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mardi 13 septembre 2016

LOVELACE

LOVELACE 
(Lovelace)

Réalisateur : Rob Epstein, Jeffrey Friedman 
Année : 2013
Scénariste : Andy Bellin
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Biographie
Interdiction : -12 ans
Avec : Amanda Seyfried, James Franco, Peter Sarsgaard, Sharon Stone, Robert Patrick...


L'HISTOIRE : A la fin des années 60, Linda étouffe au sein de sa famille que sa mère, aussi rigide que ses principes religieux, dirige d’une main de fer. C’est une belle fille de 19 ans, prête à embrasser la vie avec enthousiasme malgré sa timidité et sa naïveté. Quand elle rencontre Chuck Traynor, elle ne résiste pas à son charisme viril, quitte le domicile familial pour l’épouser et fait auprès de lui l’apprentissage d’une liberté qu’elle soupçonnait à peine. Chuck la persuade de ses multiples talents et l’incite à se laisser filmer lors de leurs ébats. Amoureuse et soumise, elle accepte de jouer quelques scènes d’un film pornographique. Quelques mois plus tard, en juin 1972, la sortie sur les écrans de "Gorge Profonde" fait d’elle du jour au lendemain une star unique. Vivement encouragée par Chuck, Linda saisit à bras-le-corps sa nouvelle identité de reine de la liberté sexuelle...

MON AVIS : Bien avant Sasha Grey, Jenna Jameson, Laure Sinclair, Clara Morgane, Ginger Lynn ou Traci Lords, Une jeune fille de dix-neuf ans, Linda Lovelace, devient, en un seul film, la première superstar du cinéma pornographique. C'est en 1972 que sortit sur les écrans Gorge Profonde, qui connut un succès phénoménal, rapporta plus de 600 millions de dollars pour un budget initial de 25,000$ ! L'histoire du film mettait en avant le "talent" de son actrice principale qui consistait à pouvoir avaler entièrement un sexe masculin sans avoir la moindre nausée ni même une larme à l’œil ! Le scénariste imagina alors que le personnage féminin du film avait des soucis pour arriver à la jouissance. Pourquoi ? Car elle avait son clitoris au fond de la gorge ! D'où le titre retenu pour le film, Gorge Profonde ! Propulsée star du jour au lendemain, la jeune Linda Lovelace tourna ensuite trois autres pornos avant de se retirer du métier. Elle écrivit par la suite sa biographie, "Ordeal", dans laquelle elle révélait toute la vérité sur sa vie, sur le tournage du film et sur ce qu'elle du endurer. Car derrière le strass et les paillettes de la célébrité se cache le drame sordide d'une jeune fille maltraitée et exploitée. Lovelace, réalisé par Rob Epstein et Jeffrey Friedman nous propose donc de découvrir ces deux facettes et d'en apprendre plus sur cette actrice devenue une farouche féministe et militante anti-pornographie jusqu'à son décès en 2002. Ce biopic sur Linda Lovelace ne serait rien sans le talent et l'investissement de l'actrice choisie pour l'interpréter à l'écran : Amanda Seyfried. Cette talentueuse comédienne s'est dévouée corps et âme pour ce rôle et elle illumine littéralement toutes les scènes dans lesquelles elle apparaît, brassant une palette d'émotions allant du rire aux larmes avec une classe certaine. Le film met particulièrement bien en avant l'aspect très rigide et stricte de l'éducation qu'a reçu Linda dans sa jeunesse. Sa mère fait penser à la maman de Carrie, l'héroïne du roman de Stephen King. Une mère ne faisant aucune incartade à ses principes religieux, et qui interprétée par une vieillissante Sharon Stone que j'ai eu du mal à reconnaître au premier abord. Une éducation qui fut un véritable carcan pour la jeune fille et qui déclencha son émancipation virulente dès lors qu'elle rencontre un dénommé Chuck Traynor. Intelligemment, le film est conçu selon deux angles, qui correspondent aux deux facettes évoquées plus haut : une première partie qui nous présente Linda Lovelace sous les projecteurs, heureuse d'être devenue une actrice qu'on reconnaît dans la rue, à qui l'on demande des autographes. En manque d'affection depuis son enfance, elle trouve dans cette célébrité soudaine tout ce qui lui a manqué chez ses parents. Même si elle est réticente à participer à ce film porno, elle le fait par amour pour Chuck, qui manque cruellement d'argent et qui voit dans le talent buccal de sa petite amie(ils se marieront au cours du film) une solution à tous ses problèmes. Sans se montrer vulgaire ni explicite, Lovelace nous décrit le cheminement qui conduisit à la création de ce film X culte; On y voit le personnage du réalisateur Gérard Damiano ou encore le célèbre Hugh Hefner, créateur du magazine Playboy et interprété ici par James Franco. La reconstitution des années 70 est particulièrement efficace, avec des tenues qui apparaissent aujourd'hui ultra-kitsch mais qui faisait fureur à l'époque. Avant-première du film avec la présence de Sammy Davis Jr,, fête dans laquelle le champagne coule à flot, cette première partie est énergique, coloré, fun. Tout le contraire de la seconde partie, qui débute quand Linda Lovelace doit raconter ce qu'il s'est réellement passé. Cette fois, le point de vu abordé est celui de Chuck. Comme un jeu de miroir, on revoit les séquences de la première partie mais vu des yeux du mari de Linda Lovelace. Et la, le vernis des paillettes s'effrite et cède complètement. On croyait le couple uni, il n'en est rien. Chuck se révèle être une ordure de premier ordre, ne pensant qu'à sa propre personne, qu'à son profit personnel. Pour avoir de l'argent, il n'hésite pas à "offrir" sa femme à d'autres hommes qui payent la prestation imposée. La violence conjugale se déchaîne, il viole, prostitue et cogne sa femme quand elle n'obéit pas à ses ordres ou ses requêtes. Jaloux du succès de cette dernière auprès du public, il comprend que lui ne restera qu'un petit looser marié à une star et qu'il ne se fera jamais un nom dans le milieu. La déchéance humaine fait mal, l'aspect réaliste des images fait marquer des points au film qui, de comédie légère et sexy se transforme en drame sordide, malsain. Lovelace possède quelques scènes fulgurantes, qui mettent mal à l'aise : quand Linda demande à sa mère de l'héberger parce que son mari la frappe et que celle-ci refuse de venir en aide à sa fille, la faisant passer pour la responsable des violences conjugales. Ou quand on assiste à nouveau à la scène de la soirée festive dans laquelle Linda se fait apparemment baiser par son mari mais cette fois vu par les yeux de celui-ci : les cris entendus n'étaient pas des hurlements d'extase mais bien de douleur face aux coups reçus. Un certain malaise s'empare du spectateur, témoin impuissant de ce qu'il pensait être une destinée heureuse mais qui n'était en réalité que le début d'un cauchemar pour une femme qui n'avait en fait pas son destin en main.On apprendra dans le générique de fin que Chuck se mariera une seconde fois, avec Marilyn Chambers, seconde superstar du X des années 70, devenue elle aussi une icone suite à la sortie de Derrière la Porte Verte. Un comble ! Très intéressant, bien réalisé, peut-être un peu trop scolaire ou académique, Lovelace dresse le portrait d'une femme fragile avec soin et retenu et se montre digne d'intérêt, égratignant au passage le monde du porno hollywoodien. A noter que sur les 600 millions de recettes rapportés par Gorge Profonde, Linda Lovelace ne toucha que 1250$.

NOTE : 4/6



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