Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




mardi 25 juin 2013

THE BAY

THE BAY
(The Bay)

Réalisateur : Barry Levinson
Année : 2012
Scénariste : Michael Wallach
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Infection, Found footage
Interdiction : -12 ans
Avec : Kristen Connolly, Kether Donohue, Will Rogers, Christopher Denham...


L'HISTOIRE : Dans la baie du Maryland, une bactérie non identifiée contamine le lac et ceux qui s’en approchent. Bientôt, une petite ville situé le long de la baie est en proie à une terrifiante épidémie et les morts commencent à s'accumuler. Les autorités sanitaires restent impuissantes...

MON AVIS : Barry Levinson est principalement connu pour avoir mis en scène l'adolescence de Sherlock Holmes dans le très bon Le secret de la pyramide en 1985 et pour avoir traiter de l'autisme dans le non moins excellent Rain man. On lui doit également Good morning Vietnam, Bugsy, Toys ou Sphere. Je n'aurai jamais pensé le voir mettre en scène un film d'horreur et encore moins un "found footage", procédé cinématographique à la mode depuis le succès de Rec ou de Paranormal activity. C'est pourtant bel et bien ce qu'il nous propose avec The Bay. Et contre toute attente, le réalisateur nous gratifie d'un excellent film. Comme dans tout bon "found footage", on a droit à toute sorte de type d'images (scènes filmées au caméscope amateur, images internet, documentaire, webcam live, caméra de téléphone portable...) afin de rendre crédible et réaliste cette histoire de contamination des eaux d'une baie par un organisme vivant particulièrement coriace. On nous apprend que ces événements ont eu lieu en 2009 et que, bien sûr, les autorités ont étouffé l'affaire avant qu'une survivante ne décide de tout raconter au grand public grâce à des documents vidéos retrouvés. Et croyez-le ou non, mais dans The Bay, ça fonctionne ! On se met à y croire dur comme fer et on n'a qu'une envie à la fin du film, c'est de se ruer dans un magasin pour acheter de l'eau en bouteille ! Barry Levinson a parfaitement maîtrisé le déroulement de son histoire, a parfaitement imbriqué tous les éléments et a su faire évoluer les enjeux de manière crescendo afin de rendre son film tétanisant. Les scènes avec les victimes des parasites sont d'une efficacité redoutable et ça fait froid dans le dos. J'ai vraiment été happé par l'ambiance du film, je n'ai pas vu le temps passé et j'ai vraiment cru voir un "vrai" reportage, doublé d'un message écologique. Même si vous êtes réfractaire au "found footage", laissez une chance à The Bay car il est vraiment au dessus du lot.  

NOTE : 5/6



samedi 15 juin 2013

LA GUERRE DES GANGS

LA GUERRE DES GANGS
(Luca il contrabbandiere / Contraband / The smuggler)

Réalisateur : Lucio Fulci
Année : 1980
Scénariste : Ettore Sanzo, Gianni de Chiara, Giorgio Mariuzzo, Lucio Fulci
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -16 ans
Avec : Fabio Testi, Marcel Bozzuffi, Ivana Monti, Guido Alberti, Enrico Maisto...


L'HISTOIRE : A Naples, la contrebande de cigarettes fait marcher le pays et c'est Luca et son frère Micky qui tiennent la barre dans ce trafic juteux, tout en étant sous les ordres de Perlante. Après un incident lors d'une opération, Luca pense qu'un des contrebandiers, Sciarrino, les a trahit. Peu de temps après, Micky est assassiné et Luca n'a plus qu'une obsession : venger son frère. Il s'en prend à Sciarrino qui clame son innocence ; Luca va alors découvrir qu'un nouveau trafiquant est à Naples. Se faisant appeler "le Marseillais", ce dernier veut se livrer au trafic de drogue, ce qui n'est pas du tout approuvé par Luca et ses hommes. Bientôt, une véritable guerre des gangs va avoir lieu et les morts vont se compter par dizaine...

MON AVIS : Après L'Enfer des Zombies réalisé en 1979, Lucio Fulci abandonne pour un film l'univers horrifique qui le propulsa au rang de réalisateur culte. Avec La Guerre des Gangs, il met en scène un polar mafieux ultra-violent, qui ne lésine pas à faire gicler le sang lors des impacts de balles. Utilisant l'imagerie gore avec un talent indéniable, Lucio Fulci corse même son film en mettant au premier plan des scènes graphiques extrêmes, telle le sévice réservé par le Marseillais à une trafiquante de drogue qui verra son beau visage être défigurée au chalumeau ou une explosion de boîte cranienne très réussie ! Au milieu de tous ses excès sanguinolents, il y a Luca, magistralement interprété par Fabio Testi. Père de famille d'un petit garçon, accompagné d'une ravissante compagne, Luca est l'archétype du anti-héros. Pas foncièrement méchant, il est devenu contrebandier par nécessité, pour se sortir de sa vie misérable et pour faire vivre convenablement sa famille, quitte à risquer sa vie. Quand il apprend qu'un nouveau trafiquant souhaite importer de la drogue à Naples, sa première réaction sera de refuser catégoriquement une alliance, la drogue pouvant toucher les enfants napolitains. Un voyou au grand coeur donc, mais qui possède néanmoins une force de caractère bien trempé, tout comme il met au premier plan l'honneur et la fierté. Malmené à de nombreuses reprises, Luca connaîtra un parcours peu enviable avant de mener à bien sa vengeance. Ironie du sort, c'est un ex-Parrain, Don Morrone, qui viendra remettre de l'ordre dans la cité italienne lors d'un final cataclysmique, que n'aurait pas renié Sam Peckinpah et La horde sauvage. Bénéficiant d'une mise en scène inspirée, d'une très bonne partition musicale de Fabio Frizzi, d'un casting admirablement bien en place et surtout très crédible, La Guerre des Gangs est un polar de haut vol, un véritable western moderne qui prend place dans des décors de béton. Les hors-bord et les voitures ont remplacé les chevaux mais les gunfights et les duels restent les mêmes. Lucio Fulci s'amuse d'ailleurs avec cette imagerie et ce parallèle en faisant regarder continuellement à Don Morrone des westerns à la télé. Avec La Guerre des Gangs, Lucio Fulci prouve qu'il savait être à l'aise dans divers genres et son polar n'a rien à envier aux productions américaines. Un petit bijou âpre, sombre et violent, que l'éditeur The Ecstasy of Films nous permet d'acquérir dans un splendide écrin collector. A déguster et à savourer !

