant, sombre et glauque. Dommage que le scénario joue avec tous les clichés vus et revus et n'offre aucune originalité à son histoire. Dès le générique, j'avais déjà deviné le pot-aux-roses, impression confirmée par un flashback placé bien trop tôt et qui ne fera guère illusion auprès des amateurs. Même les "néophytes" dans le genre devraient deviner rapidement là où le film tente de nous emmener. Niveau suspense et intérêt, c'est donc raté à ce niveau. Les protagonistes jouent avec tous les stéréotypes également et deviennent rapidement détestables, n'impliquant jamais le spectateur dans leurs mésaventures. Seule Ellie O'Brien (la petite Célia) et la charmante Camille Hollett-French (Jessica) s'en tirent mieux et donnent un semblant d'épaisseur à leur personnage. Après une première partie qui fait très "Quatrième Dimension" (plusieurs personnes qui ne se connaissent pas se retrouvent dans un lieu inconnu et tentent de trouver une sortie) et qui joue avec les codes du thriller et du huis-clos, avec apparition de tensions entre les membres du groupe, disputes et bagarres (que du classique donc...), la suite bifurque vers le fantastique et l'horreur, donnant un peu plus de pêche à l'ensemble. Certains personnages voient leurs vraies natures ressurgir et semblent en proie à des cauchemars bien "réels" qui les plongent dans les tréfonds obscurs de leur âme. Le gore s'invite parfois, comme dans la séquence hommage au Maniac de William Lustig, dans laquelle un violeur voit ses anciennes victimes totalement dénudées venir se venger de manière plutôt brutale. Rêve ou réalité, la frontière semble mince. Plus le film avance, plus les personnages se découvrent des points communs avec des personnes qui leur semblaient totalement étrangères au départ, confirmant par la même occasion notre ressenti sur l'endroit où ils se trouvent (sans oublier l'indice donné par la tagline originale du film : "prepare to be judged"). D'étranges créatures font également leur apparition, sortes de démons à la Silent Hill comme dit précédemment. Des monstres au look plutôt réussi et qui semblent être sous la coupe d'un homme raffiné, parfaitement habillé, peigné, et qui en sait apparemment bien plus que quiconque ici. Il ne faudra pas longtemps pour qu'on devine de qui il s'agit réellement. Le final verse donc dans le fantastique le plus pur, avec quelques petites pirouettes scénaristiques qu'on avait également devinées depuis belle lurette. Kingdom Come se laisse regarder gentiment mais ne procure au final que peu de sensation, la faute à une trame trop prévisible et à des situations archi-connues. Reste un travail artistique sérieux et des effets de maquillages convaincants. Greg A. Sager reste un réalisateur à suivre mais il faudra qu'il parvienne à s'extirper des nombreuses références qui parsèment ses films et à développer sa propre identité, tout en demandant un peu plus d'originalité à ses scénaristes. 

* Disponible en DVD et BR chez Factoris Films

NOTE : 3/6



vendredi 19 septembre 2014

L'HOMME A LA TÊTE COUPÉE

L'HOMME A LA TÊTE COUPÉE
(Las ratas no duermen de noche)

Réalisateur : Juan Fortuny
Année : 1973
Scénariste : Juan Fortuny, Marius Lesoeur, H.L. Rostaine
Pays : France, Espagne
Genre : Policier, Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Paul Naschy, Silvia Solar, Olivier Mathot, Evelyne Scott, Claude Boisson...


L'HISTOIRE : Lors d'un cambriolage qui s'est mal passé, le chef de gang Jack Surnett est grièvement blessé par balle à la tête. Ses complices veulent le sauver coûte que coûte. Ils réquisitionnent un médecin alcoolique qui leur fait faire la connaissance d'un chirurgien expert dans les opérations du cerveau. Ce dernier a besoin d'un cerveau compatible pour effectuer des greffes. Comble de l'ironie, la seule personne ayant un taux de compatibilité adéquat est "le sadique", gangster et ennemi juré de Surnett...