* Disponible en DVD et DVD COLLECTOR chez The Ecstasy of Films.

NOTE : 5/6



jeudi 13 juin 2013

L'ETRANGE VICE DE MME WARDH

L'ETRANGE VICE DE MME WARDH
(Lo strano vizio della signora Wardh)

Réalisateur : Sergio Martino
Année : 1971
Scénariste : Ernesto Gastaldi, Eduardo Manzanos Brochero, Vittorio Caronia
Pays : Italie, Espagne
Genre : Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec : Edwige Fenech, George Hilton, Ivan Rassimov, Manuel Gil, Conchita Airoldi...


L'HISTOIRE : Julie Wardh revient dans la ville de Vienne accompagnée de son mari, un homme d'affaires qui n'a guère le temps de s'occuper d'elle. Elle retrouve sa meilleure amie Carol, qui organise une soirée et lui présente son cousin, le beau George Corro. Ce dernier va rapidement devenir son nouvel amant. La soirée se passe bien jusqu'à ce que Julie croise le regard de Jean, son ancien amant avec qui elle entretenait des relations sadomasochistes. Ce dernier revient à la charge et tente de reprendre contact avec elle en lui envoyant des fleurs accompagnées de petits mots qui troublent la jeune femme. Dans le même temps, un dangereux maniaque assassine des femmes avec un rasoir. La police mène l'enquête mais ne trouve aucune piste. Julie Wardh devient la cible d'un maître-chanteur qui lui réclame une forte somme d'argent. Persuadée que c'est un tour de Jean, Carol décide de se faire passer pour Julie et va au lieu de rendez-vous donné par l'individu. Elle se fera assassiner à coups de rasoir. La terreur s'empare de Julie Wardh qui devient bientôt la nouvelle cible du mystérieux assassin...

MON AVIS : C'est avec L'étrange vice de Mme Wardh que Sergio Martino réalise son premier giallo.  Intrigue policière, assassin vêtu de noir et ganté, meurtres à l'arme blanche, érotisme, suspense, musique envoûtante et rebondissements multiples, tous les ingrédients sont réunis pour assurer la réussite du film. A la classique histoire policière qui nous fait nous questionner sur l'identité du meurtrier, Sergio Martino ajoute intelligemment une petite touche onirique bienvenue avec des séquences dans lesquelles le personnage tourmenté de Julie Wardh se met à repenser aux relations violentes et passionnelles qu'elle entretenait avec Jean. Ces scènes sortent du lot de par leur réalisation, avec l’utilisation du ralenti et autres procédés qui les rendent particulièrement fantasmagoriques. Julie Wardh est incarnée par l’ultra sexy Edwige Fenech qui porte littéralement le film sur ses épaules et n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle est terrorisée. Ce qui sera souvent le cas dans ce long métrage, devant subir les avances de Jean mais aussi les agressions du mystérieux tueur au rasoir, d'où une très bonne scène dans un parking souterrain. Le spectateur, qui mène lui aussi sa propre enquête, imagine savoir qui est le tueur avant que ce dernier ne supprime le personnage retenu, ce qui fait repartir le spectateur à zéro, et ce, jusqu'au dénouement final, qui nous fait penser au célèbre thriller réalisé en 1951 par le génial Alfred Hitchcock, L'inconnu du nord express.

NOTE : 5/6



mercredi 12 juin 2013

SCALPS

SCALPS
(Scalps)

Réalisateur : Fred Olen Ray
Année : 1983
Scénariste : Fred Olen Ray
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Possession
Interdiction : -12 ans
Avec : Jo-Ann Robinson, Richard Hench, Roger Maycock, Carol Sue Flockhart, Barbara Magnusson...


L'HISTOIRE : Un groupe d'étudiants en archéologie part effectuer des recherches dans une partie reculée du désert Californien. Dès leur arrivée au milieu de l'immense décor aride, les jeunes gens vont se sentir observés par une présence mystérieuse. Involontairement, ils vont perturber le sommeil ancestral d'un  démon indien surnommé Griffe Noire. Ce dernier va prendre possession de l'un d'eux et va se venger de ceux qui ont osé profaner sa terre sacrée. Une longue nuit d'horreur commence...

MON AVIS : Troisième film du prolifique Fred Olen Ray (+120 réalisations au compteur !), metteur en scène à la sinistre réputation de tâcheron du cinéma Bis, Scalps a fait les beaux jours des doubles-programmes VHS aux Etats-Unis, se taillant au passage une solide réputation auprès des fans. Inédit en France, on avait pu apercevoir des images de Scalps dans les magazines spécialisées et on avait même pu en voir des extraits via la compilation horrifique sortie sous le titre de Terror Tape. L'éditeur Uncut Movies l'a depuis sorti en DVD et en version intégrale en plus. Revu trente ans après sa réalisation, Scalps a fortement vieilli et tout le film est solidement ancré dans les 80's. Ne vous attendez pas à un film d'horreur excessif au niveau gore car Scalps se montre relativement soft en terme de violence visuelle, si ce n'est une décapitation et surtout, LA fameuse séquence du scalp, avec égorgement en préambule puis prélévement du scalp en gros plan. Les effets-spéciaux sont particulièrement efficaces durant cette scène qui fera la joie des amateurs. Mais avant de voir tout celà, il faudra tenir un peu plus d'une heure durant laquelle, admettons-le, il ne se passe pas grand chose. Filmé dans des décors naturels, ces derniers nous font souvent penser au film La Colline a des Yeux de Wes Craven, avec ce désert aride et ses collines qui surplombe le paysage. L'impression que quelque chose guette nos six apprentis archéologues nous ramènent également à ce film, tout comme le long trajet en voiture, l'arrêt à la station-service ou les recommandations d'un vieil indien qui met en garde le petit groupe sur les dangers d'aller piller ce qui ne leur appartient pas. Le réalisateur s'amuse aussi à brouiller les pistes avec le personnage de D.J., jeune fille un peu perturbée et qui semble avoir une affection particulière pour les indiens. On se dit que l'esprit de Griffe Noire va la choisir mais non, raté, ce sera un autre personnage qui va se voir posséder par le cruel démon scalpeur. Les trente dernières minutes du film vont alors gagner en rythme et en intérêt, même si l'ambiance instaurée auparavant n'était pas désagréable. Plus nerveux, plus gore, Scalps devient plus divertissant et fini par remporter notre adhésion, ce qui n'était pas gagné au départ. Certaines idées m'apparaissent encore incompréhensibles (l'homme à tête de lion, ça sert à quoi ? une autre représentation d'un démon indien ?) mais dans l'ensemble, et pour peu qu'on garde bien en tête que c'est un pur produit fauché des 80's et qu'on soit assez indulgent, ça passe plutôt pas mal. Sans être un bon film, loin s'en faut, Scalps possède un charme rétro certain et se laisse voir tranquillement. A noter la présence de Forrest J. Ackerman et de Carole Borland (vue dans La Marque du Vampire) en guest-stars...

NOTE : 3/6



mardi 11 juin 2013

LA CHOSE

LA CHOSE
(The Deadly Spawn)

Réalisateur : Douglas McKeown
Année : 1983
Scénariste : Douglas McKeown
Pays : Etats-Unis
Genre : Gore, Science-Fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Charles George Hildebrandt, Tom DeFranco, Richard Lee Porter, Jean Tafler...


L'HISTOIRE : L'écrasement d'une météorite sur la Terre déclenche une invasion de créatures extra-terrestres belliqueuses dans une petite ville des Etats-Unis. Ayant élu domicile dans la cave d'une maison, les créatures vont s'attaquer aux résidents avant de sévir alentour. Un jeune garçon, passionné de cinéma fantastique, découvre que les aliens sont aveugles...

MON AVIS : Sortie en VHS en France sous le titre de La Chose (à ne pas confondre avec le film de John Carpenter), ce long métrage est plus connu sous son titre américain de The Deadly Spawn. Cest une petite série B, voire Z des 80's, ayant acquis un statut d'oeuvre culte grâce au look de sa créature principale, qui ressemble à s'y méprendre à des pénis dentés baveux ! Tout comme ses petits rejetons d'ailleurs, qui ne manqueront pas de grossir à chaque repas sanglant pour atteindre des tailles impressionnantes. Tourné avec un budget dérisoire et composé d'acteurs n'ayant pas d'expérience, le film de Douglas McKeown est franchement mauvais tant l'ensemble respire l'amateurisme le plus complet. Le casting est désolant et tout le monde joue comme des pieds ; les dialogues sont consternants ; la majorité des séquences ne servent qu'à meubler pour atteindre une durée correcte (78 minutes environ) et provoquent plus l'ennui qu'autre chose. La mise en scène est passable, monotone et fait encore une fois très amateur. Heureusement, au milieu de tout ça, il y a cette créature improbable qui donne naissance à de multiples petites larves aux dents acérés et tout ce beau monde venu de l'espace assurera le spectacle. Quand ils se retrouvent à l'écran, les aliens nous offrent quelques séquences jubilatoires et surtout très gore, n'hésitant pas à arracher des bras, manger des têtes, sortir d'un ventre ou dévorer la peau d'un visage ! Le sang coule à flot et c'est tant mieux. Séquence mémorable, l'attaque du groupe de mamies par les larves de différentes tailles qui est à mourir de rire. Le look de la créature souveraine est effectivement culte et on n'a qu'une envie : qu'elle bouffe de l'humain ! Le final nous réserve également une surprise de taille, je n'en dis pas plus pour ceux qui n'ont pas vu le film. Bref, The Deadly Spawn est un nanar (navet ?) indépendant sans le sou, qui a néanmoins su mettre le paquet au niveau des effets-spéciaux. Ces derniers utilisent le bon vieux système D, mais ça fonctionne plutôt bien et ça reste la principale source de distraction parce que le reste, aie, aie, aie...

NOTE : 2/6



lundi 10 juin 2013

L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL

L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL
(L'uccello dalle piume di cristallo)

Réalisateur : Dario Argento 
Année : 1970
Scénariste : Dario Argento
Pays : Italie, Allemagne
Genre : Giallo
Interdiction : -12 ans
Avec :  Tony Musante, Suzy Kendall, Enrico Maria Salerno, Eva Renzi, Umberto Raho...


L'HISTOIRE : En rentrant chez lui tard dans la nuit, l'écrivain Sam Dalmas est le spectateur de l'agression de Monica Ranieri par un individu vêtu de noir et ganté, dans le hall d'une galerie d'art. Témoin capital dans cette affaire, il est questionné par l'inspecteur Morosini, qui a déjà fort à faire avec un maniaque qui trucide des jeunes femmes et fait régner la terreur dans la ville. Persuadé que sa mémoire lui cache un détail important, Sam Dalmas va mener sa propre enquête, quitte à devenir une victime potentiel du psychopathe...

MON AVIS : Avec son premier long métrage, Dario Argento frappe un grand coup et L'oiseau au plumage de cristal sera un énorme succès en Italie. Succès amplement mérité d'ailleurs puisque ce Giallo (un polar très codifié misant sur le suspense) fait preuve d'une maîtrise totale, que ce soit en terme de mise en scène, de suspense ou de retournement de situation. L'enquête de Sam Dalmas, aidé par l'inspecteur de police, se révèle passionnante et Argento, en très habile manipulateur, s'amuse à brouiller les pistes et à jouer avec le non-vu pour mieux nous mener en bâteau. A ce titre, la séquence d'agression dans la galerie d'art est un petit bijou d'inventivité et de technicité. On retrouve déjà dans ce premier film tout ce qui fera le cinéma de Dario Argento par la suite : mouvement de caméra savemment orchestré, suspense à couper au couteau, travail intense sur les décors et le jeu de lumière, scènes de meurtres violentes et esthétiques, utilisation adéquate de la musique. On notera que le meurtre dans une cabine téléphonique, exécuté avec une lame de rasoir, a certainement marqué Brian de Palma car les similitudes entre cette séquence d'Argento et le meurtre d'Angie Dickinson dans Pulsions sont plus que troublantes. Argento aime également utiliser un personnage somme toute quelconque (un écrivain dans L'oiseau au plumage de cristal, un aveugle dans Le chat a neuf queues, un pianiste dans Les frissons de l'angoisse...) pour lui faire endosser le costume d'enquêteur. Un moyen de mieux nous faire participer à l'histoire puisque ces individus pourraient très bien être n'importe lequel d'entre-nous. On vit alors la progression de l'enquête avec le personnage, on cherche avec lui quel pourrait bien être ce détail qui viendrait tout éclaircir, on tente tout comme lui de faire appel à notre mémoire visuelle pour savoir où le réalisateur a réussi à nous duper. Et quand on croit avoir la solution, Argento nous assène un revirement qu'on n'a pas vu venir ! Amateur de film policier à énigmes, L'oiseau au plumage de cristal vous comblera donc d'aise de par ses nombreuses qualités. Une vraie réussite, qui supporte plusieurs visions, preuve du talent de Dario Argento.