MON AVIS : Commençons par avertir les lecteurs de ce blog que L'homme à la tête coupée est un production Eurociné ! Oui, ça calme d'entrée de jeu évidemment ! La célèbre firme française de Marius Lesoeur a produit bon nombre de films, tous genres confondus, qui s'apparentent plus au nanar qu'au chef-d'oeuvre, il faut bien le reconnaître. On citera pour mémoire leur titre culte, Le Lac des Morts-Vivants bien sûr ! L'homme à la tête coupée fait partie des nombreuses co-production franco-espagnole d'Eurociné et bénéficie de la présence de l'acteur Paul Naschy, célèbre comédien ibérique spécialisé dans les rôles de loups-garous entre autre. Je ne sais pas si le film dont on parle ici est un de ceux qu'il affectionne le plus (ça m'étonnerait fortement !), en tout cas, il a sûrement du se demander ce qu'il était venu faire dans cette galère. Vous me direz, il n'a pas grand chose à faire car une fois son cerveau endommagé, il reste allongé avec un bandage autour de la tête durant quasiment tout le film. Plutôt un rôle reposant donc. Ah oui, pour la petite histoire, j'ai visionné cette "oeuvre" vers 4h du matin, alors qu'il faisait trop chaud et que je n'arrivai pas à dormir, le trouvant sur le "replay" de Canal Satellite. Eurociné + Paul Naschy + film d'horreur. Il n'en fallait pas plus pour aiguiser ma curiosité, surtout que ce film ne m'était pas inconnu en terme de (triste) réputation mais je n'avais jamais eu l'occasion de le voir. C'est donc chose réparée. Etait-ce une bonne idée pour autant ? Je ne me suis pas rendormi, c'est déjà ça. Mais honnêtement, L'homme à la tête coupée n'a rien d'un bon film. Le réalisateur Juan Fortuny hésite constamment entre film policier et film d'horreur, le polar prenant d'ailleurs largement le pas sur l'aspect horrifique. Toute la crème des acteurs Eurociné est là, Olivier Mathot en tête, et l'entreprise dérive rapidement vers le nanar improbable, avec des situations exubérantes et non-sensiques, un comique involontaire, des "gueules" et des répliques hilarantes ou déprimantes au choix, et un sentiment de film ni fait ni à faire permanent qui s'empare de vous et ne vous lâche que lorsque débute le générique de fin. On en arrive presque à frôler l'amateurisme et j'imagine déjà la tête du spectateur lambda qui ne connaîtrait pas le "style Eurociné", s'attendant à voir un vrai film d'horreur, ce que suggère amplement le titre. A mettre au diapason de L'homme à la tête coupée, la longue séquence dans laquelle deux sbires de Surnett doivent kidnapper le "sadique" et trouver un moyen de lui couper la tête ! Hilarant et assez hallucinant. La dernière demi-heure n'est pas en reste non plus puisque l'opération est une réussite, laissant enfin Paul Naschy s'agiter devant la caméra. Telle la créature de Frankenstein, les instincts primaires et bestiales du "sadique" vont prendre possession de son corps et Naschy va se mettre à agresser quelques femmes ayant la malchance de se trouver dans les parages, toujours avec son bandage autour de la tête. Impayable. Je me demande en fait si la vocation première de L'homme à la tête coupée n'était pas de faire rire ? En tout cas, il y réussi plutôt souvent à défaut d'autre chose...

NOTE : 1/6


dimanche 31 août 2014

THE LAST DAYS ON MARS

THE LAST DAYS ON MARS
(The Last Days on Mars)

Réalisateur : Ruairi Robinson
Année : 2013
Scénariste : Clive Dawson
Pays : Angleterre, Irlande
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Liev Schreiber, Elias Koteas, Romola Garai, Olivia Williams, Patrick Joseph Byrnes...


L'HISTOIRE : L'équipage d'une mission spatiale sur Mars n'a plus qu'à attendre 19h avant de pouvoir enfin regagner la terre après six mois de recherche infructueuse sur une possible trace de vie sur la planète rouge. C'est alors que l'un des scientifiques découvre l'existence d'une bactérie. En voulant approfondir sa découverte sur le terrain, il est victime d'un accident. La mission de sauvetage va alors tourner au drame, le scientifique, déclaré mort, semblant avoir été infecté par cette bactérie qui défie les lois de la physique en lui redonnant la vie... et une bonne dose d'agressivité en prime. Les dernières heures sur Mars ne vont pas être de tout repos pour les membres de l'équipage...