NOTE : 5/6




dimanche 9 juin 2013

CONAN

CONAN
(Conan the Barbarian)

Réalisateur Marcus Nispel 
Année : 2011
Scénariste : Thomas Dean Donnelly, Joshua Oppenheimer, Sean Hood
Pays : Etats-Unis
Genre : Heroïc-Fantasy
Interdiction : -12 ans
Avec : Jason Momoa, Stephen Lang, Ron Perlman, Rachel Nichols, Rose McGowan...


L'HISTOIRE : Après avoir vu son père être tué par Kalar Zhym, chef d'une horde de guerriers venu récupérer la dernière partie d'un masque magique censé lui apporter un pouvoir absolu, le jeune Conan n'aura plus qu'un but dans la vie : retrouver le meurtrier et venger son père. Sa quête va le conduire à travers de nombreuses contrées et il va devoir affronter de multiples dangers avant d'atteindre son but. Le temps lui est compté car Kalar Zhym a découvert la cachette de Tamara, dernière descendante d'une lignée de Necromancien, dont le sang pur va servir à activer les pouvoirs du masque...

MON AVIS : Quand Marcus Nispel (réalisateur du remake de Massacre à la tronçonneuse en 2003, de Pathfinder en 2007 et de Vendredi 13 en 2009) a annoncé son intention de réaliser un nouveau Conan, les critiques n'ont pas tarder à fuser de toute part. Comment serait-il possible de rivaliser avec Conan le Barbare de John Milius ? Comment faire oublier Arnold Schwarzenegger ? Comment apporter un souffle épique sans la partition de Basil Poledouris ? Personnellement, j'étais plutôt confiant car le réalisateur a prouvé qu'il savait manier une caméra et il avait déjà abordé l'Héroïc-Fantasy avec Pathfinder et ses combats de vikings. Qui plus est, il semblait impossible de faire plus mauvais que le Conan le Destructeur de Richard Fleischer. Bref, c'est en faisant abstraction du classique de 1982 que je m'engageais dans la vision de Conan, version 2011. J'en attendais un spectacle bien bourrin, avec de l'action et de l'aventure, avec de nombreux combats sanglants, avec une jolie demoiselle à sauver, avec des méchants et des monstres à combattre, le tout dans de somptueux paysages. Résultat à la fin du film : quasiment toutes mes attentes ont été comblées ! Si Conan n'est pas le film du siècle ni le meilleur film d'Héroïc-Fantasy qu'on ait vu sur un écran, il faut quand même être très difficile ou vouloir absolument le comparer avec le film de John Milius pour ne pas y prendre du plaisir. L'acteur Jason Momoa, dôté d'une carrure plus qu'athlétique, interprète un Conan réaliste et bien en place. Des muscles, de la force brute, un certain charisme et une propention à massacrer ses ennemis qui fait plaisir à voir. Conan n'hésite jamais à pourfendre ses adversaires ou à leur infliger de graves blessures, le tout avec moult gerbes de sang. Marcus Nispel a réalisé un spectacle barbare où les coups font mal et traduisent bien la férocité qui régnait en ces temps anciens. Notre aventurier se déplace dans de superbes paysages et visuellement, le film est plutôt réussi malgré quelques CGI de moindre qualité. J'aurai aimé avoir un bestiaire plus étoffé mais j'ai du me contenter d'une pieuvre géante et d'hommes des sables. C'est déjà ça. J'ai apprécié toute l'introduction sur la jeunesse de Conan, qui m'a rappelé celle de Léonidas dans 300. Rachel Nichols interprète la jolie demoiselle en détresse et elle s'en sort bien, son destin n'étant pas de tout repos. L'action prédomine et on n'a que peu de temps pour s'ennuyer. La mise en scène se veut moderne, parfois un peu trop (ralentis, montage rapide) mais dans l'ensemble, c'est du bon divertissement. Conan vaut bien mieux que sa triste réputation et si on ne s'arrête pas à détailler tout le film pour y trouver des défauts histoire de le descendre, on passe avec ce film un moment agréable, barbare et distrayant. 

NOTE : 4/6



samedi 8 juin 2013

GHOST RIDER : L'ESPRIT DE VENGEANCE

GHOST RIDER : L'ESPRIT DE VENGEANCE
(Ghost Rider : Spirit of Vengeance)

Réalisateur : Mark Neveldine, Brian Taylor  
Année : 2011
Scénariste : Scott M. Gimple, Seth Hoffman, David S. Goyer
Pays : Etats-Unis, Emirats Arabes Unis
Genre : Fantastique
Interdiction : /
Avec : Nicolas Cage, Violante Placido, Ciarán Hinds, Idris Elba, Fergus Riordan...


L'HISTOIRE : Danny, jeune garçon porteur d’une prophétie, suscite la convoitise de Roarke, un homme mystérieux possédant de grands pouvoirs. Un prètre fait alors appel à Johnny Blaze pour se lancer à la recherche de l’enfant en lui proposant comme récompense de le libérer de son alter ego, le Ghost Rider. Poussé par le désir de lever sa malédiction et celui de sauver le garçon, le Rider parviendra-t-il à s’affranchir de la menace de Roarke ?

MON AVIS : J'adore le personnage du Ghost Rider, dont je suivais les péripéties en bande-dessiné dans les années 80. Pensez-vous : un motard à tête de mort entouré par les flammes de l'Enfer, je ne pouvais qu'accrocher à cette création Marvel. Le premier Ghost Rider, sorti en 2007, m'avait paru sympathique malgré la nuée de mauvaises critiques qui le précédait. Je me doutait bien que je n'allais pas voir un film cérébral possédant un scénario super élaboré donc le côté fun de l'entreprise associé à des effets-spéciaux plutôt réussi qui donnaient vie à mon héros infernal m'a laissé sur une bonne impression. Ce second volet voit sa mise en scène confiée aux réalisateurs de Hyper Tension et de Hyper Tension 2, films d'action survitaminés avec Jason Statham. Résultat : un film plus dynamique, plus fun, plus musclé, plus crétin aussi diront certains mais ce côté "on fait ce qu'on veut et comme on le veut" est parfaitement assumé et franchement, on a au final un divertissement pas prise de tête qui m'a bien amusé et m'a fait passer un bon moment de détente. Nicolas Cage cabotine toujours autant, voire plus que d'habitude et certaines de ses mimiques sont assez hallucinantes, l'acteur partant en totale roue libre, allant vers les limites du ridicule parfois mais qu'importe. Les apparitions du Rider sont toujours aussi excellentes, et malgré un changement de moto (plus maniable pour l'acteur mais je préfère la Chopper du premier !), on en a pour son argent niveau action et coup de chaînes enflammées. Le scénario ne fait toujours pas dans la dentelle et c'est tant mieux ! Cette fois, on a carrément donné pour mission au Rider de sauver le fils du Diable des griffes de son père ! Pas de limite pour le duo Mark Neveldine / Brian Taylor : autant y aller à fond et à verser dans la pure série B décomplexée ! Cerise sur le gâteau, la présence anecdotique mais toujours sympathique de notre Christophe Lambert national dans le rôle d'un curieux moine dont le visage est recouvert d'écritures bibliques. Bref, Ghost Rider : L'esprit de Vengeance se fera très certainement "tarter" par un maximum de gens mais en ce qui me concerne, j'ai eu le spectacle auquel je m'attendais et je le reverrai avec grand plaisir quand j'acheterai le Blu-Ray 3D. Un film de déconnade qui ne se prend jamais au sérieux, possède des idées farfelues et utilise à bon escient son charismatique protagoniste. A ranger à côté de Hell Driver !

NOTE : 4/6



vendredi 7 juin 2013

ANTIVIRAL

ANTIVIRAL
(Antiviral)

Réalisateur : Brandon Cronenberg  
Année : 2012
Scénariste : Brandon Cronenberg
Pays : Canada
Genre : Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Caleb Landry Jones, Sarah Gadon, Malcolm McDowell, Joe Pingue...


L'HISTOIRE : La communion des fans avec leurs idoles ne connait plus de limites. Syd March est employé d’une clinique spécialisée dans la vente et l’injection de virus ayant infecté des célébrités. Mais il vend aussi ces échantillons, pour son propre compte, à de puissantes organisations criminelles. Sa méthode pour déjouer les contrôles de la clinique : s’injecter les virus à lui-même. Mais ce procédé va s’avérer doublement dangereux : porteur du germe mortel ayant contaminé la star Hannah Geist, Syd devient une cible pour les collectionneurs...

MON AVIS : Cronenberg. Un nom bien connu des amateurs de cinéma d'horreur et même de cinéma tout court, tant la filmographie du canadien David Cronenberg a évolué au fil du temps et s'est mis à toucher un public bien plus large avec ses dernières oeuvres. Antiviral est le premier long métrage de son fils, Brandon Cronenberg. La lecture du synopsis nous fait dire immédiatement que le fiston a bien ingurgité la première partie de l'oeuvre de son père (Rage, Chromosome 3, Frissons, Vidéodrome, Scanners) et que les centres d'intérêt de ce dernier (la chair, la mutation, l'oganique, la dégénérescence physique) se retrouvent dans Antiviral. Ce n'est pas faux mais Brandon Cronenberg ne se contente pas d'être un "David Cronenberg Bis". Il nous propose avec Antiviral un film assez difficile d'accès, au rythme particulièrement lent, contemplatif et il faudra être dans de bonnes dispositions pour le visionner. Le scénario est vraiment très intéressant et cette satire du monde des célébrités est bien trouvée. Imaginez un peu : les fans vont jusqu'à s'injecter des virus de maladies contractés par leurs idôles, afin d'être "en phase" avec elles, de ressentir ce qu'elles ressentent. De la science-fiction réaliste qui apparaît en fait peu éloigné de la réalité puisqu'un fan a été jusqu'à acheter le mouchoir de Britney Spears dans lequel la star s'était mouchée. Pourquoi pas alors aller jusqu'à s'injecter le rhume de tel star ou l'herpès labial contracté par une autre ? Avec une mise en scène sobre, épurée, avec un sens du décorum particulier, très froid, très médical, Antiviral parvient à nous intéresser à ce drôle de phénomène de mode et à la vie du personnage principal, particulièrement bien interprété par l'acteur Caleb Landry Jones, dont la blancheur de peau et les tâches de rousseur font qu'il n'a pas à aller chercher bien loin pour nous faire croire qu'il est malade et contaminé. D'autres idées incroyables parsèment le film, comme cette viande fabriquée avec l'aide des cellules des stars ! L'anthropophagie n'est pas loin ! Antiviral est donc un voyage plus expérimental que cinématographique, apre et assez glacial, glauque et dérangeant, qui ne tente jamais de satisfaire le plus grand nombre et qui risque vraiment de faire fuir la plupart des spectateurs. C'est l'antithèse totale d'un blockbuster. Le film est certes imparfait, ennuie quelquefois avec des longueurs qui ne font pas avancer l'histoire. L'ombre de David Cronenberg pèse également sur les épaules du jeune réalisateur, mais en utilisant approximativement les mêmes thèmes, la comparaison était inévitable. En tout cas, Antiviral est un film courageux, méritant, visuellement très soigné et qui laisse espérer un beau futur pour Brandon Cronenberg s'il parvient à s'extraire des influences de papa. 

* Disponible en DVD et BR chez TF1 VIDEO

NOTE : 4/6



jeudi 6 juin 2013

FATHER'S DAY

FATHER'S DAY
(Father's Day)

Réalisateur : Adam Brooks, Jeremy Gillespie, Matthew Kennedy, Steven Kostanski, Conor Sweeney  
Année : 2011
Scénariste : Adam Brooks, Jeremy Gillespie, Matthew Kennedy, Steven Kostanski
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Trash, Gore, Action
Interdiction : -16 ans
Avec : Adam Brooks, Matthew Kennedy, Conor Sweeney, Amy Groening, Mackenzie Murdock...