MON AVISRuairi Robinson aime la science-fiction. Pour preuve, ses premiers courts-métrages prennent place dans ce genre populaire et apprécié. Le réalisateur cite d'ailleurs l'excellent The Thing ou L'invasion des profanateurs comme étant ses films de chevet. Quand il reçoit le scénario de Clive Dawson, mettant en scène un mission spatiale sur Mars se trouvant confrontée à une bactérie transformant l'équipage en zombie, il saute sur l'occasion et réalise donc son premier long métrage dans son genre favori. La planète rouge a souvent été le lieu d'action de nombreux films de S-F, je citerai à titre d'exemple Aelita (1924), The Angry Red Planet (1959), Robinson Crusoé sur Mars (1964), Total Recall (1990), Planète Rouge (2000), Doom (2005), Mission to Mars (2000), Stranded (2001) ou bien encore Ghosts of Mars (2001). On ne nommera pas les films dans lesquels les martiens débarquent sur notre charmante planète Terre tant ils sont légions. Bref, le but de Ruairi Robinson avec The Last Days on Mars est d'offrir aux spectateurs un film de S-F "old school" comme il le dit lui-même, tout en affichant clairement ses préférences cinématographiques. Pari réussi puisque son film se révèle plaisant, divertissant et joliment mis en scène. Certes, il n'a rien de franchement novateur ni de profondément original mais il séduit, notamment par ses superbes décors qui créent l'illusion (le tournage a été effectué en Jordanie dans des décors naturels ressemblant à s'y méprendre à ceux qui peut trouver sur Mars), par la qualité des costumes, par le design des vaisseaux de transports et de la station, qui donnent une vraie crédibilité à l'ensemble, ne jouant pas sur un aspect trop futuriste (le film étant censé se déroulé dans une quinzaine d'années environ dixit le réalisateur...) et se révélant donc proche des images que l'on peut voir à la télévision, ce qui permet une identification rapide et donc un ressenti réaliste. Le casting est lui aussi bien en place, avec un Liev Schreiber en tête d'affiche qui va voir son personnage prendre de plus en plus de place à l'écran au cours de l'aventure. Une aventure qui ne privilégie pas vraiment l'action mais plutôt l'ambiance, qui prend son temps, qui nous fait vivre avec ses héros le mal de l'espace, les désillusions d'une mission non réussie et les tensions qui peuvent se produire au sein d'un petit groupe enfermé six mois ensemble dans un climat inhospitalier et loin de chez lui. La contamination d'un des membres et sa transformation en zombie de l'espace dynamisera cette épopée martienne et la transformera en une sorte de huis-clos anxiogène dans lequel les héros devront lutter pour leur survie tout en étant obligé de prendre des risques réfléchis comme faire des allers-retours hors de la station par exemple. Le film réserve suffisamment de rebondissements pour nous tenir éveillé et nous distraire de façon convaincante. Certes, on pense à Alien, à Créature ou autres films mettant en scène les dangers de l'espace. Le film nous met d'ailleurs en garde contre les mystères de l'inconnu et cette soif de toujours vouloir en apprendre plus, quitte à faire de mauvaises rencontres. Un leitmotiv classique dans le cinéma de science-fiction, qui trouve dans The Last Days on Mars un autre réflecteur. Ruairi Robinson a donc rempli son contrat avec classe et élégance. Malgré un budget plutôt serré (soucis admirablement contourné par le réalisateur), malgré la présence de nombreux clichés et poncifs récurrents dans ce type de spectacle, le privant d'une vraie originalité comme déjà évoqué, et malgré le fait que le film ne fait jamais peur et aurait pu jouer d'avantage sur la notion de suspense ou de terreur, The Last Days on Mars marque pourtant des points dans d'autres registres et j'ai pris plaisir à le visionner. Le film ne restera pas inoubliable mais s'en tire avec les honneurs pour ma part et mérite d'être vu par les amateurs de S-F ou de la planète rouge. 

* Disponible en DVD et BR chez TF1 VIDEO

NOTE : 4/6



samedi 30 août 2014

WE ARE WHAT WE ARE

WE ARE WHAT WE ARE
(We are what we are)

Réalisateur : Jim Mickle
Année : 2013
Scénariste : Nick Damici, Jim Mickle
Pays : Etats-Unis, France
Genre : Horreur, Thriller, Cannibales
Interdiction : -12 ans
Avec : Bill Sage, Ambyr Childers, Julia Garner, Michael Parks, Jack Gore...