L'HISTOIRE : Depuis le meurtre atroce de son père, Ahab vit reclus en marge de la société. Traumatisé, il est depuis obsédé par la traque du tueur, un dénommé Fuchman, serial killer aux centaines de morts qui sévit chaque année à l’occasion de la Fête des Pères. Le grand jour approchant, Ahab se prépare à un face à face impitoyable pour venger la mort de son géniteur. Il sera secondé par sa soeur Chelsea, le père John Sullivan et Twink, un adolescent gay et décalé...

MON AVIS : Quand on voit le logo Troma Films sur une affiche, on sait généralement à quoi s'en tenir ! La célèbre firme de Lloyd Kaufman, créé dans les années 70, a pour vocation la production de films de série B, voire Z à très petit budget et qui contiennent comme principaux ingrédients du sexe, de la violence, de l'humour noir et du politiquement incorrect. Parmi les films phares de la Troma, on trouve The Toxic Avenger, Atomic Collège, Surf Nazis must die, Sgt. Kabukiman N.Y.P.D, Mother's DayTroméo et JulietteCannibal the Musical !, Decampitated et plus récemment Poultrygeist ou Tales From The Crapper. Avec Father's Day du collectif Astron-6, c'est un nouveau délire trash qui vient s'ajouter à la longue filmographie de la firme américaine et les fans purs et durs des productions Troma seront largement comblés. Les autres risquent d'être plus que surpris et d'avoir les yeux révulsés et l'estomac retourné en se demandant comment on peut produire ou réaliser ce genre de long métrage sans avoir l'esprit dérangé ! Father's Day est un véritable foutoir frappadingue qui mélange tout et n'importe quoi dans une bonne humeur communicative. Parmi les réjouissances, vous trouverez de l'action, des flingues, de la vengeance, un héros pendant masculin du personnage interprété jadis par Christina Lindberg dans Thriller - Crime à froid, des numéros de strip-teases, des filles à gros seins, du sirop d'érable, une tronçonneuse, la ravissante et diablement sexy Amy Groening, un tueur de la fête des pères sodomite et cannibale, qui viole et massacre des pères de famille justement, des scènes gore bien dégeulasses, un headcrushing jubilatoire, du sexe, des rapports sexuels consanguins (mais bon, on le comprend le héros, sa soeur, elle est trop bonne et puis il a une bonne excuse, vous verrez par vous même !!), un prètre homosexuel qui renie Dieu, Dieu lui-même (interprété par Lloyd Kaufman !), le Paradis et l'Enfer, de la bonne musique, une ambiance très Grindhouse, j'en passe et des meilleurs ! Un patchwork d'influences qui se téléscopent dans une réalisation déjantée qui n'hésite pas à aller jusqu'au bout du délire et qui verse donc dans le trash assumé et revendiqué ! Le tout réalisé avec peu d'argent (10,000 $ apparemment) mais avec beaucoup de passion et d'envie de bien faire. Réservé à un public averti, Father's Day n'est pas à mettre devant tous les yeux mais les amateurs de spectacle déviant seront de la fête. Personnellement, je me suis bien marré devant ce show décomplexé et bien bourrin. Il y a des défauts, un rythme assez soutenu mais pas toujours, des acteurs dont la plupart s'en sortent correctement et d'autres moins bien. A titre de comparaison, The Toxic Avenger est nettement plus maitrisé et possède un rendu bien plus pro que Father's Day. Mais devant la crudité de certaines séquences et le jusqu'au-boutisme de l'oeuvre, associé à une bonne dose d'humour et de non-conformisme, on ne peut que s'incliner et il serait dommage de passer à côté !

* Disponible en DVD et combo DVD + BR chez Elephant Films

NOTE : 4/6



mercredi 5 juin 2013

EDWARD AUX MAINS D'ARGENT

EDWARD AUX MAINS D'ARGENT
(Edward Scissorhands)

Réalisateur : Tim Burton 
Année : 1990
Scénariste : Caroline Thompson  
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique
Interdiction : /
Avec : Johnny Depp, Winona Ryder, Dianne Wiest, Kathy Baker, Vincent Price...


L'HISTOIRE : Edward n'est pas un garçon ordinaire. Création d'un inventeur, il a reçu un cœur pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant d'avoir pu terminer son œuvre et Edward se retrouve avec des lames de métal en guise de mains. Quand une représentante en produits cosmétiques le découvre et le ramène chez elle, elle ne se doute pas qu'elle va transformer la vie d'Edward mais également celle de sa famille et celle du voisinage...

MON AVIS : Considéré comme le chef-d'oeuvre de Tim Burton, Edward aux mains d'argent est un petit bijou cinématographique, un diamant sculpté par un orfèvre, une oeuvre atypique qui mêle dans une totale cohésion la comédie, l'humour, mais aussi la poésie, l'amour et la tragédie. Les aventures et mésaventures de ce garçon pas comme les autres nous émerveillent à chaque instant et on se laisse bercer par les images qui composent ce conte de fée moderne, elles-mêmes magnifiées par la sublime partition musicale composée par Danny Elfman. La séquence de "la danse sous la neige", accompagnée avec le thème musicale The ice dance, est un pur moment d'émotion et jamais Wynona Ryder n'a été aussi belle. L'univers de Tim Burton a trouvé ici un écrin magnifique et son Edward ne pouvait être interprété que par Johnny Depp, assurêment l'un des meilleurs acteurs de la nouvelle génération. Ne prononçant quasiment aucune parole, l'acteur livre une splendide composition et parvient à rendre plus qu'attachant son personnage, qu'on a envie de défendre et de protéger. Traitant de la différence et de l'acceptation de l'autre quand il n'est pas conforme à la masse, Edward aux mains d'argent délivre son message de paix et de tolérance avec conviction et humour. Personnage "Frankenstenien", Edward se verra, comme la créature interprété par Boris Karloff, rejeté et conspué par la foule pour sa différence. La satire est douce-amère puisqu'au départ, Edward était accueilli avec joie par les habitants du quartier, heureux d'avoir un "nouveau jouet" a étudier. Une fois bien essoré, il n'y a plus qu'à jeter la trouvaille à la poubelle. L'hypocrisie dans toute sa splendeur. Le final, tragique à souhait, nous touche au plus profond et on aurait aimé que la romance entre Edward et la jolie Wynona fonctionne. Mais comme dans toute tragédie, les histoires d'amour finissent mal. Cerise sur le gâteau, la présence du grand Vincent Price dans le rôle du créateur d'Edward, pour ce qui sera sa dernière apparition dans un long métrage. Féérique, magique, envoûtant, Edward aux mains d'argent est un très beau film dont chaque vision procure le même plaisir intense...

NOTE : 6/6



mardi 4 juin 2013

LE JOUR OU LA TERRE S'ARRÊTA (2008)

LE JOUR OU LA TERRE S'ARRÊTA
(The Day the Earth Stood Still)

Réalisateur : Scott Derrickson  
Année : 2008
Scénariste : David Scarpa 
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Keanu reeves, Jennifer Connelly, Kathy Bates, Jaden Smith, John Cleese, Jaden Smith...


L'HISTOIRE : L'arrivée sur Terre de Klaatu, un extraterrestre d'apparence humaine, provoque de spectaculaires bouleversements. Tandis que les gouvernements et les scientifiques tentent désespérément de percer son mystère, une femme, le docteur Helen Benson, parvient à nouer un contact avec lui et à comprendre le sens de sa mission. Klaatu est là pour sauver la Terre... avec ou sans les humains…

MON AVIS : 1951. Robert Wise réalise Le jour où la terre s’arrêta, film devenu un vrai classique de la science-fiction et qui nous présentait le personnage de Klaatu, messager de l’espace venu avec son robot géant Gort pour nous avertir que la situation sur Terre devenait impossible à gérer et que nous, humains, montrions beaucoup trop d’irrespect envers notre planète. Un message pacifiste et des aliens non belliqueux, voilà qui avait de quoi être original en cette décennie 50’s où les extra-terrestres étaient plutôt du genre menaçants. Le remake de Scott Derrickson (Hellraiser 5 - inferno, L’exorcisme d’Emily Rose, Sinister) reprend dans ses grandes lignes la trame du film original tout en y apportant quelques changements pour être en adéquation avec les préoccupations écologiques de notre époque. Niveau acteur, Keanu Reeves s’en sort plutôt bien ; il réussi même l’exploit d’être encore moins expressif que le robot Gort lui-même ! Aucune émotion ne vient ternir son visage, rigide comme une statue de cire. C’est assez hallucinant cette fixité du visage, du regard. Son interprétation de Klaatu est loin d’être honteuse. Elle diffère de celle du film de 1951 mais n’est pas inintéressante. On regrettera par contre la mise en avant du jeune garçon interprété par Jaden Smith, le fils de Will Smith. Je ne sais pas pourquoi dans les films actuels, il faut impérativement mettre un enfant dans l’histoire ; en tout cas, les séquences où il intervient sont d’une banalité affligeante et tire le film vers le bas. On n’a qu’une envie, que sa belle-mère, jouée par la toujours délicieuse Jennifer Connelly, lui en mette une pour de bon et qu’il se taise à tout jamais. Si le début du film parvient à nous convaincre et se révèle même bien foutu, il est dommage que tout ça s’enlise au fur et à mesure de la progression. Même Gort, censé être l’attraction principale, se trouve relégué en second plan. Avec un look rappelant celui qu’il avait en 1951 (mais en moins réussi quand même malgré les images de synthèses actuels, comme quoi…), Gort reste bien trop en retrait pour attirer notre attention, si bien qu’on finit même par oublier son existence avant de le revoir dans une séquence riche en effets-spéciaux. Au final, Le jour où la terre s’arrêta version 2008 n’est pas le grand spectacle attendu ; Il reste un film de SF sympathique mais trop de maladresses et de lourdeurs l’empêchent de se hisser au niveau d’une franche réussite et on ressort assez déçu de sa vision.

NOTE : 2/6



lundi 3 juin 2013

LA REINE DES REBELLES

LA REINE DES REBELLES
(Belle Starr)

Réalisateur : Irving Cummings 
Année : 1941
Scénariste :  Lamar Trotti
Pays : Etats-Unis
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : Randolph Scott, Gene Tierney, Dana Andrews, Shepperd Strudwick...


L'HISTOIRE : Après avoir tout perdu pendant la guerre de Sécession, Belle se joint à une troupe de rebelles commandée par le capitaine sudiste Sam Starr. Très vite, elle se fait remarquer pour son courage et sa détermination, devenant ainsi une héroïne de la résistance envers les confédérés...

MON AVIS : Réalisé en 1941 par Irving Cummings, La reine des rebelles apparaîtra aux yeux des fans du genre comme un simple petit western typique des années 40, agréable et divertissant, qui ne sort pas vraiment du lot mais qui possède quelques atouts non négligeable qui font qu'on s'en souvient. On attribue généralement à ce film de mauvaises critiques, mettant en avant le manque de fougue et de passion du personnage principal, Belle Starr, pendant féminin du fameux Jesse James. D'autres reproches sont également fait à ce western, comme une réalisation un peu mièvre, un Randolph Scott transparent, une romance pas assez enflammée et des scènes d'action un peu molassonnes. Pour ma part, j'ai plutôt apprécié La reine des rebelles, pour le côté nostalgique de l'oeuvre, pour son Technicolor flamboyant, pour ses beaux sentiments, pour la détermination de l'héroïne à rester camper sur ses convictions, quitte à risquer sa vie. Il est vrai que le destin de Belle Starr aurait certainement trouvé un plus bel écrin dans les mains d'un John Ford ou d'un King Vidor. La reine des rebelles manque il est vrai d'un certain panache et cette histoire mettant en vedette une femme devenue une icône du sud des Etats-Unis aurait mérité un traitement plus frontal ainsi qu'un développement plus approfondi du caractère de chaque personnage clé. Malgré celà, le film a fonctionné sur moi et je l'ai trouvé attachant. Il faut dire que Belle Starr est interprétée par la sublime Gene Tierney, certainement l'une des cinq plus belles actrices du cinéma. Encore débutante (elle n'a que trois films à son actif quand elle tourne La reine des rebelles), Gene Tierney était peut-être un peu trop inexpérimentée pour interpréter cette femme de caractère avec toute la force requise. Mais la seule vision de ses jolies yeux suffit à nous emporter et à oublier les défauts du film. La reine des rebelles mérite pour ma part d'être vu et d'être apprécié à sa juste valeur : celle d'un western sans prétention autre que de divertir, ce qu'il réussi la plupart du temps. A noter un final mélodramatique assez émouvant.