L'HISTOIRE : Les Parker sont connus dans le village pour leur grande discrétion. Derrière les portes closes de leur maison, le patriarche, Franck, dirige sa famille avec rigueur et fermeté. Après le décès brutal de leur mère, Iris et Rose, les deux adolescentes Parker,  se retrouvent avec de nouvelles responsabilités. Elles n’ont d’autre choix que de s’y soumettre sous l’autorité écrasante de leur père, déterminé à perpétuer une coutume ancestrale à tout prix…

MON AVIS :  Après avoir travaillé dans différents postes au sein des métiers du cinéma (département artistique, scénariste, effets visuels, gaffer, assistant-réalisateur…), Jim Mickle décide de passer derrière la caméra en 2006 avec Mulberry St, film horrifique mettant en scène une épidémie qui transforme les habitants de Manhattan en créatures assoiffées de sang. Il récidive en 2010 avec le très sympathique Stake Land, survival post-apocalyptique à base de vampires qui connut un franc succès en vidéo. Cette même année, il découvre le film mexicain Ne nous jugez pas de Jorge Michel Grau et tombe sous le charme de cette drôle de famille devant perpétuer une tradition ancestrale des plus curieuses. Il décide donc d’en faire un remake, mais de manière intelligente, ne se contentant pas de reprendre tel quel le scénario du film de Grau mais de l’adapter et d’en proposer une variation se démarquant assez largement du film original. C’est donc en 2013 qu’il offre aux spectateurs We are what we are, film qui fit sensation dans les divers festivals où il fût présenté, et notamment à Sundance, Deauville ainsi qu’à La Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes. La vision de We are what we are ne sera pas sans nous rappeler un autre film traitant lui aussi du sujet de la foi religieuse poussée à son extrême au sein d'une famille : je veux bien sûr parler de l'excellent Emprise de Bill Paxton, réalisé en 2001. Jim Mickle marche sur les traces de ce glorieux ainé et nous impose sa vision de l’obscurantisme religieux de manière très habile, son film étant bien plus un drame psychologique qu’un pur film d’horreur. Après une scène d’introduction qui nous met directement dans l’ambiance voulue, Jim Mickle prend le temps d’installer ses personnages et nous présente donc la famille Parker, dont on comprend rapidement que la vie est rythmée par la religion et que c’est cette dernière qui impose les lignes de conduite, que ce soit au père (superbement interprété par un Bill Sage qui livre une composition saisissante et terrifiante) ou aux enfants. Un petit garçon et ses deux sœurs plus âgées (personnages centraux interprétés avec grâce et talent par Ambyr Childers et Julia Garner), qui doivent s’imposer une période de jeun avant la fête de Pâques, célébration qui permettra à la famille Parker de respecter une antique tradition familiale datant de la fin du 18ème siècle et que chaque génération perpétue sans y trouver rien à redire. Petit à petit, le réalisateur nous délivre divers indices nous amenant à comprendre qu’une chose pas très catholique va se produire dans cette curieuse cellule familiale. Est-ce en rapport avec les nombreuses disparitions qui ont lieu dans la ville depuis quelques années ? Pourquoi la crue des eaux avoisinantes, passant par le domaine des Parker, fait ressortir du sol boueux des fragments d’ossements humains ? Qui est à l’origine des bruits et lamentations qui semblent émaner de la cave du père Parker ? Autant d’éléments qui crée un climat angoissant, une tension réelle, que vient amplifier le jeu des acteurs et les nombreux symboles religieux présents dans les images du film. Ne cédant jusqu'à présent jamais à l’horreur outrancière ou aux scènes chocs grand-guignolesques, Jim Mickle nous livre donc un drame oppressant, un thriller efficace qui joue sur les non-dits et la suggestivité. On est happé par la mise en scène et on a hâte qu’arrive le jour de Pâques pour en savoir plus sur cette tradition qu’on suppose être de nature culinaire. Le flash-back nous expliquant le point de départ de cette tradition est mis en juxtaposition des événements présents et accentue le climat malsain de l’œuvre. La tension monte encore d’un cran quand le médecin de la ville a de plus en plus de soupçons sur la famille Parker et on se demande vraiment comment tout cela va se terminer. Mal on s’en doute, ce qui ne sera pas peu dire. Il est alors assez regrettable que Jim Mickle se soit laissé aller à la surenchère gore dans le dernier quart d’heure. Alors que We are what we are jouait savamment avec l’ambiance et se focalisait d’avantage sur le jeu des acteurs pour faire naître un sentiment de répulsion / attraction sur le spectateur, le film bascule lors de son final dans la pochade sanglante peu crédible, amoindrissant de façon exponentielle la maîtrise de tout ce qui a précédé. Malgré ce défaut et cette mauvaise faute de goût (un comble pour ce film !), We are what we are reste un film à découvrir car il serait dommage de passer à côté de ses nombreuses qualités. 

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO

NOTE : 4/6