NOTE : 4/6



dimanche 2 juin 2013

L'HISTOIRE SANS FIN

L'HISTOIRE SANS FIN
(The NeverEnding Story)

Réalisateur : Wolfgang Petersen 
Année : 1984
Scénariste : Wolfgang Petersen, Herman Weigel
Pays : Allemagne, Etats-Unis
Genre : Héroïc Fantasy
Interdiction : /
Avec : Barret Oliver, Noah Hathaway, Deep Roy, Tami Stronach...


L'HISTOIRE : Bastien, dix ans, est un passionné de romans d'aventures. Un jour, il dérobe un ouvrage merveilleux peuplé d'extraordinaires créatures. Il s'enfonce fébrilement dans l'univers fantastique de ce livre qui le fascine et qui relate la quête d'Atreyu, jeune garçon qui doit trouver une solution afin que le pays de Fantasia ne sombre pas dans le Néant qui est en train d'engloutir tout sur son passage. Page après page, il va se rendre compte qu'il n'est pas simplement lecteur de l'Histoire sans Fin...

MON AVIS : Après Le Bateau, fresque magistrale réalisé en 1981 qui nous plongeait comme jamais dans l'enfer d'un sous-marin allemand, Wolfgang Petersen change complètement de sujet et abandonne la dureté de la réalité pour un monde féérique et fantastique, principalement destiné aux enfants mais les parents y trouveront également leur compte s'ils ont gardé leur âme d'enfant justement. Avec L'Histoire sans Fin, c'est à un merveilleux voyage que le réalisateur nous convie, peuplé de créatures fantasmagoriques (un géant de pierre, un escargot rapide, des nains, un dragon-chien volant, une colline-tortue, des trolls...) et qui fait la part belle aux notions de courage, d'héroïsme, de camaraderie. Evidemment, ce long métrage date de 1984 et il a un peu vieilli, notamment au niveau des marionnettes représentant les différentes créatures, mais personnellement, je trouve que ce manque de réalisme participe pleinement à la magie et à la fantaisie de l'oeuvre. J'ai vu L'Histoire sans fin quand j'avais dix ans et forcément, avec des yeux d'enfant, le spectacle est total et on participe pleinement, comme Bastien derrière son livre, aux aventures d'Atreyu : ressentant de la tristesse lors de la mort de son cheval (image marquante pour les enfants qui risquent fort de verser une larme...) ou de l'excitation quand il réussi à surmonter des épreuves. Les décors, les paysages, les créatures, les nombreux dangers qui rythment la quête du jeune guerrier font preuve d'une imagination fertile et sauront émerveiller et faire rêver les jeunes spectateurs. Revu de nos jours, L'Histoire sans Fin m'a fait perdre au moins trente ans et m'a replongé avec nostalgie et tendresse dans cette aventure fantastique épique sans jamais que je m'y ennuie. La chanson interprétée par Limalh est un tube des 80's et on prend toujours autant de plaisir à l'écouter. L'Histoire sans Fin, c'est un divertissement familial qui tient toujours la route, c'est un conte qui tient une place prépondérante dans le coeur des adultes qui l'ont vu dans les années 80 et qui ne manqueront pas de le faire découvrir à leur progéniture. Ces derniers auront peut-être même envie de lire le livre dont est inspiré le film. L'Histoire sans Fin a eu deux suites, réalisées en 1990 et 1994, et a été décliné en série TV  en 1995.

NOTE : 4/6



Pour le plaisir, la chanson du film :

samedi 1 juin 2013

TITEUF - LE FILM

TITEUF - LE FILM
(Titeuf - le film)

Réalisateur : Zep 
Année : 2011
Scénariste : Zep
Pays : France
Genre : Dessin-animé
Interdiction : /
Avec : /


L'HISTOIRE : Catastrophe ! Nadia fête son anniversaire et Titeuf n’est pas invité ! Pourquoi ? Comment a-t-elle pu l’oublier alors qu’il soigne son attitude over-séductive à chaque fois qu’il la croise ? Mais un séisme plus important encore va secouer la vie de Titeuf : ses parents ont décidés de faire "un break" et sa mère part s'installer chez ses grands-parents avec Zizi, laissant Titeuf seul avec son père désemparé. Titeuf, pareil à lui-même, va tenter de comprendre ce qui lui arrive et va multiplier les stratagèmes désastreux pour réparer sa vie… tout en ne perdant pas de vue son objectif : être invité à l’anniversaire de Nadia !

MON AVIS : Soirée détente avec mon fils hier soir qui a voulu regarder le premier long métrage cinéma du petit garçon à la mèche jaune. Réalisé par Zep, le créateur du personnage, Titeuf - le film nous plonge donc avec délice dans les aventures comiques de ce drôle de petit garnement, amoureux transit de la belle Nadia et préoccupé par tout un tas de questions existentielles sur lui-même et le monde qui l'entoure. Si on retrouve tout ce qui fait le charme des bandes-dessinées dans le film, à savoir un dessin et un crayonné équivalent à ces dernières (bonne idée de ne pas avoir cédé aux images de synthèses mais d'avoir bel et bien gardé le même trait que dans les BD), des gags réussis, des répliques qui font souvent mouches et nous font bien rire, des personnages haut en couleurs, Zep a également développé une véritable histoire qui tient la route sur la durée et qui se montre assez mature, incluant des thèmes avec lesquels les parents pourront discuter ensuite avec leurs enfants (le couple, le divorce, l'amour, la sexualité mais aussi le racket à l'école, les premier émois amoureux...). Le film alterne donc moment de pure comédie (j'étais parfois mort de rire devant certaines situations et répliques) avec des instants plus calme voir émouvant. Titeuf - le film se montre assez dynamique, coloré et pétillant pour ne pas ennuyer même si une durée légèrement plus courte aurait été encore plus adapté. On appréciera particulièrement les phases où Titeuf rêve car son imagination est bien délirante et offre aux spectateurs des séquences enthousiastes et fun. Un dessin-animé divertissant donc, que la famille prendra plaisir à visionner ensemble et qui se montre intelligent avec ses différentes strates de lecture. Petit bémol : la prononciation de Titeuf n'est pas toujours aisé et il faut parfois bien tendre l'oreille pour comprendre tout ce qu'il dit...(ou c'est moi qui devient sourd...^^).

NOTE : 4/6